ch 7

Tyler

Je courais à travers les bois, cherchant à échapper aux événements troublants de cet après-midi tout en tentant d'ignorer Kronnos, qui ne cessait de me rappeler que je compromettais ses chances d'amour. Pour me changer les idées, j'avais décidé de participer à la patrouille ce soir-là, mais les yeux gris qui m'observaient avec tristesse ne me quittaient pas. Kronnos s'est mis à crier dans ma tête qu'elle était là. Je lui ai demandé de quoi il parlait, puis une odeur familière a envahi mes narines. C'était elle... Amber était ici. Pourquoi était-elle si loin de chez elle à cette heure tardive ? Ce n'était pas prudent de courir sans protection. Ma colère grandissait. Que faisait-elle près de la frontière, seule ? Kronnos a insisté pour que je la trouve avant qu'il ne lui arrive quelque chose.

J'ai suivi son odeur, mon anxiété augmentant à mesure que le parfum se renforçait près de la limite de notre territoire. J'ai atteint une clairière. Près du lac, une magnifique louve à la fourrure blanche comme la neige et aux yeux brillants comme des améthystes était assise. Qui était ce loup ? Elle était splendide, mais je n'avais jamais vu une transformation pareille auparavant. Normalement, la véritable forme d'un loup ressemble à ses caractéristiques humaines. Mais celle-ci était différente, avec une fourrure immaculée et des yeux d'un rouge violacé.

Qu'est-ce que cela signifiait ? J'avais lu quelque chose à ce sujet, mais je ne me souvenais plus des détails. J'étais émerveillé par sa beauté. Soudain, la voix d'Amber résonna dans ma tête. Était-ce le loup d'Amber ? Avait-elle l'intention de s'en aller ? Amber envisageait sérieusement de quitter le village. Cela serait probablement mieux pour nous deux, surtout pour moi, mais pourquoi étais-je si perturbé par son désir de départ ?

Inconsciemment, j'ai fait un pas vers elle, marchant sur une branche qui s'est cassée, révélant ainsi ma présence. Elle s'est levée, sur ses gardes, prête à se défendre. Je n'avais pas d'autre choix. Je me suis avancé de l'endroit où je me cachais et j'ai grogné pour affirmer ma dominance. À cet instant, une forte envie de la marquer m'a envahi. « C'est tout ce que j'ai entendu dire », et mon loup a répondu par un autre grognement.

AMBER

J'ai observé le loup s'approcher avec précaution. Il a émis un grognement, ce qui m'a fait réagir. Sa présence dégageait une impression d'autorité.

« Vous envisagez donc de quitter le village, Miss Crey ? » Une voix a résonné dans ma tête.

C'est alors que le vent m'a apporté son odeur, et j'ai reconnu l'alpha Tayler.

J'ai abaissé ma tête de loup jusqu'à ce que mon museau touche le sol.

« Je vous ai posé une question, Miss Crey, » répéta-t-il mentalement.

Il s'agissait très probablement d'une connexion mentale. Mon père et les autres en avaient déjà parlé.

J'ai levé la tête pour le regarder.

« Avez-vous l'intention de quitter le village, Miss Crey ? » demanda-t-il à nouveau.

« Euh... Oui Monsieur. Mais comment faites-vous... ? » avais-je commencé à dire, mais il m'interrompit, parlant de nouveau dans ma tête.

« Sous notre forme de loup, nous avons la capacité d'entendre les pensées de tout autre membre de la meute. Vous ne faites pas exception. »

J'ai été prise de court par cette révélation soudaine. Bien sûr, ils pouvaient lire les pensées des autres, mais uniquement s'ils étaient proches.

Depuis combien de temps était-il là, à m'écouter ? Je devrais être plus vigilante.

« Alors, Miss Crey, aviez-vous l'intention de quitter le village parce que je n'ai pas souhaité vous accepter ? » demanda-t-il d'un ton menaçant, en se rapprochant et en commençant à me cercler.

« Puisque vous m'avez rejetée, Monsieur, je n'ai aucune raison de rester dans ce village, » répondis-je en baissant les yeux.

Après tout, je n'avais ni partenaire ni famille ici. Mes parents étaient décédés, et je n'avais pas de frères et sœurs.

Mathilde m'avait élevée et s'était occupée de moi, mais je n'étais rien de plus que la fille de son défunt mari. Elle n'avait d'autre choix que de veiller sur moi jusqu'à ce que je puisse subvenir à mes propres besoins.

Maintenant, j'étais légalement adulte. Je pouvais partir et m'occuper de moi-même.

« Saviez-vous que pour quitter cette meute, il vous faut une autorisation ? »

« Que seul l'Alpha peut accorder? Sinon, vous serez considérée comme une renégate, » a-t-il déclaré. Ses yeux bleus fixaient profondément les miens.

« — Et devinez quoi ? Je n'ai pas l'intention de vous donner cette permission. Donc, à moins que vous ne souhaitiez être étiquetée comme une renégate et vous promener sans la protection d'une meute, vous ne quitterez jamais cet endroit, » a-t-il poursuivi.

Je suis restée là, abasourdie.

« Pouvez-vous m'excuser, Monsieur ? » dis-je, tentant de digérer ses paroles.

« Vous ne pouvez pas quitter ce village, Miss Crey. Sinon, je vous marquerai comme renégate. C'est clair ? »

Puis il m'a tourné le dos et s'est éloigné.

« Pourquoi me faites-vous cela ? Vous m'avez déjà rejetée, me condamnant à la solitude. Pourquoi m'interdire aussi de partir ? »

J'ai essayé de résister, sans me laisser intimider par son aura.

« Est-ce que je t'ai rejetée ? Quand est-ce que j'ai fait ça ? » demanda-t-il en se retournant vers moi.

« Dans ma maison, lorsque tu as dit que j'étais inutile. » À ces mots, je baissai la tête, gênée.

« Je vous ai dit que vous m'étiez inutile, mademoiselle Crey... » Il était revenu vers moi. « Mais je n'ai jamais eu l'occasion de le dire correctement. »

Nous restâmes silencieux, face à face.

Il avait raison. Il n'a jamais vraiment prononcé ces mots. Je savais ce qui allait se passer ensuite. Il n'hésiterait pas cette fois-ci.

Toujours la tête baissée, je fermai les yeux en essayant d'empêcher les larmes de couler, et j'attendis.

« Cependant, je ne vais pas le faire tout de suite. » Je levai la tête et le regardai, perplexe.

« Quoi ? » demandai-je, sous le choc.

« Je ne vais pas le faire tout de suite, le lien, mademoiselle Crey. J'ai d'autres projets pour vous. Mais vous ne direz à personne dans le village que nous sommes partenaires. »

« Comme je l'ai mentionné précédemment, si j'entreprends cette action, je le nierai formellement. Vous et toute personne que vous désignez serez considérés comme des dissidents. »

Suite à cela, il s'est retourné.

« Vous devriez revenir. Il est trop tard pour qu'un simple oméga soit seul ici, » a-t-il déclaré avant de disparaître dans les buissons, me laissant perplexe et blessée.

Quel était son objectif envers moi ?...