Le jour tant attendu était enfin arrivé. Sophia se réveilla avant l’aube, le cœur battant à la fois d’excitation et de nervosité. Les triplés, encore profondément endormis dans leurs petits lits, étaient paisibles, ignorant tout de l’aventure qui les attendait. Chris était déjà debout, vérifiant une dernière fois les papiers et les billets, son sérieux habituel renforçant la sensation d’un départ imminent.
La lumière du matin commençait à poindre à l’horizon lorsque le taxi arriva devant l’appartement. Sophia jeta un dernier regard à la petite pièce qu’elle avait appelée maison. Elle inspira profondément, serrant les lanières de son sac, et murmura pour elle-même : « C’est le début de quelque chose de nouveau. »
Chris, déjà dehors en train d’installer les sièges auto dans le taxi, l’appela doucement :
— Sophia, tu es prête ?
Elle hocha la tête, prenant délicatement l’un des triplés dans ses bras.
— Oui. Partons.
L’aéroport était un monde en soi, avec ses lumières vives, ses annonces régulières, et les foules de voyageurs qui allaient et venaient. Sophia, les bras chargés de l’un de ses bébés, se sentait légèrement dépassée par l’agitation, mais Chris, toujours organisé, semblait parfaitement à l’aise.
— Suis-moi, Sophia, dit-il en poussant un chariot chargé de bagages. J’ai vérifié à l’avance, le comptoir d’enregistrement est juste là-bas.
Les triplés, bien que curieux, restaient étonnamment calmes, leurs grands yeux observant tout ce qui les entourait. Les agents de sécurité, les passagers, les écrans lumineux… tout semblait les fasciner. Sophia ne pouvait s’empêcher de sourire en voyant leur innocence.
Au comptoir, une hôtesse les accueillit avec un sourire professionnel.
— Bonjour. Vous voyagez en famille ?
Chris répondit en sortant leurs passeports.
— Oui, pour Milan. Voici nos billets.
L’hôtesse vérifia les documents rapidement avant de pointer l’un des sacs sur le chariot.
— Et ça, c’est une poussette pliable ?
Sophia hocha la tête.
— Oui. Avec les enfants, c’est indispensable.
L’hôtesse sourit doucement.
— Pas de souci. Nous la vérifierons à la porte d’embarquement pour que vous puissiez l’utiliser dans l’aéroport.
Une fois l’enregistrement terminé, ils se dirigèrent vers la sécurité. Là encore, les procédures étaient longues, mais Chris restait calme, facilitant chaque étape. Sophia, bien qu’un peu nerveuse, trouvait un certain réconfort dans sa présence.
Une fois les contrôles passés, ils s’installèrent près de leur porte d’embarquement. Sophia nourrit les triplés à tour de rôle, tandis que Chris alla chercher des boissons chaudes au café le plus proche.
Lorsqu’il revint, il tendit un gobelet à Sophia.
— Voilà un cappuccino. Tu en auras besoin pour rester éveillée pendant tout ce voyage.
Elle le remercia avec un sourire, prenant une gorgée.
— Je dois avouer que je suis un peu nerveuse. Je n’ai jamais pris l’avion avec des bébés, et encore moins pour un si long vol.
Chris posa une main rassurante sur son épaule.
— Tu t’en sortiras très bien. Ils sont calmes, et on a tout ce qu’il faut. Et si jamais quelque chose se complique, je suis là pour t’aider.
Elle hocha la tête, son sourire devenant un peu plus sincère.
— Merci, Chris. Je ne sais pas comment je ferais tout ça sans toi.
L’annonce pour leur vol retentit finalement. Sophia s’empressa de rassembler leurs affaires, tandis que Chris attrapait la poussette et les sacs. Les triplés, bien que curieux de ce qui se passait, restaient tranquilles dans leurs sièges auto.
Lorsqu’ils montèrent à bord, l’hôtesse leur montra leurs places : une rangée entière réservée pour eux, avec assez d’espace pour les sièges auto et tout ce dont ils auraient besoin pour le voyage.
Sophia installa les triplés tandis que Chris rangeait les bagages dans les compartiments supérieurs.
— Tout est prêt ? demanda-t-il en s’asseyant à côté d’elle.
Elle hocha la tête, caressant doucement la tête de l’un de ses enfants.
— Oui. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre.
L’avion décolla dans un rugissement puissant, et Sophia sentit son cœur s’accélérer. Les triplés, bien que surpris par la sensation, ne pleurèrent pas. Au contraire, ils semblaient intrigués par les vibrations et le bruit environnant.
Chris sortit un jouet de son sac et le tendit à Sophia.
— Tiens, ça les occupera un moment.
Elle le remercia, divertissant les enfants pendant que Chris s’assurait que tout allait bien.
— Tu sais, dit-il en regardant par la fenêtre, ce voyage est un grand pas pour toi, Sophia. Tu te rends compte ? Tu es en train de changer ta vie.
Elle se tourna vers lui, un mélange d’émotion dans le regard.
— J’ai encore du mal à y croire. Mais… je veux leur offrir une vie meilleure. Et peut-être qu’en chemin, je trouverai aussi ma place.
Chris sourit, posant une main sur celle de Sophia.
— Tu la trouveras. J’en suis sûr.
Après plusieurs heures de vol, l’avion amorça sa descente vers Milan. Sophia sentit une montée d’excitation mêlée de nervosité. Les lumières de la ville scintillaient en contrebas, promettant un nouvel avenir.
Lorsque l’avion atterrit et qu’ils descendirent enfin, une brise fraîche les accueillit. Chris attrapa leurs affaires, tandis que Sophia installait les triplés dans leur poussette.
— Bienvenue à Milan, dit Chris avec un sourire. Prête à commencer cette nouvelle aventure ?
Sophia regarda autour d’elle, inspirant profondément l’air frais de la nuit italienne.
— Oui, prête.
L’arrivée à l’aéroport de Milan marqua le début d’un nouveau chapitre pour Sophia et ses enfants. Tandis que Chris chargeait leurs affaires dans un taxi en attente, elle regardait autour d’elle, absorbant l’ambiance vivante et élégante de la ville. Malgré sa fatigue après les longues heures de vol, elle ressentait une énergie nouvelle, un mélange d’appréhension et d’espoir.
Dans le taxi, les triplés s’endormirent rapidement dans leurs sièges auto, bercés par le mouvement du véhicule et la douceur de la soirée. Sophia, quant à elle, regardait par la fenêtre, fascinée par l’architecture ancienne mêlée de modernité qui défilait sous ses yeux. Chris, toujours attentif, se tourna vers elle avec un sourire.
— C’est magnifique, n’est-ce pas ? dit-il. Milan est une ville pleine d’histoire, mais aussi tournée vers l’avenir.
Sophia hocha doucement la tête.
— Oui, c’est… presque irréel. Je n’aurais jamais imaginé me retrouver ici un jour.
Chris posa une main rassurante sur son genou.
— Et pourtant, te voilà. Et je te promets qu’on va faire en sorte que cet endroit devienne un véritable chez-toi.
Le taxi s’arrêta devant un immeuble élégant du centre-ville. Chris sortit en premier, aidant Sophia à descendre avec précaution tandis qu’un porteur les rejoignait pour transporter leurs bagages. L’immeuble, avec sa façade en pierre claire et ses balcons décorés de fleurs, dégageait un charme indéniable.
Une fois à l’intérieur, l’ascenseur les mena jusqu’au quatrième étage, où se trouvait leur appartement. Chris ouvrit la porte, révélant un espace lumineux et accueillant, avec des fenêtres donnant sur une vue imprenable sur la ville.
— Bienvenue chez toi, dit-il en posant les clés sur la table près de l’entrée.
Sophia regarda autour d’elle, émerveillée.
— C’est… parfait. Je ne sais pas quoi dire.
— Alors ne dis rien, répondit Chris avec un clin d’œil. Installe-toi, prends tes marques. Les prochains jours seront chargés, mais je suis sûr que tu t’y habitueras vite.
Sophia déposa les enfants dans le coin que Chris avait aménagé pour eux, avec des jouets, des couvertures et même un petit mobile suspendu. Elle sentit une vague de gratitude l’envahir.
Les jours qui suivirent furent un mélange de découvertes et d’adaptation. Chris emmena Sophia et les triplés dans les rues animées de Milan, leur montrant les cafés, les parcs et les boutiques qui faisaient le charme de la ville.
Lors d’une promenade au parc Sempione, tandis que les triplés dormaient dans la poussette, Chris désigna l’imposant château Sforza.
— Tu vois ça ? C’est l’un des lieux emblématiques de Milan. Et juste là-bas, il y a la Pinacothèque de Brera. Tu devrais y aller un jour. L’art là-bas pourrait te redonner de l’inspiration pour tes créations.
Sophia sourit, se laissant emporter par son enthousiasme.
— Tu as raison. C’est tellement… inspirant ici.
Chris hocha la tête, un sourire satisfait sur les lèvres.
— C’est exactement ce dont tu avais besoin, Sophia. Une nouvelle perspective, un nouveau départ.
Entre la découverte de la ville et les responsabilités quotidiennes, Sophia commença à s’adapter à sa nouvelle vie. Chris, toujours occupé par son projet de design, veillait à ce qu’elle ait tout ce dont elle avait besoin pour s’installer confortablement.
Un soir, après avoir couché les triplés, ils se retrouvèrent tous les deux dans le salon, un verre de vin à la main.
— Alors, Sophia, as-tu réfléchi à ce que tu veux faire ici ? demanda Chris.
Elle posa son verre et réfléchit un instant.
— J’ai pensé à ce que tu m’as dit sur le design. Peut-être que… c’est l’occasion pour moi de m’y plonger vraiment. Je pourrais suivre des cours, apprendre, et peut-être même travailler dans ce domaine un jour.
Chris sourit, impressionné par sa détermination.
— C’est une excellente idée. Et Milan est le meilleur endroit pour ça. Je peux t’aider à trouver une école ou un programme.
Sophia hocha la tête, un éclat d’enthousiasme dans les yeux.
— Merci, Chris. Pour tout ce que tu fais pour nous.
— Ce n’est rien, Sophia. Je crois en toi, et je sais que tu es capable de grandes choses.
Sophia avait espéré que son intégration au département de design de Reeder Corp marquerait un nouveau départ, une opportunité de prouver son talent et de construire un avenir meilleur pour ses enfants. Mais dès ses premiers jours, elle sentit une tension palpable autour d’elle. Clara, fidèle à son attitude hostile, semblait déterminée à lui rendre la vie impossible.Sophia remarqua rapidement que certains collègues la regardaient avec méfiance, chuchotant entre eux lorsqu’elle passait. Elle tenta de ne pas y prêter attention, mais les murmures devenaient de plus en plus fréquents. Un jour, alors qu’elle travaillait sur un projet, deux collègues, Lisa et Marc, discutaient à voix basse près de la machine à café.— Tu as entendu parler de la nouvelle ? demanda Lisa, jetant un regard furtif vers Sophia.— Oui, répondit Marc. Clara dit qu’elle a été recrutée uniquement parce que le PDG a insisté. Apparemment, elle n’a pas du tout le niveau.Lisa hocha la tête, son ton devenant plus critiqu
Sophia se tenait devant les grandes portes de la maison familiale, le cœur alourdi par un mélange de nostalgie et de nervosité. Ce lieu, autrefois rempli d’émotions contradictoires, représentait une partie de son passé qu’elle avait soigneusement évité pendant des années. Mais aujourd’hui, elle avait décidé d’y revenir, principalement pour ses enfants. Les triplés, curieux et insouciants, serraient ses mains alors qu’elle inspirait profondément avant de sonner à la porte.Lorsqu’Anna ouvrit, un sourire sarcastique illumina son visage. Ses yeux parcoururent rapidement Sophia et ses enfants, un mélange de surprise et de mépris dans le regard.— Eh bien, regarde qui est de retour, dit Anna d’une voix pleine de moquerie. La grande disparue. Franchement, je croyais que tu avais quitté ce monde pou
Alexander Reed, en tant que PDG de Reeder Corp, avait une aura naturelle d’autorité qui ne passait jamais inaperçue. Suite à sa rencontre fortuite avec Sophia et après avoir examiné ses croquis, une intuition lui disait qu’elle avait un talent qui méritait d’être exploré. Intrigué par ses dessins et par cette impression familière qu’elle lui avait laissée, il avait donné des instructions précises à son assistant Richard.— Assure-toi que cette fille soit recrutée, avait-il dit. Je veux que son dossier soit examiné par le service de design. Il y a quelque chose chez elle qui mérite notre attention.Richard, toujours efficace et méthodique, avait promis de veiller à ce que les choses soient faites selon les souhaits d’Alexander.Quelques jours plus tard, Alexander traversait les couloirs de l’entreprise, réfléchissant à un problème de partenariat stratégique tout en observant distraitement son environnement. Son regard s’arrêta soudain sur une poubelle ouverte près du service de design.
Sophia roulait à travers les rues animées de la ville sur son scooter, une pile de ses brouillons soigneusement attachée dans un sac à l’arrière. Ce jour-là, elle avait décidé de franchir un pas important : postuler pour un poste dans le service de design de la prestigieuse entreprise Reeder Corp. Les années passées à Milan avaient aiguisé son talent, et bien qu’elle soit nerveuse, elle savait que ce travail pourrait marquer un tournant pour elle et ses enfants.Le soleil était haut dans le ciel, aveuglant par moments, et l’agitation de la circulation rendait la conduite plus complexe que d’habitude. Concentrée sur ses pensées, Sophia n’entendit pas le bruit d’une voiture qui approchait à un croisement. En une fraction de seconde, tout bascula.Le scooter heurta l’aile d’une voiture noire brillante avec un bruit sourd, projetant Sophia légèrement sur le côté. Heureusement, elle ne subit qu’un choc mineur et se retrouva rapidement sur ses pieds. Mais son sac à brouillons, mal attaché,
Cinq années avaient passé, presque aussi vite qu’un souffle de vent. Milan avait offert à Sophia et à ses triplés un refuge et un nouveau départ. Elle avait exploré le monde du design avec passion, suivant des cours, créant des projets inspirants, et trouvant dans cette ville une partie d’elle-même qu’elle croyait perdue. Chris, fidèle compagnon et soutien indéfectible, avait partagé chaque moment avec elle, faisant preuve d’une bienveillance et d’une patience hors du commun.Mais malgré les années et les avancées, un vide persistait au fond du cœur de Sophia. Ce pendentif en jade, cette promesse murmurée dans une nuit lointaine, et la question non résolue d’un père pour ses enfants la hantaient toujours. Un jour, alors qu’elle dessinait dans son petit atelier, entourée des rires de ses triplés, une pensée claire lui traversa l’esprit. Il était temps de rentrer. Il était temps d’affronter son passé.Chris avait remarqué l’attitude légèrement rêveuse et préoccupée de Sophia ces dernier
Cinq années avaient passé, presque aussi vite qu’un souffle de vent. Milan avait offert à Sophia et à ses triplés un refuge et un nouveau départ. Elle avait exploré le monde du design avec passion, suivant des cours, créant des projets inspirants, et trouvant dans cette ville une partie d’elle-même qu’elle croyait perdue. Chris, fidèle compagnon et soutien indéfectible, avait partagé chaque moment avec elle, faisant preuve d’une bienveillance et d’une patience hors du commun.Mais malgré les années et les avancées, un vide persistait au fond du cœur de Sophia. Ce pendentif en jade, cette promesse murmurée dans une nuit lointaine, et la question non résolue d’un père pour ses enfants la hantaient toujours. Un jour, alors qu’elle dessinait dans son petit atelier, entourée des rires de ses triplés, une pensée claire lui traversa l’esprit. Il était temps de rentrer. Il était temps d’affronter son passé.Chris avait remarqué l’attitude légèrement rêveuse et préoccupée de Sophia ces dernier