Lahat ng Kabanata ng À Double Jeu : Entre Mensonges et Désirs: Kabanata 41 - Kabanata 50

La porte de son appartement claqua dans le silence, laissant derrière elle le murmure lointain de la ville. Emilia s’adossa un instant au battant, fermant les yeux. La journée avait été longue, ponctuée d’entretiens feutrés, de regards qu’elle n’arrivait pas toujours à soutenir et de ce poids grandissant sur ses épaules. Dans l’obscurité tiède de son salon, le temps semblait suspendu. Elle alluma une petite lampe sur la table basse, baignant la pièce d’une lueur dorée, presque mélancolique. Là, dans le coin le plus reculé de la pièce, une boîte en carton défraîchie reposait depuis des semaines. À l’intérieur dormaient les rares souvenirs qu’elle avait pu sauver d’Elite Corp. Des bribes d’un empire familial autrefois florissant, aujourd’hui réduites à des fragments de presse et à des photos écornées. Emilia inspira profondément. Elle savait ce qu’elle cherchait. Son geste fut lent, presque révérencieux lorsqu’elle souleva le couvercle. L’odeur de papier jauni et d’encre ancienne lu

La lumière pâle de fin d’après-midi glissait sur les parois vitrées d’EverCore. Dans l’open-space encore bourdonnant d’activité, Emilia jetait un regard distrait aux écrans allumés, aux dossiers entassés sur son bureau. Son esprit, lui, était bien loin des chiffres et des présentations qu’elle savait pourtant par cœur. La veille encore, la mémoire d’un baiser doux, presque maladroit, lui revenait par vagues. Le goût du moment suspendu entre Julian et elle s’était insinué dans ses pensées jusqu’à ce que la culpabilité finisse par lui serrer la poitrine. Comment pouvait-elle se laisser aller ainsi ? Elle n’était pas là pour ça. Elle le savait trop bien. Emilia referma son agenda d’un geste lent et inspira profondément. Mieux valait occuper son esprit. Derrière elle, une rumeur montait, ponctuée de rires légers. La petite salle de pause du service s’était transformée en une sorte de mini-réception impromptue. — Tu viens ? lança une collègue en passant à sa hauteur. Emilia tourna la

La grande salle de réunion baignait dans une lumière pâle, filtrée par les stores en bois sombre qui masquaient le soleil de fin d’après-midi. Julian écoutait d’une oreille distraite le chef de projet détailler les prochaines étapes d’Orion sur le grand écran, son esprit capté par autre chose. À sa gauche, Emilia prenait des notes sur sa tablette. Elle était concentrée, ses traits figés dans une expression neutre, mais quelque chose dans sa posture, une infime raideur dans ses épaules, le rendait perplexe. Il la connaissait assez bien, à présent, pour percevoir ce genre de détails : une façon trop rigide de croiser les jambes, une hésitation dans le regard quand le sujet touchait aux partenaires financiers d’Orion. Comme si une nervosité souterraine affleurait sous sa peau. Julian se força à écouter le chef de projet conclure son exposé. Quand les derniers mots s’éteignirent dans la pièce, un murmure d’assentiment gagna le groupe avant que les chaises ne grincent sur le parquet.

Après avoir marché un peu, Julian avait proposé de la raccompagner et elle avait refusé préférant prendre un taxi. En attendant le taxi qu’elle avait appelé, ils se tenaient là, leurs mains effleuraient l’espace entre eux, proches sans se toucher. À chaque frottement involontaire, une onde légère lui remontait le long du bras, jusqu’à lui chauffer la nuque. Emilia se sentit envahie d’un mélange d’ivresse et d’appréhension, ce frisson qu’on éprouve sur le seuil d’un changement. — Ce dîner était… inattendu, dit-elle pour briser le silence. Julian esquissa un sourire. — Et agréable. Plus que je l’espérais. Son regard accrocha le sien, sincère, profond. Elle sentait entre eux une nouvelle complicité, fragile encore, mais bien réelle. Cela la troublait d’autant plus qu’à ce moment, ce qu’elle ressentait n’avait plus grand-chose à voir avec sa mission. Lorsque son taxi arriva enfin, Emilia hésita une fraction de seconde avant de relever le menton. Julian fit un pas vers elle, ré

La pénombre douce de son appartement contrastait avec le tumulte de sa journée. Emilia s’était blottie dans le canapé, les genoux repliés contre sa poitrine, une tasse de thé encore fumante entre les mains. Les souvenirs de sa journée de la veille lui revenaient par vagues : le spa, le café chez Alice, ce sentiment fragile d’être simplement Celeste pendant quelques heures. Elle inspira profondément, tentant d’y trouver le calme, avant que le poids de sa mission lui pèse de nouveau sur les épaules. Son regard glissa sur son portable posé sur la table basse. L’écran noir reflétait son visage pâle, encadré par ce carré blond cendré qu’elle s’habituait à voir dans le miroir. Cette nouvelle coupe lui donnait une allure assurée, presque dure. Et pourtant, ce soir, son cœur restait obstinément lourd. Alice lui avait dit qu’elle méritait que les choses soient simples. Eleanor lui avait offert son amitié sans réserve. Julian lui avait montré un autre visage au dîner… un regard chargé d’un