Lahat ng Kabanata ng Les ombres de Valvery : Kabanata 121 - Kabanata 130

ÉléonoreLe bruit de la porte qui se referme résonne dans mes oreilles, lourd comme un verdict. Un dernier souffle de vent glacial me frôle, porteur d’un froid ancien, alors que nous franchissons le seuil. La lumière de la chandelle vacille une dernière fois avant de s’éteindre, et nous nous retrouvons plongés dans l’obscurité la plus totale. Mes sens sont en alerte maximale, mes mains tremblent à peine, mais mes pensées sont embrouillées.Le silence est oppressant, comme une couverture étouffante. Le sol sous nos pieds semble battre au rythme de nos cœurs, une pulsation presque organique. Il y a quelque chose d’invisible ici, quelque chose d’indéfinissable, comme une présence qui ne fait pas qu’habiter cet espace, mais qui le façonne, le transforme. Chaque pas semble nous entraîner plus profondément dans un univers parallèle, dans un espace qui défie toute logique.— Éléonore… La voix d’Andréas brise la lourde quiétude, mais elle semble à peine audible. Comme si le lieu avalait chaqu

AndréasLe silence est presque assourdissant après les paroles de la Gardienne. L’amour ou la délivrance. Comme si nous étions enfermés dans un labyrinthe sans issue, condamnés à errer encore et encore jusqu’à ce que l’un de nous cède.Je sens Éléonore trembler légèrement sous ma main, et je resserre instinctivement ma prise sur elle. Son regard est perdu dans le vide, comme si elle tentait de rassembler les fragments d’un passé qu’elle ne se souvient même pas avoir vécu. Et moi ? Moi, je suis figé, incapable de détacher mes yeux de l’étrange reflet qu’elle vient de voir. Cette version d’elle-même… cette femme qui l’a précédée et qui, d’une certaine manière, a déjà choisi avant nous.— Il n’y a donc pas d’autre voie ? demandé-je, d’une voix plus rauque que je ne l’aurais voulu.La Gardienne me fixe avec une douceur teintée d’amertume.— Il y en a toujours une, murmure-t-elle. Mais à quel prix ?Je serre les dents. Depuis mon retour parmi les vivants – ou plutôt dans cet état d’entre-d

Eléonore Un frisson me parcourt.C’est ça. C’est la véritable épreuve.Nous avons passé des siècles à lutter pour nous retrouver, à défier le destin pour être ensemble. Et maintenant, on nous demande de faire l’inverse.Andréas se tourne vers moi, et je vois l’éclat de la détermination dans son regard.— Éléonore…Je ferme les yeux un instant, laissant le poids de sa voix m’envelopper.Si nous faisons le choix de l’amour, alors ce sera la fin.Si nous faisons le choix de la vie, alors nous serons séparés pour l’éternité.Mon cœur bat à tout rompre.Et pour la première fois depuis des siècles, je comprends enfin ce que signifie véritablement choisir.AndréasLe silence dans le temple est si pesant que j’ai l’impression qu’il va nous engloutir. Les Gardiens nous observent, impassibles, attendant notre réponse. Leur verdict est tombé comme une lame sur nos épaules : soit nous disparaissons ensemble, soit nous survivons, séparés pour toujours.Je sens la main d’Éléonore trembler dans la

ÉléonoreJe me retourne d’un geste brusque.Personne.Mais la sensation d’une présence est là.Forte. Intense.Et je sais.Je sais.— Andréas…Ce nom sort de mes lèvres comme un secret interdit.Et cette fois, je sens sa présence.Une chaleur fugace.Une douleur ancienne.Un amour perdu.Et, avant que je puisse le retenir, il disparaît.Comme un rêve au réveil.Comme un souvenir que l’on nous arrache.Comme lui.Andréas.Mon amour.Les vérités oubliéesLa nuit suivante, l’absence est encore plus forte.Je ne dors pas.Chaque bruit, chaque souffle de vent, chaque ombre me rappelle ce qui me manque.Mais quelque chose a changé.Un fil ténu, fragile, s’est tendu entre moi et ce passé qui m’échappe.Et je suis prête à le suivre.Je ne sais pas où cela me mènera.Mais une chose est certaine.Je ne suis plus seule.Parce que, quelque part, lui aussi se souvient.Lui aussi me cherche.Et quoi qu’il en coûte…Je le retrouverai.La nuit s’étire comme une ombre silencieuse sur Valmeray. Les rue

ÉléonoreUne douleur vive traverse mon crâne lorsque je rouvre les yeux.Tout est flou.Un murmure s’élève, indistinct, lointain.Je tente de me redresser, mais un vertige violent m’écrase contre le sol froid.Où suis-je ?Ma mémoire est une brume épaisse, troublée par des éclats de lumière et des voix éteintes.Puis, peu à peu, les souvenirs me reviennent.Le Limbus.Les Anciens.Leur tentative de nous séparer.Et… Andréas.Mon cœur rate un battement.Je tourne la tête, cherchant fébrilement sa silhouette.— Andréas !Ma voix est rauque, presque éteinte.Un gémissement me répond.Je me redresse tant bien que mal, mes membres endoloris protestant à chaque mouvement.Et je le vois.Allongé sur le sol, immobile, son corps pâle à demi enveloppé d’un voile d’ombre.Non.Mon sang se glace.Je rampe jusqu’à lui, mes doigts tremblants effleurant sa joue.— Andréas…Pas de réponse.Son souffle est faible, à peine perceptible.— Ne me fais pas ça… murmuré-je, la gorge nouée.Mes doigts serrent