Lahat ng Kabanata ng Le poison des racines : Kabanata 111 - Kabanata 113

CHAPITRE 111 — L’appel du feuAWAIl est minuit passé. Le genre de silence qui respire plus fort que toi.Le genre de nuit où chaque pensée devient coup de tonnerre, chaque souvenir une morsure.Je n’arrive pas à dormir.Pas avec cette voix dans ma tête, pas avec ses mots qui résonnent encore comme une lame fine et froide. « Mon feu. Ma création. »Ces mots, il ne les a pas seulement dits. Il les a tatoués sous ma peau.Je me lève. Pieds nus. Peau glacée.Le sommeil ne me guérira pas. Il me ferait seulement perdre du temps.Dans le salon, Lorenzo est déjà là. Accoudé à la fenêtre, regard fixe. Il semble absent, mais je sais qu’il écoute. Qu’il analyse. Qu’il attend.Il n’a pas besoin d’arme en main pour incarner le danger. Il est l’arme.— Tu vas où ? demande-t-il sans me regarder.— Je vais l’éteindre.Il tourne enfin la tête. Ses yeux brillent dans l’ombre.— Seule ?Je serre les dents. Je pourrais le faire seule. Je l’ai déjà fait. Mais ce n’est pas la solution. Ce ne serait que r

CHAPITRE 113 — Face au noyau AWAIl m’attend.Je le sens avant même d’arriver devant cette vitre blindée, avant de percevoir l’air chargé de lourdeur qui colle aux murs.Lui. Toujours là, immobile, figé comme une statue fatiguée.Les mains croisées derrière la nuque, regard fixe sur un plafond sans vie, comme un roi déchu contemplant son royaume d’ombres.Six jours. Il n’a échangé aucun mot avec personne. Ni gardiens, ni psychologues.Mais pour moi, il attend.Il sait que je viendrai.Et moi… je viens.Pas pour implorer.Pas pour négocier.Pas pour demander pardon.Je viens pour me confronter.Pour lui prouver que je suis autre chose que la chose qu’il a fabriquée.Que je suis une femme. Vivante.Que le feu qu’il a allumé en moi, je l’ai dompté.Je descends seule.Pas d’arme. Pas de renfort.Juste la certitude nue d’être moi-même.Sans masque. Sans armure.Le couloir est long et froid. Les néons, intermittents, projettent des éclats blafards sur le béton brut.Chaque pas résonne, éch