Lahat ng Kabanata ng SOUS SA LOI: Kabanata 21 - Kabanata 30

ElinaLe moteur ronronne à peine. À l’arrière, le silence est tendu. Je le sens vibrer dans mes côtes, comme un souvenir que je n’arrive pas à exorciser. La ville s’efface peu à peu derrière nous, avalée par la brume matinale, et avec elle, cette illusion de normalité que je m’étais construite. Aiden conduit sans parler. Ses mains sont serrées sur le volant, ses veines saillantes comme si c’était lui, et non moi, qui s’apprêtait à affronter des fantômes.Derrière moi, les deux bêtas Kael et Myra sont silencieux, attentifs. Ils savent. Pas tout, mais assez. Ils sentent la tension dans mon odeur, la peur rentrée que je n’arrive plus à camoufler. À côté d’eux, assis droit, silencieux, son gamma, Ezra, surveille la route. Il ne parle jamais beaucoup, mais son regard me traverse, ancré dans une loyauté sans faille. J’ai refusé qu’ils m’accompagnent jusqu’à la porte. Mais ils ont insisté pour venir jusque-là. Pour m’entourer. Pour me rappeler que je ne suis plus seule.Moi non plus, je n’ai

Elina— …Une faiblesse.Le mot claque. Comme une gifle. Comme un fouet. Je le sens remonter depuis mes entrailles, frapper contre mon ventre, ricocher dans ma cage thoracique. Ce n’est pas un simple mot. C’est une sentence. Une condamnation prononcée mille fois avant aujourd’hui. Je la reconnais. Il l’a utilisée pour me modeler. Pour m’écraser. Pour faire de moi ce pantin tremblant, silencieux, docile.Mais cette fois, il mord dans du granit.Je n’ai plus douze ans. Je n’ai plus peur.Je n’ai plus besoin de plaire.Aiden s’avance d’un pas, tendu comme une corde prête à rompre. Je le sens prêt à mordre, à tuer. Mais je lève le bras. Mon geste est ferme. Inflexible.— Non. Laisse-moi.Il me regarde. Un instant, son regard flanche. C’est infime. Mais je le vois. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas que j’ai besoin de le faire. Que c’est à moi de le briser, lui. Pas physiquement. Mais là où ça fait mal. Là où il a planté ses griffes depuis toujours.Il grogne. Mais il recule.Je m’avanc

ElinaLa nuit s’est étirée sur nous comme un linceul de cendre et de promesses. Chaque respiration me paraît plus profonde, chaque battement de cœur résonne avec une lucidité nouvelle. Ce n’est plus la peur qui m’habite, ni même la colère. C’est une forme de silence mais un silence habité, vibrant, fertile. Celui qui précède l’aube.Ils sont encore à genoux autour du cercle. Immobiles. Présents. Un serment muet a été prononcé entre leurs cœurs et le mien, et je sens son empreinte brûler doucement sous ma peau. Ce n’est plus un fardeau. Ce n’est plus un rôle qu’on m’impose. C’est un choix. Le mien. Le leur.Aiden est resté près de moi, toujours à cette juste distance qui dit tout sans mots : il ne m’enfermera jamais. Il ne m’érigera pas en trophée ni en totem. Il me regarde avec cette lumière étrange dans les yeux, quelque chose entre la fierté et la révérence. Et je comprends que ce n’est pas seulement moi qu’il voit. C’est nous.— Ils ne t’écoutent pas, Elina. Ils t’entendent, murmur

ElinaJe me réveille d’abord au son.Un souffle régulier. Une chaleur vivante contre ma peau. Et ce frottement à peine perceptible de sa main contre ma hanche nue.Il est là.Pas un rêve. Pas une illusion née de la fatigue ou du manque. Aiden est là, dans le lit, son torse collé à mon dos, sa main possessive sur moi, comme si l’univers entier pouvait se résumer à ce point de contact.La lumière qui filtre à travers les rideaux est douce, encore grise. Le jour hésite à naître. Tout semble suspendu, comme si le monde retenait son souffle pour ne pas briser l’équilibre fragile de cet instant. Et moi, j’hésite à bouger. Comme si le moindre geste pouvait rompre le sort qui nous entoure.Je ferme les yeux, je respire lentement, je m’imprègne. Du parfum de ses draps mêlé à celui de sa peau. De la façon dont ses jambes s’emmêlent aux miennes. De cette impression étrange de paix, après des jours à me débattre contre mes propres tempêtes.Mais lui… lui bouge.Sa main glisse plus bas, explore, d

ElinaJe dors.Ou plutôt, je flotte.Un sommeil dense, sans fond, comme si mon corps s’était détaché de la réalité, suspendu dans un entre-deux. Plus de temps. Plus de poids. Plus de pensées.Et pourtant, quelque chose palpite. Une vibration douce, un souffle presque imperceptible, qui remonte lentement de mes entrailles. Ce n’est pas une voix. Ce n’est pas un bruit. C’est un appel. Une caresse qui commence de l’intérieur.Un frisson.Il ne vient pas du froid. Ni de l’air.Il vient de lui.Sa main.Elle est là. Présente. Précise. Infiniment patiente. Elle glisse sous les draps avec une lenteur calculée, le genre de lenteur qui fait gémir le silence. Elle s’attarde au creux de mon genou, remonte la pente de ma cuisse comme s’il escaladait un sanctuaire. Chaque mouvement est une offrande, un mot silencieux qu’il grave contre ma peau.Je ne bouge pas. Pas tout de suite. Je suis encore prise dans le coton du sommeil, mais mon corps se réveille. Ma peau le sent. Mes muscles se tendent impe