Lahat ng Kabanata ng Entre Les Lignes De Minuit : Kabanata 41 - Kabanata 50

PDV LILALe monde avait changé. Ce n’était pas spectaculaire, ni brusque. Pas comme un orage qui déchire le ciel. Non. C’était une mue silencieuse, un glissement subtil dans l’air, comme si l’univers lui-même avait relâché un soupir longtemps retenu.Lila marchait dans l’Abbaye réparée, chaque pas résonnant doucement sur les pierres anciennes. Les vitraux, autrefois ternis par les siècles d’oubli, brillaient de nouveau. Des couleurs dansaient sur les murs comme des souvenirs réveillés. Elle s’arrêta devant la grande fresque qu’Elias avait toujours protégée : une représentation ancienne d’un Scribe tenant une plume de feu.— Tu ressembles à lui, dit Maxence en s’approchant d’elle.— Je ne suis pas une prophétie, Max. Juste une fille qui a refusé de se taire.Il sourit. C’était un sourire rare, fatigué mais vrai.— Et c’est pour ça que tu es devenue plus grande que n’importe quelle prophétie.Depuis la chute de l’Éclipse, beauc

PDV LILAElle se tenait au bord du cercle, les mains tremblantes. Le halo lumineux l’enveloppait, mais ce n’était pas une chaleur réconfortante. C’était une énergie ancienne, profonde, qui la traversait comme des vents contraires.Les voix se multipliaient dans sa tête.“Tu es la clé.”“Tu es le passage.”“Tu ne peux pas te fuir.”Elle ferma les yeux. Une dernière fois. Et franchit le cercle.Un éclair de lumière aveuglante, une douleur fulgurante à la poitrine, puis… le silence.Quand elle rouvrit les yeux, elle n’était plus dans la salle du Puits. Le sol sous ses pieds était fait d’un matériau indéfinissable, mi-liquide, mi-solide. Tout était flou, sauf une chose : devant elle se tenait une silhouette.Elle avait ses traits. Son visage. Mais ce n’était pas elle.— Qui es-tu ? souffla Lila.— Je suis toi. Celle que tu pourrais devenir. Celle que tu combats.— La Résonance ?—

PDV LILALes mots avaient réveillé les montagnes.Après cette nuit d’écriture et de création, quelque chose s’était brisé… ou ouvert. L’air vibrait autour d’eux, comme s’ils se trouvaient à la lisière d’un monde enfoui sous des siècles de silence.Ils se levèrent ensemble. Douze, toujours. Mais chacun d’eux avait changé. Dans leurs yeux brillait une clarté nouvelle – comme s’ils portaient désormais un feu intérieur.Lila tenait la plume.Celle de la boîte.Elle ne savait pas ce qu’elle avait écrit exactement. Les mots lui étaient venus sans qu’elle ne les pense. Comme dictés par une mémoire plus ancienne que la sienne.Et maintenant, ils marchaient.Vers l’inconnu.La gorge s’ouvrait devant eux, un couloir de roche blanche qui semblait taillé à même le cœur du monde.À mesure qu’ils avançaient, le vent changeait. Il devenait plus lourd. Plus chargé. Des voix, presque inaudibles, flottaient dans

PDV ELIASLe monde avait changé.Pas dans les grandes choses — les tours étaient encore debout, les rues encore grises, les hommes encore pressés — mais dans les détails. Ces détails que seuls ceux qui avaient vu la Source pouvaient repérer.Le reflet d’un mot ancien sur une vitrine.Une chanson oubliée fredonnée par une inconnue dans le métro.Le frisson dans l’air lorsque quelqu’un ouvrait un vieux livre.Elias marchait dans Paris. Il n’avait plus peur. Il savait ce qu’il portait. La plume blanche accrochée à son cou brillait faiblement sous son pull.Il cherchait.Pas un lieu.Pas un objet.Mais un cœur.Celui qui était prêt à entendre.Celui qui, comme Lila autrefois, se tenait à la lisière des mondes.Il s’arrêta devant une école abandonnée.Et entra.PDV LILALila, de son côté, avait quitté la France.Elle était revenue à ses

PDV MAXENCELa Source s’était rallumée.Mais fragilement.Elle avait besoin de mots, de récits, de vérités nues. Pas de mensonges enjolivés, pas d’histoires formatées. Elle demandait l’essence même de l’humanité : les douleurs, les joies, les contradictions.Maxence s’était posté sur une plateforme suspendue, entouré de bibliothèques flottantes, dont les étagères se reconstruisaient au fur et à mesure que les porteurs écrivaient. Chaque mot écrit dans cette dimension nourrissait la lumière de la Source.Mais leur temps était compté.— Ils arrivent, dit Léo en courant, la voix haletante. Le Conseil a traversé la faille. Ils ont amené les Silencieux.Maxence comprit.Les Silencieux n’étaient pas humains.C’étaient des créatures créées par l’absence de mots. Des êtres qui ne comprenaient que le néant. Ils ne cherchaient pas à tuer. Ils cherchaient à effacer.Il tourna vers Lila et Elias :