All Chapters of Entre Les Lignes De Minuit : Chapter 51 - Chapter 60

PDV LILALila tenait la main de Maxence avec force, comme si ce simple contact pouvait empêcher la faille de s’ouvrir davantage. Elle regardait l’endroit qu’il lui désignait : une porte ancienne, dissimulée derrière un rideau de pages usées, tremblantes, comme si elles savaient ce qui se cachait derrière elles.— Cette porte… elle mène à quoi exactement ? demanda-t-elle d’une voix blanche.— À l’interface, murmura Maxence. Là où la Source touche le monde réel. Là où les histoires entrent en résonance avec la mémoire collective.Lila frissonna. Elle avait entendu parler de l’interface dans les légendes des Porteurs, mais elle pensait que ce n’était qu’un mythe. Un espace entre les mondes, instable, dangereux… interdit.Mais l’interdit ne comptait plus. Pas quand l’ombre recommençait à se glisser entre les lignes.— Tu penses que Kaelys est là-bas ? demanda-t-elle.— Elle écrit depuis cette zone grise, confirma Maxence. El

PDV LILALes premières lignes qu’elle écrivait vibraient sous ses doigts, comme si la page blanche absorbait non seulement l’encre, mais aussi une partie de son âme. Autour d’elle, le silence était total. Même les murmures de la Source semblaient suspendus, comme si tout l’univers retenait son souffle.Kaelys ne s’était pas retournée.Pas encore.Lila sentait chaque Porteur derrière elle, figé, tendu, prêt à intervenir, mais respectant le choix qu’ils avaient tous validé sans mot : il fallait essayer de la toucher par les mots. Pas par la force.Elle inspira profondément et traça sur la page :“Ceci est une histoire oubliée. Celle d’un cœur brisé, d’une foi trahie, d’une Porteuse abandonnée…”Chaque mot tissait un pont entre elle et Kaelys, une passerelle d’émotions et de souvenirs. Elle se souvenait des récits qu’Elias lui avait racontés, de ce que Kaelys avait été avant sa chute : une âme douce, passionnée par les hist

– PDV LILALe silence après l’éclat.C’était ce qui régnait dans l’Interface après que Lila ait posé les derniers mots sur la page blanche. L’écho de son geste vibrait encore entre les récits suspendus, comme si le tissu même de la réalité tentait de s’ajuster aux nouvelles lignes qu’elle avait écrites. Elle se tenait droite, la plume tremblante dans la main, le cœur battant au rythme de la Source.Kaelys ne bougeait pas. La silhouette immobile, elle semblait taillée dans l’ombre. Sa plume noire pendait mollement entre ses doigts. Mais dans ses yeux, quelque chose avait changé. Une fissure. Un éclat. Un doute.Lila fit un pas en avant. Les mots l’entouraient comme des lucioles : des fragments de contes, des bouts de légendes, des échos de vérités oubliées. Chaque pas résonnait comme une note dans une symphonie fragile.— Tu n’es pas seule, Kaelys.Kaelys tourna légèrement la tête, son visage encore baigné de l’obscurité de l’oub

PDV LILALila avançait dans le gouffre de l’Interface, là où les récits mouraient avant même de naître. Chaque pas la rapprochait de Kaelys, de cette silhouette solitaire qui écrivait à même le vide, sans couleur ni vie.Elle avait tenté les mots doux. Les supplications. Les souvenirs partagés. Mais rien n’avait ébranlé Kaelys.Lila comprit alors que ce n’était pas elle qu’il fallait convaincre.C’était le Vide.— Si tu continues, tout sera effacé, souffla-t-elle.Kaelys ne répondit pas. Ses mains tremblaient, mais ses gestes étaient précis. Les lettres noires qu’elle traçait dans l’air s’enfonçaient dans la fissure béante, agrandissant le néant.— Je ne veux pas effacer, répondit enfin Kaelys d’une voix éteinte. Je veux réparer.— En détruisant tout ?— En faisant taire la douleur. Celle qui revient dans chaque histoire. Le deuil. L’abandon. L’échec.Lila recula d’un pas. Elle sentit la force

PDV LILALila n’avait jamais vu autant de lumière émaner de l’Arbre-Récit. Ses branches s’étaient déployées jusqu’au ciel, dessinant dans les nuages d’étranges glyphes qui n’appartenaient à aucune langue connue. Et pourtant… elle comprenait leur signification.— Ce sont les anciennes harmonies, murmura-t-elle. Les mots avant les mots.Maxence hocha lentement la tête. Il tenait dans sa main un feuillet tout juste apparu dans le creux d’une racine dorée. Il y était inscrit un seul vers :« Là où commence le silence, naît la première vérité. »— L’Arbre parle, dit-il. Et il appelle les Porteurs.PDV LÉODepuis qu’il avait déposé la Dernière Plume, Léo ressentait un écho dans sa poitrine, comme si une autre conscience l’accompagnait désormais. Il n’était plus seul dans ses pensées — la Source murmurait, chantait, guidait.Mais cette mélodie, ce matin-là, était différente.Urgente.Il entra en hâte