All Chapters of Trop tard pour aimer, trop tôt pour oublier: Chapter 61 - Chapter 70

Léa restait figée sur place, comme clouée au sol. Un seul mot lui venait à l'esprit : absurde.Ces paroles dites d'un ton désinvolte... C'était un jugement, une évaluation froide, comme si elle n'était rien d'autre qu'un produit à trier. Même le droit le plus basique d'être mère semblait devoir passer au filtre de leur bon vouloir.À leurs yeux, face à une fille comme Isabelle — doctorante diplômée d'une des dix meilleures universités étrangères —, elle ne faisait tout simplement pas le poids.Mais ce qu'ils ignoraient, c'est qu'en plus d'être un affront, leurs paroles lui transperçaient le cœur une seconde fois.Car dès qu'elle entamerait officiellement son traitement, elle perdrait à jamais la possibilité d'être mère.Elle comprenait soudain pourquoi, même avant leur séparation, Alex avait toujours été aussi distant avec elle dans leur intimité. En réalité, dès cette époque, il avait déjà jugé qu'elle ne méritait pas de porter son enfant.Elle ne voulait même pas savoir ce qu'il avai

« Fais comme tu veux. » répondait Alex après l'avoir longuement regardée, tout en rajustant sa cravate. « Mais si Grand-mère demande, tu sauras lui expliquer, non ? »Léa comprenait aussitôt.Tout ça, ce n'était que pour répondre aux reproches de la vieille dame, qui se plaignait de son manque d'attention envers elle.Quand elle est descendue, la grand-mère venait tout juste de rentrer de sa promenade matinale.Elle lui avait fait préparer une soupe tonique dès l'aube.Léa n'a osé pas la refuser et, malgré sa gêne, en but un peu.« Alex, tu peux accompagner Léa en partant. » proposait gentiment la vieille dame.Alex s'est arrêté, tournant la tête vers Léa.Celle-ci repensait à l'appel du matin et répondait sans hésiter :« Ce ne sera pas possible, Grand-mère. J'ai des choses à faire dans l'autre direction. »La vieille dame lançait un regard à Alex, qui, fidèle à lui-même, ne prenait même pas la peine d'intervenir.Elle ravalait sa colère.Léa savait qu'il allait chercher Isabelle.Et

Elle ne faisait qu'énoncer un fait.Même Élise a jeté un regard surpris à Louis — elle n'avait jamais su que Léa avait été mariée.Louis a plissé les yeux.Il voyait bien que quelque chose n'allait pas entre Léa et Alex.Et connaissant Léa, elle n'était pas du genre à faire des vagues… à moins qu'on ne la pousse vraiment à bout.Comme maintenant.Il s'approchait d'un geste calme et prenait la bouteille de jus de coco devant elle :« Elle n'aime pas la noix de coco. »Alex, tourné vers Isabelle, semblait ne pas avoir entendu.Léa le regardait.Elle ne pouvait nier que Louis était sans doute celui qui la connaissait le mieux.Élise, un brin jalouse, lançait à son mari :« Tu es vraiment attentionné avec ta sœur. »Louis l'a attiré contre lui et lui murmurait quelque chose à l'oreille qui la faisait rougir avant de lui donner un petit coup du poing, faussement fâchée.Léa, elle, a jeté un regard à Louis… puis à Alex.Celui-ci, fidèle à lui-même, restait impassible.Tout ce qui ne l'intére

Il était quatre heures de l'après-midi.Dehors, le ciel était sombre, balayé par un vent glacial.Léa a reçu soudain un appel de sa grand-mère.« Mamie ? Qu'est-ce qui se passe ? »Sa grand-mère appelait rarement en plein après-midi. C'était sûrement urgent.Madeleine hésitait un instant avant de répondre :« Léa, tu te souviens que je t'avais parlé de vendre mon appartement ? Tu me l'as interdit, alors… j'ai mis en vente la galerie que ta mère avait fermée. Elle ne sert plus à rien, alors je me suis dit que ça pourrait te faire un peu de liquide… »Elle pensait devoir lui en parler.Elle n'avait pas supporté de voir sa petite-fille vivre mal chez les Laurent. Elle en était convaincue : si sa fille avait été encore là, elle aurait fait pareil.Le visage de Léa se figeait.Alors ce coup de fil plus tôt n'était pas une arnaque…« Mamie, t'as pas besoin de t'inquiéter pour mes finances. Je travaille, et mes primes annuelles sont loin d'être négligeables. Tu n'as pas besoin de vendre la ga

Quand Léa reprenait connaissance, elle se sentait toute molle, sans la moindre force. Elle bougea légèrement, et aussitôt, une voix enjouée résonna à côté d'elle :« Tu es réveillée, grande sœur ! Tu as encore mal quelque part ? »Elle tournait la tête.« Toi… pourquoi tu es là ? »Fifi l'a aidée à s'asseoir.« C'est mon frère et moi qui t'avons amenée à l'hôpital. Il est allé imprimer les résultats de tes examens. Comme on s'inquiétait pour ta santé, on a préféré tout vérifier… »Le visage de Léa a changé aussitôt.« Il est à quel étage ? »Fifi était un peu surprise.« Ici, au même étage. »Léa n'a écouté plus rien. Elle a repoussé la couverture et est descendue précipitamment du lit, ignorant totalement son état physique.Elle a foncé vers la zone d'impression automatique du service.Comme elle s'y attendait, elle voyait Antoine devant une machine qui imprimait encore des documents.Elle a accouru et a arraché les feuilles qui sortaient et les serrait fort dans sa main.Antoine, sur