Semua Bab Frères de sang : Bab 11 - Bab 20

NeryaLa lumière froide du matin glisse sur les baies vitrées du dernier étage de la tour centrale, éclaboussant le sol en marbre d’éclats bleutés. La ville bruisse déjà, là en bas, dans un désordre réglé que nous contribuons à orchestrer. Ici, tout est encore silencieux. Je suis toujours la première à arriver.Les couloirs de Virex Global sentent le cuir, le café noir et les décisions qui coûtent cher. J’aime ce moment de flottement, juste avant que les portes s’ouvrent, avant que les agendas se remplissent, avant que les yeux ne me scrutent. Seule, je redeviens la femme, pas le masque. Pas celle qui lutte contre ce qui couve encore sous la surface.À 6h précises, je pousse les portes du boardroom. Trois de mes assistants sont déjà là, tablettes prêtes, têtes baissées. Ils se lèvent aussitôt.— Madame la Présidente. Briefing du matin : fluctuations du marché asiatique, incident sur le site de production de Jakarta, et... la proposition de rachat de CrownTech vient d’être renvoyée ave

NeryaLe silence après la tempête est une drogue insidieuse.L’ascenseur monte, mais moi, je suis ailleurs. Suspendue. Déconnectée. Je ne respire pas. Je compte. Les battements de mon cœur. Les secondes avant la réunion. Avant de devoir redevenir celle qu’ils attendent. Celle qu’on ne remet jamais en question.Il m’a touchée. Pas physiquement, pas seulement. Il a atteint un endroit que je gardais verrouillé depuis des années, un recoin de moi que j’avais oublié. Ou volontairement effacé.Je sors de l’ascenseur comme on franchit une frontière invisible. Robe ajustée. Menton levé. Regard neutre. Mais sous la surface, quelque chose vacille. Une note dissonante, un écho qui n’était pas là avant lui.Ils ont vu. Pas tout, non. Juste assez. Un frémissement dans mon masque. Un souffle trop court. Un éclat dans le regard.Et dans mon monde, ce n’est pas permis.La réunion commence. Des chiffres. Des courbes. Des bilans. Je n’écoute qu’à moitié. Mon esprit revient sans cesse à ce moment dans l

LiamJe ne dors pas.Je ne peux pas.Chaque fois que je ferme les yeux, ce n’est pas du repos que je trouve.C’est elle.Sa voix dans un souvenir. Son regard juste avant la chute. Son nom, gravé à l’encre vive dans un endroit de moi que j’ai tenté d’enterrer sous des années de silence.Et cette chose, maintenant. Ce grondement diffus sous ma peau. Ce frisson qui n’appartient ni à la peur, ni au désir. Quelque chose d’ancien. De primitif.Je retourne chez ma mère à l’aube.Je veux des réponses.Je ne toquerai pas deux fois.La porte est entrouverte.Elle savait que je viendrais.Je pousse le battant lentement, et l’odeur du bois brûlé, du café fort et d’un encens que je ne reconnais pas m’enveloppe aussitôt.Elle est là. Dans la cuisine. Les mains autour d’une tasse noire. Une robe longue, froissée, couverte de symboles que je n’ai jamais osé déchiffrer. Ses cheveux attachés à la va-vite. Ses yeux, posés sur moi avant même que je ne parle.— Tu n’as pas dormi, dit-elle doucement.— Non

LiamLa nuit tombe. Enfin.Je ferme les rideaux. Éteins mon téléphone. J’essaie d’ignorer ce qui pulse sous ma peau.Je me couche sans y croire.Je ne m’attends pas à dormir.Mais le sommeil me prend par surprise. Brutal. Comme une lame dans la nuque.Et je tombe.Je tombe dans un rêve noir.Mais ce n’est pas un rêve.Je le sens. C’est plus… ancien. Plus dense. Plus réel. Comme si je m’enfonçais dans un souvenir qui ne m’appartient pas.Pas vraiment.Et pourtant… je sais que tout est à moi.---Une forêt.Épaisse. Sauvage. Trempée de brume et d’odeurs animales. Les arbres se dressent comme des colonnes de pierre, immobiles et tordus. Le sol est détrempé, jonché de feuilles mortes et de sang ancien. La lune, presque pleine, perce à peine à travers les nuages. Son éclat vacille, comme si elle savait ce qui allait venir.Et je cours.Mais ce ne sont pas mes jambes.Ce sont des pattes puissantes.Je suis bas. Souple. Musclé. Ma respiration est rythmée, précise. Chaque muscle est tendu, af

NeryaJe ne sais pas à quel moment j’ai cessé de lutter.Peut-être quand sa main s’est posée sur mon ventre, chaude, lente, comme s’il voulait m’apprendre à respirer autrement.Ou peut-être avant. Quand nos lèvres se sont reconnues. Quand nos silences se sont embrassés.Je suis allongée contre lui. Nue sous sa chemise, ses bras autour de moi, et le monde a disparu. Plus de tour. Plus de stratégie. Plus de peur.Juste lui.Liam.Son odeur. Son souffle. Sa peau. Ce mélange de force brute et de retenue douloureuse. Son cœur bat contre ma tempe, puissant, irrégulier. Comme si quelque chose en lui s’effondrait lentement. Comme si lui aussi cessait enfin de lutter.Il me regarde comme on regarde une étoile mourante : avec la certitude de la perte, mais l’émerveillement absolu de l’instant.Ses doigts glissent lentement le long de ma cuisse. Ils remontent, effleurent, éveillent. Il ne me presse pas. Il m’écoute. Il écoute mon corps, mes soupirs, mes frissons.Je ne me suis jamais sentie auta