Semua Bab Les héritiers du silence: Bab 21 - Bab 30

Le vieux hangar semblait abandonné depuis des décennies. Niché entre les dunes balayées par les vents de Morondava, il portait encore les stigmates d’un incendie ancien : tôles tordues, murs noircis, sol jonché de cendres figées. Mais c’est bien là que les indications menaient, griffonnées à la hâte sur une des dernières notes de Tantara.Lana et Mika s’étaient garés loin, masquant leur présence. La route avait été longue, semée de silences et d’angoisses refoulées. À l’intérieur du hangar, l’air était lourd, sec. Mika avança en premier, sa lampe frontale balayant les murs éventrés.— Là, murmura-t-il.Derrière un pan de mur effondré, un coffrage de béton semblait avoir résisté au temps. À l’intérieur : une malle verrouillée. Pas plus large qu’un tabouret, mais d’un fer noirci, lourd, avec des fixations anciennes et une serrure à code. Ils n’en revinrent pas qu’il soit encore là.— Il faut qu’on l’ouvre ici, murmura Mika, haletant. Je doute qu’on puisse le transporter loin comme ça. I

L’homme tapota doucement la photo du bout de l’ongle, le bruit sec résonnant comme un métronome.— Je vois que tu reconnais ton père…. Rabe. Et à sa droite ?Lana ne répondit pas. Son regard restait fixé sur l’image. Le visage était flou, déformé par une rayure longue et profonde, comme une entaille volontaire. Mais les contours… la carrure… il y avait quelque chose de familier. Une ombre. Une silhouette qui refusait de se nommer.— Tu ne veux pas répondre ? C’est dommage, Lana. Nous pourrions gagner du temps.Il fit glisser un autre document. Un rapport. Dactylographié. Elle ne put en lire que le titre : "Projet Vahatra – Transferts confidentiels / phase B - Mémoire organique".— Tu crois que tu es ici à cause de ton nom ? De ce que ton père savait ? C’est bien plus vaste que ça.Il se pencha, son visage toujours à moitié masqué par l’ombre.— Tu portes quelque chose, Lana. Et tu ne le sais même pas.Elle se tendit, l’estomac noué.— Je ne suis qu’une fille qui veut comprendre pourqu

Lana ouvrit les yeux lentement. Le plafond de tôle rouillée au-dessus d’elle vibrait sous le souffle du vent. Un rai de lumière perçait à travers un interstice, découpant une ligne dorée sur le sol nu.Elle mit un instant à comprendre où elle était.La douleur à l’épaule, le goût métallique dans sa bouche, les souvenirs du sous-sol, de la seringue, du sang… Tout lui revint.Mais elle n’était plus là-bas. Elle était vivante. Libre.À côté d’elle, Mika dormait encore, la jambe raide, bandée à la hâte. Son visage était blême, marqué par la fatigue et la souffrance, mais paisible. Il respirait.Elle s’assit avec précaution, étouffant un gémissement. La pièce était minuscule — un ancien abri de pêche, au bord d’un canal oublié à la lisière de Morondava. Un contact de Mika leur avait permis de s’y réfugier, sans poser de questions.Lana attrapa la couverture et s’enroula dedans, grelottante. Elle resta là un moment, à écouter le souffle de la mer au loin, comme un rappel qu’ils étaient enco

Le matin se leva sur Morondava dans un calme presque ironique. La lumière douce baignait la petite maison en retrait, comme si l’univers lui-même retenait son souffle. À l’intérieur, autour d’une table rayée par le temps, trois tasses de café noir fumaient dans le silence.Tom s’était assis face à Lana et Mika, le carnet noir entre eux, ouvert à une page marquée par un coin replié. Un schéma manuscrit y occupait la moitié, complexe, presque fractal : une carte, un plan de connexion, des noms et des dates. Mais c’était la note griffonnée en bas de page qui captait l’attention.“Si tu lis ceci, Lana, c’est que la fin approche. Ne cherche pas un lieu. Cherche l’événement. C’est là que le Cercle se montrera. Et il faut qu’il te voie.”Lana posa doucement ses doigts sur les lettres, pensive.— Il savait que ça finirait comme ça, souffla-t-elle.Tom acquiesça, puis désigna une autre feuille qu’il avait détachée et glissée à part dans le carnet.— Ce document, c’est une note de Tantara. Il a

Le silence, d’abord absolu, fut brisé par un bruit sourd. Une détonation lointaine, étouffée, suivie d’un éclat de voix. Puis des pas précipités dans le couloir. Lana se raidit. Tom ne bougea pas.La porte s’ouvrit violemment.Deux hommes de main du Cercle poussèrent Mika à l’intérieur. Il saignait de l’arcade, mais tenait encore debout, regard noir, dents serrées.— On l’a trouvé en train de s’infiltrer par les conduits de service. Il n’est pas allé bien loin.Un ricanement moqueur monta dans la pièce. L’homme au centre de la table claqua des doigts.— Bien joué. Tous réunis. Ça m’évitera d’aller les chercher un par un.Lana fit un pas vers Mika, mais on la retint aussitôt. Son cœur battait à tout rompre. C’était fini. Leur dernier espoir venait de tomber à l’eau.Mais Tom ne détourna pas les yeux de l’homme au centre.— Vous avez fait vite, dit-il calmement.— Plus vite que vous. Et maintenant que votre plan a échoué, vous allez nous remettre tout ce que vous avez. Les fichiers. Les