Semua Bab Les héritiers du silence: Bab 11 - Bab 20

La fin de journée enveloppait Fénérive d’une lumière cuivrée. Lana et Mika marchaient en silence, leurs pas résonnant sur les pavés irréguliers de la vieille ville. Les photos rangées dans le sac de Lana semblaient peser une tonne. Chaque image, chaque fragment de texte déterrait un passé qu’elle n’était pas sûre d’être prête à affronter.Ils rejoignirent leur hôtel à pas lents, attentifs aux bruits, aux silhouettes furtives. Une paranoïa naissante, née du savoir.Dans la chambre, l’atmosphère était plus tendue que la veille. Pas à cause de la gêne, non. Mais parce que les mots trouvés dans l’archive avaient ouvert une brèche.Lana s’assit au bord du lit, enleva ses chaussures, puis fixa le mur un long moment.— Le Projet Vahatra. Tu penses que c’était quoi ? demanda-t-elle.Mika, qui préparait un thé machinalement, répondit sans se retourner :— Une espèce de programme. Secret, initiatique. Je ne sais pas encore s’ils cherchaient à protéger ou à contrôler quelque chose… ou quelqu’un.

Lana suffoqua en émergeant, haletante, la gorge nouée par l’eau trouble et glaciale du canal. Le cri qu’elle retint se noya dans un frisson. Mika, à quelques mètres, la rejoignit aussitôt, son visage ruisselant mais alerte.Ils nagèrent jusqu’à la rive, mains agrippées aux racines détrempées, corps meurtris, épuisés, le souffle coupé par la course et l’adrénaline.Une fois hors de l’eau, ils restèrent un instant immobiles dans l’ombre d’un buisson, trempés, sales, mais vivants.— Ils voulaient nous tuer, souffla Lana. Pour une foutue cassette…Mika hocha lentement la tête, les yeux rivés sur l’obscurité d’où ils venaient.— Et ils recommenceront, s’ils savent qu’on est encore là.Ils reprirent leur souffle puis longèrent la berge à travers les faubourgs endormis de Fénérive. Pas un mot de trop. Juste l’urgence dans les pas, les regards échangés, les doigts qui se frôlaient sans jamais se lâcher.Arrivés à proximité de l’hôtel, ils se glissèrent par une ruelle dérobée et entrèrent disc

La ville s’éveillait dans une brume moite, comme si la mer elle-même cherchait à cacher les secrets que la ville refusait de voir. Lana noua ses cheveux en un chignon serré tandis que Mika terminait de ranger les dernières affaires dans le sac. Plus rien ne les retenait dans cette maison d’hôte. Aujourd’hui, ils allaient devoir affronter un pan plus obscur encore de la vérité.Leur première piste les mena au petit bureau décrépit d’un journal local, où avait travaillé autrefois Hervé Rakotonirina, l’ancien assistant de Tantara. Ils n’avaient qu’un nom, mais il s’éleva comme un murmure dans la mémoire d’un vieux rédacteur qui baissa la voix aussitôt prononcée.— Hervé est mort, déclara-t-il d’une voix rauque. Il y a un mois. Renversé par une voiture, juste devant chez lui. Un banal accident.Mais dans son regard fuyant, dans les tremblements de ses doigts sur la tasse de café, Lana perçut autre chose. Une peur retenue. Une vérité tue.— Il posait trop de questions, ajouta-t-il après un

— On a assez d’éléments, murmura-t-il. Mais pas encore le cœur du secret.— Il manque le visage derrière les visages, souffla Lana. Celui qu’on ne trouve nulle part, sauf peut-être… dans les dernières pages du carnet de Rabe. Celles qui ont été arrachées.Le matin perça à peine à travers les rideaux poussiéreux de la chambre d’hôtel. Dans le silence pesant, seul le bruissement des feuilles manipulées et le cliquetis discret d’un clavier brisaient la torpeur. La nuit avait été courte, mais aucun des deux ne voulait dormir. Trop de pièces à assembler. Trop de vérités à avaler.Lana, enroulée dans une couverture, relisait pour la troisième fois le carnet de Rabe. Un passage l’avait tenue éveillée : un schéma griffonné, daté de 2005, mentionnant un "site relais" et des initiales qui correspondaient à l’un des pseudonymes trouvés sur les feuilles du Projet Vahatra. En marge, une annotation : “Ne pas enterrer avec les autres. Trop dangereux.”— C’est comme si tout menait à une planque, souf

Quand elle l’embrassa, ce ne fut ni doux ni brutal. Ce fut urgent. Nécessaire. Un besoin d’exister, d’échapper à tout ce qui les attendait.Ils s’étreignirent sans se parler, se débarrassant de leurs vêtements comme d’une peau trop lourde, trop marquée. Leurs corps se cherchèrent, se découvrirent, comme deux inconnus liés par le même vertige.Lana bascula sur lui, sa peau nue contre la sienne. Elle le sentait vibrer sous ses doigts, tendu comme un arc, brûlant d’une attente silencieuse. Sa bouche glissa sur son cou, ses épaules, descendant le long de sa poitrine qu’elle explora sans hâte, mais sans retenue. Son souffle s’accéléra, et elle sut qu’il était prêt à se perdre avec elle.Mika répondit avec la même ardeur. Ses mains parcouraient son dos, ses hanches, ses cuisses avec une lenteur fébrile, comme s’il voulait mémoriser chaque courbe, chaque frisson. Quand ses doigts glissèrent entre ses cuisses, elle eut un soupir qu’elle ne tenta même pas de contenir. C’était plus que du désir