SofiaTout est blanc, d’un blanc trop pur, trop lisse, trop contrôlé pour être honnête, comme si quelqu’un avait tenté d’effacer la moindre trace de sang, de peur ou de vérité sous une couche de perfection clinique, une chape glacée faite de satin, de nacre et d’orchidées déployées comme des excuses muettes.Le lit est vaste, recouvert d’une étoffe ivoire qui ondule jusqu’au sol comme une rivière figée dans le luxe ; les murs sont tendus de soie pâle, les rideaux tirés avec une précision militaire, et même l’air semble filtré, aseptisé, réduit à une présence invisible mais oppressive, comme si je respirais à travers une cage.Autour de moi, les femmes s’affairent.Elles parlent trop, leurs voix aiguës glissant sur ma peau sans y pénétrer, leurs mains expertes me touchent, me poudrent, m’habillent, me serrent, m’ajustent comme on prépare un objet de cérémonie, un artefact que l’on expose, que l’on sanctifie, que l’on condamne à briller même dans la souffrance.Et je les laisse faire, s
Last Updated : 2025-07-21 Read more