FleureLe café fume encore dans ma tasse quand la porte se referme derrière lui.Le déclic du loquet résonne comme un soupir de la maison entière, un enfin qui glisse entre les murs.Le silence, d’abord pesant, s’étire ensuite comme une couverture trop large.Je reste immobile un long moment, la tasse entre les mains, jusqu’à ce que la chaleur me brûle les paumes.Respire. Oublie.Facile à dire.Je m’installe au bord de la table, le regard perdu sur les reflets ambrés du café.Chaque détail de la matinée revient avec une précision cruelle : le timbre grave de sa voix, la distance calculée de ses pas, ce parfum d’orage qu’il traîne derrière lui.Ce n’était rien.Je me répète la phrase, comme un talisman.Un rayon pâle traverse enfin les rideaux. Il est temps.Je range, rince les tasses, essuie soigneusement le plan de travail, gestes mécaniques qui me ramènent à une réalité plus docile.Puis j’attrape mon sac, mon manteau, mes clés.La serrure grince, la porte claque.Dehors, l’air du
Huling Na-update : 2025-09-15 Magbasa pa