All Chapters of Maître François, Claire dit qu'elle ne reviendra pas: Chapter 331 - Chapter 340

Les yeux de Mina se sont embués. Elle s’est levée, a légèrement reniflé et a dit à Claire : « Après l’avoir accompagné tout ce temps, je n’aurais jamais cru qu’il progresserait à ce point en quelques jours seulement. Mme Dupont, vous et Anaïs, vous êtes peut-être vraiment des anges gardiens pour notre Alain. »Claire, qui avait une bonne impression de Mina, a perçu sans peine l’affection infinie dans son regard lorsqu’elle se tournait vers l’enfant. « Je vois bien à quel point vous vous donnez pour Alain », a-t-elle admis sincèrement. Yann avait peut-être choisi une belle-mère discutable, mais en revanche, cette nourrice était une perle.Soudain, de l’autre côté de la table, Yann et François se sont levés en chancelant. Julien s’est approché pour soutenir ce dernier, mais celui-ci l’a écarté sans ménagement. Julien a dû rester là, les regardant se tenir l’épaule en titubant vers la sortie, aussi proches que des frères.Claire et Mina ont échangé un regard stupéfait. Comment ces deux

Alain a froncé les sourcils avec une détermination de soldat pour refuser l’assiette.François a observé un instant son petit visage buté, puis a repris son petit-déjeuner sans un mot.Yann a jeté un regard furtif à François, et devinant son mutisme, a choisi lui aussi de se taire.« C’est quoi, une aversion physiologique ? » a demandé Anaïs entre deux cuillerées de purée.Olivier a expliqué : « Pour nous, la purée est délicieuse, mais pour Alain, le goût est complètement différent. »« Vraiment ? » Anaïs a cligné des yeux, « Alors, quel goût ça a pour lui ? »« Hum… » Olivier a réfléchi un instant, « Peut-être que ça a un goût de moisi, d’amer… ou d’éponge sale ? D’égout ? »François, qui mangeait avec élégance, a trouvé soudain la conversation particulièrement écœurante. Mais lorsque Alain a pointé sa purée du doigt en déclarant « Ça sent mauvais ! », il a cessé de mâcher. Ce simple mot a fait passer une ombre dans son regard.« Tu trouves ça mauvais, alors que c’est si bon ?

Les paroles ambiguës de François avaient plongé Claire dans un état d’anxiété persistante. La nuit venue, elle s’est retournée dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Aux premières lueurs de l’aube, elle a appelé son avocat et lui a rapporté mot pour mot les déclarations de la veille.Après l’avoir écoutée, Gilbert a commenté : « L’audience approche, il est trop tard pour changer quoi que ce soit. Nous devons simplement donner le meilleur de nous-mêmes. »« D’accord, j’attends de vos nouvelles. »Raccrochant, Claire s’est préparée et a décidé d’emmener sa fille rendre visite à Charlotte.Cette dernière avait récemment retrouvé une certaine stabilité émotionnelle, offrant ainsi un environnement favorable pour les retrouvailles avec Anaïs.Autrefois, Charlotte avait choisi des surnoms pour ses jumelles : Margaux et Manon. Mais après la disparition de l’une d’elles, Claire avait préféré laisser tomber ces noms.Elle s’est garée dans le parking souterrain de l’immeuble et a p

« Vas-tu encore me jurer que tout est innocent entre Camille et toi ? Que coucher avec elle n’était qu’une mise en scène ? »« Rien ne s’est jamais passé entre Camille et moi », a-t-il répondu d’une voix froide, « la médiatisation visait les Lemoine. Sa situation familiale est délicate, et elle a beaucoup souffert pour mettre Mathieu au monde. Je tentais simplement de l’aider. »Claire a trouvé ces explications risibles : « Il y a quatre ans, cela m’aurait peut-être touchée. Mais aujourd’hui, je ne veux que le divorce. »« Je te donne ces explications car elles ne devraient pas justifier une séparation. En dehors de ces malentendus, je ne vois aucune raison valable de divorcer. »« Nous n’avons plus aucun sentiment, notre union n’est qu’une façade ! » a rétorqué Claire entre ses dents, « N’est-ce pas suffisant ? »« Mais notre mariage n’a-t-il pas toujours été une transaction ? »La question l’a fait sursauter.« Claire, en t’épousant, je n’ai jamais envisagé le divorce », a-t-i

Claire regardait sa mère, interdite.Que venait-elle de dire ? Que Flora lui avait volé son mari ?Les paupières de Charlotte se sont lentement fermées, une larme glissant sur sa tempe. Elle murmurait encore : « Claire, pardon… Je suis inutile, je te retarde… »Claire s’est accroupie, essuyant ses larmes. La voix nouée, les yeux brillants, elle a chuchoté : « Maman, je suis là. Tout ira bien, je te le promets. »« Claire, ma vie n’est qu’un échec. Pourquoi ça devait être la fille de Flora ? Pourquoi elle… » Sa voix s’est éteinte peu à peu.Devant le visage apaisé de sa mère endormie, Claire n’a pas pu retenir ses larmes.Ces neuf années, cinq en prison, quatre de disparition, avaient dévasté Charlotte. À peine quarantaine, ses cheveux grisonnants et ses rides lui donnaient l’apparence d’une septuagénaire. Une existence trop rude…Serrant sa main, Claire a murmuré avec une détermination profonde : « Dors tranquille, maman. Je te guiderai désormais. Je ne te laisserai plus jamais