Tous les chapitres de : Chapitre 241 - Chapitre 250

Tout était pour elle, pour elle…Léa a tourné aussitôt le regard vers Manon ; comme prévu, sous ces piques, Manon a fermé les yeux très fort, parce que, sinon, les larmes allaient glisser.Le visage de Lucas s’est fait livide ; il allait ouvrir la bouche, mais Polina, restée jusque-là près de Nina, s’est avancée d’un pas vif.« Monsieur Perrin, Mlle Laurent n’a pas tort. À l’instant, elle a eu un échange vif avec ces deux dames en face, mais tout ce qu’elle a dit, elle le dit pour vous ! »Polina avait été affectée auprès de Nina par Lucas, inquiet pour sa santé ; ces derniers jours, elle l’avait suivie sans relâche.À ses yeux, si son patron traitait Nina avec tant d’égards, c’était qu’il l’aimait à la folie ; aussi, bien qu’elle sache que Manon est l’épouse légitime de Lucas, elle se rangeait résolument du côté de Nina et parlait à Manon sans aucune délicatesse.« Monsieur Perrin, certes la commissaire générale est le centre névralgique d’une exposition, mais je pense que l’ens

Sous-entendu, même si Manon avait maintenant découvert la présence de Nina, elle pouvait encore faire comme si de rien n’était, avaler la pilule.Après tout, à ce stade, Lucas montrait clairement qu’il ne voulait toujours pas laisser Nina partir.Manon a compris ce sens-là ; ses paupières jusque-là closes se sont lentement rouvertes, et elle a posé sur Lucas un long regard. L’éclat de larmes qui ondulait dans ses yeux est alors retombé dans le calme.Mais Léa, en écoutant les propos qu’elle jugeait absurdes de Lucas et en voyant le mince sourire vainqueur de Nina, sentait la colère remonter et allait faire un pas de plus.cette fois, la main de Manon l’a retenue.Puis, Manon, un peu vacillante sur sa chaise, s’est levée ; pour la première fois, elle a regardé Lucas droit dans les yeux : « Bien. Si Nina veut rester, alors… elle reste. »Un silence de mort est tombé. Même Polina, que Nina avait envoyée valser d’un coup de pied et qui gémissait encore de douleur, s’est tue.Léa, incr

Léa est restée silencieuse un moment, puis a hoché doucement la tête.Manon avait raison : Léa connaissait sa douleur. Une femme pouvait pardonner et endurer bien des fois pour l’homme qu’elle aimait ; mais si cet homme en venait à blesser celle qu’il devrait protéger, alors si l’on ne coupait pas vite, on risquait de n’avoir plus aucun refuge.Léa a pris une grande inspiration et a dit avec gravité : « Manon, je ne te dissuade plus. Si tu veux divorcer, je te soutiens de toutes mes forces. Et qui sait ? En tranchant net comme je l’ai fait, ton vrai bonheur pourra arriver plus vite que tu ne penses ! »« Lélé, merci pour tes vœux. »Manon a souri à travers ses larmes et a haussé les épaules, d’un air faussement détaché : « Mais le vrai bonheur, je n’y compte plus. Des hommes à la fois parfaits et profondément fidèles comme Alex, il n’y en a qu’un sur terre. Les autres gentils, je n’en attends rien. »« Mais même sans homme, le bonheur est du bonheur : après le divorce, je ne laisser

« Parce que j’ai Alex, il est mon mari, et je suis la jeune madame des Morel. Des articles de luxe, si j’en veux, j’en ai ; tu crois vraiment que je vais m’extasier devant ta montre ? »Léa, le sourcil légèrement relevé, a lâché ces mots d’un ton égal.Ce n’était pas du bluff : la montre coûtait cher, mais, face à la pièce entière de haute maroquinerie et de bijoux qu’Alex avait préparée pour elle, tout ce qu’Hélène pouvait amener, même en se donnant du mal, ne valait pas un claquement de doigts d’Alex.Là-dessus, Léa a tourné les talons sans daigner regarder la réaction d’Hélène.Voyant cela, Hélène a voulu la rattraper ; mais son pied a buté contre le thermos qu’elle avait jeté plus tôt : elle a trébuché de tout son long, et la montre de marque s’est brisée nette en mille éclats.« Aaaah ! Ma montre ! Lélé, sale gamine, un jour je vais bien te faire passer l’envie ! »Voyant qu’elle avait perdu et l’objet et la face, Hélène s’est laissée tomber par terre en vociférant : elle se

Nina s’était confondue en excuses, jouant la docilité avec prudence.Mais, en entendant cela, Lucas s’est senti encore plus irrité :« Attends. Depuis tout à l’heure, je veux te corriger là-dessus : qui t’a dit que les cinq millions que je mets dans cette exposition, c’est pour toi ? »« Ce… ce n’est pas le cas ? »Les yeux noyés de larmes, Nina a chuchoté :« Lucas, si ce n’est pas pour moi, c’est pour qui que tu parraines l’exposition… pour Manon ? »À ces mots, Lucas s’est tu d’un coup.Quelques secondes plus tard, il a serré les dents et a détourné le visage :« Comment pourrais-je parrainer cette exposition pour Manon ? C’est complètement absurde ! »À quoi bon faire dire à Lucas qu’il agissait « pour Manon » ? Autant avouer franchement que c’était pour Nina. De toute façon, il n’y avait personne d’autre ici.À ces mots, une lueur d’orgueil a glissé dans les yeux de Nina, comme si elle avait déjà prévu la réponse. Elle a essuyé ses larmes et a murmuré, pudique :« Lucas, al