All Chapters of Dans ses bras, malgré tout: Chapter 21 - Chapter 30

C’était la première fois qu’Amélie voyait Alexandre porter des lunettes. Les fines montures argentées posées sur l’arête de son nez bien dessinée, la lumière dessinant les contours doux de son visage, lui donnaient un air plus posé, presque studieux.Elle l’a regardé un instant, un peu figée, jusqu’à ce qu’Alexandre lève brusquement les yeux. Leurs regards se sont croisés sans prévenir.Ses yeux sombres semblaient sans fond, comme s’ils pouvaient l’aspirer.Amélie a senti ses pupilles se contracter. Elle a essayé de se donner une contenance et a murmuré :
« Je… je vais me servir un verre d’eau. »Alexandre s’est levé du tapis et a attrapé la carafe posée sur la table.« Je m’en occupe. »Amélie s’est précipitée pour l’aider. Du bout des doigts, elle a effleuré le dos de sa main.Le contact, chaud, l’a fait sursauter comme si elle s’était brûlée. Elle a vite retiré sa main.Entre-temps, Alexandre avait déjà rempli le verre et le lui tendait.« Merci », a soufflé Amélie en attrapant le v

Elle savait très bien qu’avec l’état dans lequel elle se trouvait à ce moment-là, il lui était impossible de le garder. Elle était seule, sans soutien, et elle avait encore ses études à terminer.La nuit où elle avait décidé de se marier, elle était restée longtemps éveillée, allongée dans son lit, incapable de trouver le sommeil.Ses pensées s’étaient tournées vers son ventre.Ce choix qu’elle avait fait n’avait pas seulement sauvé sa propre vie… il avait aussi sauvé la sienne, à lui.Peut-être qu’il avait, lui aussi, envie de venir au monde.Amélie a murmuré d’une voix basse : « C’est comme si j’avais enfin quelqu’un de mon sang. »Julie, même si elle ne comprenait pas vraiment ce sentiment, voyait bien sur le visage d’Amélie que ce n’était pas une mauvaise chose, loin de là.Elle s’apprêtait à dire quelque chose quand son regard s’est figé. Serrant presque les dents, elle a lâché : « C’est Lucas… et Isabelle. »Amélie a levé les yeux.Lucas et Isabelle s’avançaient vers elles. Le ga

De l’autre côté, Isabelle, furieuse, a donné une tape à Lucas : « Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi ça t’intéresse autant de savoir si elle a un petit ami ? »Lucas a froncé les sourcils : « Mais… ce n’est pas vrai. »« Pas vrai ? Tu n’as pas arrêté de poser des questions tout à l’heure ! » Les yeux d’Isabelle se sont embués de larmes. « Lucas, si tu l’aimes encore, pourquoi tu es avec moi ? Va la voir, elle, alors ! »Lucas a senti ses tempes battre à tout rompre.Depuis qu’ils étaient ensemble, il ne comptait plus le nombre de fois où Isabelle avait pleuré devant lui. Il suffisait qu’une chose n’aille pas dans son sens pour que les larmes coulent. Au début, il en avait eu mal au cœur et il s’était empressé de la consoler. Mais, à cet instant, une vague de lassitude l’a submergé.Il a respiré profondément et, d’une voix douce mais contenue, a essayé de la calmer : « Isabelle, je te jure que non. Si je l’aimais encore, est-ce que je serais avec toi ? Tu le sais très bien, je n’aime

« T’as fait tomber quoi ? Descends, je vais regarder », a dit Alexandre en commençant à se pencher de son côté.« N-non, c’est bon ! » Amélie s’est vite redressée, un sourire maladroit aux lèvres. « Je croyais avoir perdu ma boucle d’oreille… mais en fait, je me souviens que je n’en ai même pas mis aujourd’hui. »Quel prétexte pourrie… Alexandre la connaissait depuis si longtemps, il ne l’avait jamais vue porter des boucles d’oreilles.Son regard s’est légèrement assombri, mais il n’a rien ajouté. Il s’est contenté de poser le sachet de nuggets de poulet dans la voiture.« Juste une portion. C’est tard, évite d’en manger trop. »« Merci. » Amélie a tendu les mains bien sagement pour prendre le sachet.Alexandre a remis le moteur en marche.Ce n’est qu’une fois la boutique de bubble tea loin derrière eux qu’Amélie a enfin senti son cœur redescendre.C’était juste une coïncidence. Bien sûr… Alexandre n’est pas devin, il n’aurait jamais pu découvrir son petit boulot en une seule journée.

Amélie aurait voulu disparaître sous terre, tant la honte lui brûlait le visage. « Monsieur Beaumont… j’ai eu tort. »Le ton d’Alexandre s’est fait plus sévère : « Dis-moi pourquoi tu as décroché. »Le cou d’Amélie s’est empourpré à vue d’œil. Elle a retenu son souffle, cherchant un prétexte pour esquiver… mais le regard perçant d’Alexandre, aussi implacable que celui d’un professeur principal au lycée, ne lui a laissé aucune échappatoire.Dans un dernier espoir, elle a levé les yeux vers lui, presque suppliante : « Je… je suis obligée de le dire ? »Alexandre a haussé un sourcil : « Qu’est-ce que tu en penses ? »Amélie a compris qu’elle n’avait aucune chance. Les mots sont sortis, hésitants, précipités, à peine audibles : « Parce que… parce que tu es trop beau. »Peut-être que sa voix avait été trop basse… ou bien qu’Alexandre trouvait ça incroyable : « Quoi ? »Alors Amélie, à bout de courage, a levé le menton et s’est écriée d’un ton presque bravache : « Parce que tu es trop beau !