All Chapters of Le cœur du viking : Chapter 41 - Chapter 50

Chapitre 41**Ragnar**Le champ de bataille s’étendait devant moi comme un océan de feu et de sang. Partout, la terre était jonchée de corps, de boucliers éclatés et d’épées brisées. L’odeur âcre du fer et du sang se mêlait à celle de la poussière et de la chair brûlée. Les cris des mourants, les hurlements des hommes et le fracas des armes résonnaient à mes oreilles comme un tumulte incessant. J’avais mené mes hommes avec une férocité que je n’avais jamais connue, frappant, décimant, imposant ma rage à tout ce qui se dressait sur mon chemin. Chaque geste, chaque coup, était un exutoire à ma colère et à ma douleur intérieure.Et pourtant, malgré toute cette violence, malgré le tumulte de la bataille, mon esprit revenait sans cesse à elle. Elin. Je savais, je savais avec une certitude brûlante, qu’elle était partie. Elle avait saisi sa chance pour fuir, pour m’échapper, pour disparaître de ma vie. Cette idée me consumait plus que n’importe quelle lame, plus que le sang versé autour de

Chapitre 43**Ragnar**Je ne pouvais pas croire ce que je voyais. Mon cœur s’emballa, mes muscles se tendirent, et pourtant, je restai figé sur place, incapable de détacher mes yeux d’Elin. Elle était là, entière, debout, plus forte et plus belle que jamais, et pourtant tout en moi criait à l’impossible. Comment avait-elle osé rester ? Comment avait-elle attendu, cachée, alors que moi je croyais l’avoir perdue à jamais ?Le tumulte du village, les cris des femmes, le fracas des armes et les rires des enfants semblaient s’évanouir autour de nous. Tout ce qui importait, tout ce qui existait, se réduisait à elle et à moi. Le reste n’avait plus de poids, plus de sens. Une chaleur brûlante me parcourait la poitrine, un mélange de soulagement, de colère, de désir et de culpabilité. Elle était là, et je l’avais crue partie.Sans réfléchir, j’avançai vers elle, déterminé, et la pris doucement par le bras. Sa surprise était visible dans son regard, mais je ne laissai rien transparaître de mes

Chapitre 45**Ragnar**La nuit tombait doucement sur le camp, recouvrant les cabanes de l’obscurité, mais pour moi, il n’y avait pas de ténèbres assez profondes pour cacher la vérité que je portais depuis toujours. Je la regardais, Elin, debout là, immobile mais attentive, prête à entendre ce que personne n’avait jamais entendu, ce que je n’avais jamais osé dire. Ses yeux étaient posés sur moi avec cette intensité calme, cette confiance que je n’avais jamais méritée, et rien que de sentir ce regard sur moi me déchirait davantage.Je savais que je devais tout lui révéler. Tout ce qui m’avait façonné, tout ce qui avait fait de moi le monstre qu’elle avait d’abord craint. Et surtout… je devais m’excuser pour ce que j’avais fait à son village, pour tout ce sang que j’avais versé et toutes les vies que j’avais détruites.— Elin… commençai-je, la voix rauque, tremblante sous le poids des souvenirs. Il y a des choses que tu dois savoir… des choses que je n’ai jamais racontées à personne. Je…

Chapitre 47**Ragnar**Je savais que tôt ou tard cela arriverait. Les murmures du village étaient devenus des éclats de voix. Chaque regard posé sur moi n’était plus celui de crainte et de respect, mais un mélange de stupeur et d’incrédulité. Eux qui m’avaient toujours vu comme une bête de guerre, le Viking au cœur de pierre, découvraient à présent une vérité que je n’avais pas cherchée à cacher : **j’aimais la captive**.La nouvelle s’était répandue comme un feu attisé par le vent. Les femmes, les vieillards, même mes guerriers chuchotaient en se détournant quand je passais. Leur chef, leur protecteur, leur terreur, s’était agenouillé devant une étrangère. Et pas n’importe laquelle : une fille d’un village que j’avais réduit en cendres de mes propres mains.Mais je n’avais aucun regret. Chaque fois que je posais mon regard sur elle, chaque fois que ses yeux cherchaient les miens, je savais que je n’avais pas commis d’erreur. Elle était devenue ma vérité.Cependant, ce matin-là, la te

Chapitre 49**Ragnar**Le vent du nord soufflait fort ce matin-là, faisant claquer les toiles et gémir les poutres des maisons du village. J’étais debout, devant la grande salle, le regard fixé sur l’horizon, comme toujours. Mais mes pensées, elles, ne se trouvaient pas dans ce ciel chargé ni dans les vagues agitées de la mer. Elles étaient tournées vers elle.Elle… cette femme que j’avais arrachée à son village, que j’avais plongée dans un monde de sang et de fer, et qui pourtant, malgré tout, avait trouvé le chemin jusqu’à mon cœur.Depuis quelques jours, les choses avaient changé. Les regards sur nous n’étaient plus les mêmes. Je savais que le murmure du peuple était devenu rumeur, que les femmes du village — celles qui m’avaient toujours désiré de loin ou de près voyaient en elle une ennemie. Et au centre de ce tumulte, il y avait Sigrid.Sigrid… Elle n’avait jamais caché son obsession pour moi. Elle me suivait de ses yeux brûlants, persuadée que, tôt ou tard, je céderais. Mais j