All Chapters of Puisque père et fils ont choisi la même femme idéale, pourquoi pleurer si je me remarie ?: Chapter 71 - Chapter 80

Ce matin-là, devant le portail de l’école, c’était presque un salon de l’automobile : les voitures arrivaient les unes après les autres et les parents qui en descendaient étaient tous impeccablement vêtus, visiblement préparés pour briller, chacun plus apprêté que l’autre.Quand Claire a franchi le portail, plusieurs parents se sont retournés pour la dévisager, leurs yeux brillants d’un mépris à peine dissimulé.Parmi cette foule élégante, elle était la seule en simple survêtement de sport.Même avec sa beauté, qui pouvait tenir tête aux plus beaux visages, cela passait pour de la négligence aux yeux de ces parents snobs qui ne respectaient que le luxe : « C’est le parent de quel enfant ? Franchement, elle aurait mieux fait de venir nue que d’être habillée comme ça ! »« Pas sûr que ce soit un parent. Peut-être une employée de l’école. »« Les profs ici s’habillent en grandes marques sans logo, hein… Moi je parie qu’elle fait le ménage ! »Soudain, une mère a poussé un petit cri : «

« Madame, vous devriez retourner à vos affaires… Moi, je… je vais rentrer en classe. »Sébastien s’est levé en se frottant les yeux.Alors qu’il allait partir, Claire a soudain saisi sa petite main encore humide de larmes, ses yeux d’ambre s’adoucissant en un sourire tendre : « Sébastien, si tu veux, je peux être ta tutrice pour la journée et participer avec toi aux activités parents-enfants. »C’était la première grande activité depuis la rentrée, et Claire ne voulait pas que ce petit garçon si malheureux ait gardé un regret dans sa vie.« Madame… ça… ça ne vous dérangerait pas ? »Les yeux de Sébastien se sont arrondis de surprise, brillants comme deux étoiles du matin.Claire a eu un instant de vertige : elle revoyait Léo, qui autrefois levait vers elle le même regard limpide, se suspendait à ses jambes, réclamait des câlins et des bisous.Puis, à mesure que Camille s’était immiscée toujours plus dans son mariage avec Adrien, s’ingéniant à gagner les faveurs de l’enfant, Léo avait

Autour d’eux, tout le monde s’est tourné vers la source du bruit ; la « petite famille » des Charon et Victoire ont aussi levé les yeux dans cette direction.La seconde d’après, leurs visages se sont figés.Claire, vêtue d’un survêtement bleu ciel et les cheveux noués en queue-de-cheval soignée, est apparue en tenant par la main un garçonnet au visage délicat.Elle s’est avancée d’un pas assuré jusqu’aux enseignants : « Monsieur, mon… petit partenaire et moi, nous voulons nous inscrire à la compétition. »« Quel est ton prénom ? » a demandé l’enseignant avec un sourire.Sébastien a levé bien haut la main : « M-moi, je m’appelle Sébastien Fouret ! »« Et vous, madame, votre nom ? »Claire a entrouvert les lèvres, la voix claire : « Claire Jarry. »« Regarde-moi ça, Adrien ! » a lancé Victoire à mi-voix derrière son frère.« Claire est vraiment incroyable ! Elle délaisse son propre fils et vient jouer les mamans pour un autre enfant… et devant Loulou, en plus ! Tu imagines le choc po

L’instant d’après, Léo a vu Claire sortir une tablette de chocolat de sa poche.Elle a déchiré l’emballage, en a cassé un carré et l’a tendu à Sébastien avec un sourire, avant d’en porter un autre à ses lèvres.Ils se sont échangé un sourire complice, presque comme une mère et son fils.Sous la table, les mains de Léo se sont crispées.Il s’est rappelé soudain ces après-midis ensoleillés où il était assis à côté de maman sur le banc à bascule du jardin.Elle lui avait fabriqué de petits jouets, lui avait épluché des raisins qu’elle lui mettait dans la bouche.Ces moments-là, en vérité, étaient heureux.Mais en grandissant, il s’était mis à ne plus vouloir rester collé à elle.Après tout, maman était ennuyeuse et toujours derrière lui à le surveiller.Camille, elle, n’était pas comme ça : elle lui faisait jouer à des jeux vidéo sur son téléphone, lui donnait des friandises que maman lui interdisait et le laissait faire tout ce qu’il voulait.Quel enfant ne préférerait pas cette vie l

Au fond, Camille pensait exactement la même chose.Autrefois, Claire n’était qu’un coussin mou sur lequel on tapait sans retour ; elle l’avait humiliée tant de fois ! Pour rester chez les Charon, près d’Adrien, elle encaissait tout, plus endurante que les Tortues Ninja.Puis, un jour, on ne savait pas sous quel choc, elle a changé de fond en comble. Non seulement elle s’est mise à se pomponner, mais elle a même osé lui faire perdre la face devant Adrien.Et, contre toute attente, cela a plutôt bien marché.Avant, Adrien ne la remarquait même pas ; désormais, il lui parlait plus souvent. Mieux valait ne pas la sous-estimer.« Victoire, je sais que tu veux m’aider et ça me touche. Mais je crois en Addie ; je crois qu’il tient à moi. Après toutes ces années, je suis sûre qu’il ne se laissera pas si facilement voler. »Camille s’est composée un masque serein, comme si elle vivait dans une bulle de tranquillité : « Aujourd’hui, je ferai de mon mieux. Si Claire gagne, je serai contente pou