Semua Bab EX-ÉPOUSE MÉPRISÉE : Reine des Cendres: Bab 1 - Bab 10

Chapitre 2Point de vue de CamilleLa demeure était silencieuse, trop silencieuse. Je me suis faufilée par la porte latérale, la verrouillant doucement derrière moi. L'air embaumait le citron et les roses, comme toujours. C'était étrange d'être de retour, comme si je pénétrais dans la vie d'une autre.La cuisine était plongée dans l'obscurité, éclairée uniquement par la lueur du réfrigérateur. J'ai grimpé l'escalier sur la pointe des pieds, évitant soigneusement la troisième marche qui grinçait. Le moindre bruit me paraissait assourdissant, comme si la maison elle-même était aux aguets.Arrivée devant ma chambre, je me suis arrêtée. La porte était entrouverte, exactement comme je l'avais laissée il y a des années. Après une profonde inspiration, je suis entrée et j'ai fermé la porte derrière moi.Ma chambre d'enfant n'avait pas changé depuis trois ans. Les mêmes murs rose pâle, les mêmes meubles blancs, la même collection de médailles d'argent. Les médailles d'or de Rose trônaient

Chapitre 4POINT DE VUE DE STÉPHANELe whisky me brûlait la gorge, mais je m'en suis versé un autre verre. Le troisième ? Le quatrième ? J'avais perdu le compte quelque part entre la signature des papiers du divorce et le départ de Camille.Notre photo de mariage trônait encore sur mon bureau, comme pour me narguer. Le sourire sincère de Camille, mon regard distrait, déjà absent, toujours à la recherche de Rose.Rose.Même son prénom résonnait désormais comme une trahison.Mon portable s'est illuminé avec un nouveau message d'elle : « Mon chéri, arrête de boire et viens me rejoindre. On devrait fêter ça. »Fêter ça. Comme si nous n'avions pas anéanti quelqu'un qui nous aimait. Quelqu'un qui m'avait offert trois ans de fidélité que je ne méritais guère.Ce souvenir m'a frappé tel un coup de poing dans l'estomac.---« Stéphane ? » La voix de Camille était faible et hésitante. « J'ai fait quelque chose de mal ? »J'ai levé les yeux de mon ordinateur portable, agacé par l'interr

Chapitre 6POINT DE VUE DE CAMILLEJe me suis réveillée entre des draps soyeux, baignée de lumière. En l'espace d'un instant, j'ai cru être de retour dans ma chambre d'enfance, avant que tout ne s'écroule. Mais le plafond au-dessus de moi m'était inconnu, orné de chérubins peints à la main flottant dans un ciel sans nuages, encadré par des moulures dorées, dont le prix dépassait probablement celui de ma cérémonie de mariage.Une douleur lancinante m'a traversé les côtes, lorsque j'ai tenté de me redresser. Les souvenirs affluaient. Le parking souterrain. Les brutes engagées par Rose. La mystérieuse femme aux cheveux argentés.« Doucement. » Une voix depuis le seuil m'a fait tourner la tête. « Trois côtes froissées et une légère commotion. Le médecin préconise du repos. »Elle se tenait là, telle une image sortie d'un magazine de mode, dans un pantalon noir impeccable, avec un collier de perles manifestement authentiques. Ses cheveux argentés étaient relevés en un chignon délicat. M

Chapitre 8POINT DE VUE DE CAMILLELe cauchemar m'a saisie à la gorge, m'entraînant dans ses profondeurs, avant que je ne puisse riposter.Je me tenais sous la pluie devant un restaurant, avec le visage collé contre la vitre glacée, observant Rose et Stéphane à l'intérieur. Ils étaient attablés dans la lueur des chandelles, avec leurs flûtes de champagne levées pour trinquer. Stéphane arborait la cravate que je lui avais offerte au dernier Noël. Rose portait ma bague de fiançailles.Leurs éclats de rire me parvenaient mystérieusement à travers la vitre. Ils se moquaient de moi.« Tu as vu son visage ? » La voix de Rose résonnait anormalement fort. « Quand elle a découvert les papiers du divorce ? On aurait dit un chiot abandonné à la fourrière. »Stéphane a gloussé en resservant du champagne. « Et quand elle a compris que c'était toi ? Mon Dieu, j'ai presque eu pitié d'elle. »« Presque », a acquiescé Rose, avec un sourire sournois. « Mais pas tout à fait. Elle nous a facilité la

Chapitre 10POINT DE VUE DE CAMILLELa berline noire fendait le brouillard matinal, ses pneus émettant un ronronnement sourd sur la chaussée détrempée. Je contemplais le paysage, regardant les arbres se fondre dans la brume grisâtre. Victoria était assise à mes côtés, son visage impassible masquant son inquiétude, trahie uniquement par ses doigts qui tambourinaient nerveusement sur son sac en cuir.« Où allons-nous ? » ai-je demandé, brisant enfin le silence qui régnait depuis notre départ du manoir, il y a une demi-heure. Les documents qui faisaient officiellement de moi Camille Kane venaient d'être signés à l'aube, avec l'encre à peine sèche.Le regard de Victoria restait rivé sur le paysage défilant. « Rencontrer quelqu'un d'essentiel. »La voiture s'est engagée dans une allée étroite, bordée de hautes grilles en fer forgé et de murs en pierre. Un cimetière. Mon cœur s'est serré.« Sophia ? » ai-je murmuré.Victoria a acquiescé brièvement, comme pour admettre une douleur. « A