All Chapters of Le prix du sang partagé: Chapter 1 - Chapter 9

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Chapitre 1

Mon mari m'avait toujours menacée de divorce pour me pousser à me sacrifier pour ma sœur, et mes parents me faisaient du chantage avec l'héritage pour que je lui cède tout ce qu'il y avait de bon. Avant, j'aurais pleuré, j'aurais crié. Mais la centième fois qu'il m'a menacée, quand il m'a demandé d'aller tester le médicament à la place de ma sœur, j'ai accepté.J'ai même été pleine de bonté envers ma sœur par la suite. Tout le monde a dit que j'étais enfin devenue raisonnable, mais ils ne savaient pas que j'étais simplement en train de mourir, et que tout cela n'avait plus aucune importance.Le jour où j'ai appris que j'avais un cancer, Lucien Thomas a posé pour la centième fois le contrat de divorce devant moi.« Léa Bernard, la santé de ta sœur se dégrade de jour en jour. Elle ne peut plus continuer les essais cliniques. Si les chercheurs ne trouvent pas un nouveau composé dans un mois, elle risque de mourir. »« Toi et Isabelle êtes jumelles, vos gènes sont presque identiques. L

Chapitre 2

Ma mère est restée figée un instant puis elle a posé doucement sa main sur mon épaule.« Qu'est-ce que tu racontes ? Comment pourrais-tu ne pas avoir besoin d'argent ? Même si Lucien est riche, tu ne dois pas mépriser les biens de notre famille ! »Je les ai regardés, inquiets et fébriles, un peu hébétée, car depuis mon enfance, ils ne s'étaient jamais autant souciés de moi.Parce que ma naissance avait retardé celle de ma sœur et rendu sa santé fragile, j'ai toujours eu l'impression de lui être redevable.Quand nous étions petites, à chaque anniversaire, mes parents l'avaient entourée pour lui chanter la chanson de vœux,et ce n'était qu'après l'avoir endormie qu'ils avaient pensé à me dire un simple « joyeux anniversaire ».Les autres jumelles portaient toujours les mêmes vêtements, mais les siens étaient bien plus chers que les miens, et à cause de cela, j'avais été moquée à l'école.Je m'étais souvent sentie comme une étrangère, les regardant former une famille heureuse à tro

Chapitre 3

À peine ai-je franchi le seuil de la maison des Laurent qu'un des gardes du corps m'a violemment poussée à genoux.Le vieux monsieur Laurent m'a regardée d'un air détaché, comme s'il contemplait un déchet.« Va rester à genoux dehors pendant un jour et une nuit. »Alors, en plein hiver, vêtue de tissus trop légers, je me suis retrouvée agenouillée dehors.Une caméra avait été installée devant moi, le vieux monsieur Laurent m'a saisi le menton en me lançant :« Tu oses blesser ma petite‑fille, je ferai en sorte que tes parents voient leur fille chérie se faire torturer par moi ! »J'ai regardé la petite caméra et j'ai esquissé un sourire amer.Malheureusement, c'était impossible : je n'ai jamais été la chérie de mes parents, ils n'allaient pas s'apitoyer sur mon sort.La nuit a semblé interminable, peu à peu ma vision s'est brouillée et je me suis évanouie.Ce n'était qu'un seau d'eau glacée qui m'a remise en état, suivi d'un coup de pied brutal dans le dos.« Quand tu frappai

Chapitre 4

Mes parents ont détourné la tête, prenant enfin conscience de ma présence, avec une légère gêne sur le visage.Mais en entendant clairement mes mots, ma mère s'est fâchée et a dit :« Qu'est‑ce que tu racontes ? Ce n'est qu'un simple test de médicament, ne dis pas de telles choses de mauvais augure ! »Mon père m'a aussi lancé un regard froid.« Tu veux encore te rétracter ? Le contrat est signé. Tu ferais mieux d'entrer sagement, quand le médicament sera prêt, on viendra te chercher pour rentrer à la maison. »Lucien m'a alors pris doucement la main.« Ce sera rapide, juste un mois. Quand tu sortiras, je t'achèterai tout ce que tu voudras. »J'ai regardé mes parents, puis Lucien, avant de pousser un soupir et de retirer ma main.Je me suis tournée et j'ai marché résolument vers le laboratoire, sans plus aucune once d'attachement pour eux.L'expérimentation n'avait rien de normal, la douleur était atroce, comme si des milliers de fourmis rongeaient mon corps jour après jour.

Chapitre 5

À l'extérieur, mes parents sont arrivés en tenant affectueusement le bras d'Isabelle, ils ont semblé avoir beaucoup grossi.Leur visage était éclatant et leurs yeux ont brillé de bonheur.Isabelle portait une robe coûteuse, a relevé ses cheveux d'un geste, et la bague à son annulaire a brillé d'un éclat éblouissant.Mais elle n'a pas eu l'air heureuse, ses yeux ont caché une haine profonde.Lucien a soupiré en la regardant, puis a levé la main pour lui tapoter doucement l'épaule, en signe d'apaisement.« Isabelle, ne sois pas fâchée. Je t'ai donné cette bague seulement comme un cadeau pour ta guérison, ne te méprends pas. »« Pour moi, tu n'es que la sœur de Léa, ma sœur aussi, ma femme sera toujours Léa. Personne ne pourra lui prendre sa place. »En entendant ces mots, Isabelle a eu le visage déformé par la rage, a repoussé la main de Lucien et a hurlé d'une voix aiguë :« Tu me considères comme ta sœur ? Quel frère embrasse sa sœur endormie dans la voiture ? Quel frère offre

Chapitre 6

Lucien a hurlé comme un fou, mais il n'a pas osé faire un pas pour affronter cette vérité à portée de main.Les policiers sont arrivés en urgence, stupéfaits, et ont contacté précipitamment le médecin légiste pour recueillir les preuves.Après avoir raccroché, le policier en chef s'est avancé en se pinçant le nez et a soulevé le drap blanc qui couvrait mon visage.En voyant mon visage envahi par les asticots, Lucien a été foudroyé et s'est effondré au sol, immobile.Il a rampé en titubant jusqu'à mon lit d'hôpital, a pris ma main squelettique et a éclaté en sanglots.« Léa, tu plaisantes, n'est-ce pas ? Ne me fais pas peur… Ce n'était qu'un test de médicament, comment pourrais-tu être morte ? Je n'y crois pas ! Jamais ! »Je me suis tenue à côté de lui, j'ai levé la main pour caresser sa joue, mais ma main a traversé son corps.Autrefois, quand Lucien pleurait, j'essuyais ses larmes, mais aujourd'hui, je ne pouvais plus les toucher.Et je ne le voulais plus, car ses larmes étai

Chapitre 7

« Monsieur, vous avez terminé votre exposé de l'affaire, n'est-ce pas ? »Le policier a paru surpris, mais il a tout de même hoché la tête.Lucien a approuvé d'un bref signe et a sorti une petite clé USB de son sac.« Alors, c'est à mon tour. »« Je veux dénoncer Isabelle pour exploitation illégale et pour meurtre avec préméditation. »Quoi ?Mes parents se sont aussitôt retournés et l'ont fixé d'un regard étonné.Mais Lucien n'a rien expliqué et a lancé directement le fichier audio.Dès qu'il a appuyé sur lecture, la voix perçante d'Isabelle est sortie des haut-parleurs.« Qui t'a dit de la tuer ! »« Je peux te donner un million d'euros pour prendre ma place en prison ! »L'enregistrement n'a duré que quelques phrases, mais pour tous, il a semblé s'étirer sur un siècle.Tous les regards se sont tournés vers Isabelle, debout à la porte.Elle est restée figée, les joues encore mouillées des larmes qu'elle venait de verser.Mais dans ses yeux, il n'y avait plus de tristess

Chapitre 8

(Perspective à la troisième personne)Ce jour-là, Lucien avait aussi remarqué que quelque chose clochait chez Isabelle, et il l'avait suivie.Finalement, il avait entendu des vérités horrifiantes.Lucien ne savait pas comment il était sorti du laboratoire, il savait seulement qu'il avait plu très fort ce jour-là.Quand il était rentré chez lui, il était trempé jusqu'aux os, sans pour autant ressentir le froid.Il avait regardé ses doigts tremblants en pensant au corps glacé qu'il avait touché, si froid qu'il en perçait les os.Il s'était assis sur le canapé et avait écouté l'enregistrement sur son téléphone, la douleur se lisant sur son visage.D'un côté, il y avait la colère d'avoir été dupé, de l'autre, la coupable était la sœur qu'il avait choyée toutes ces années.Il avait bu d'un trait une bouteille de vin et, levant la tête, avait aperçu la photo de mariage accrochée au mur.Sur la photo, Léa ne regardait pas l'objectif : elle s'était tournée et l'avait regardé avec douc

Chapitre 9

Isabelle a été arrêtée et emprisonnée.Mais mes parents n'avaient plus le temps d'être tristes, encore moins de la sauver.La nouvelle choquante d'une riche héritière ayant assassiné sa sœur a immédiatement fait la une des journaux.Les membres de la famille des Laurent, en voyant à la télévision le visage meurtri du corps et en entendant mon prénom, ont aussitôt compris qu'ils avaient été dupés par la famille des Bernard.Cette fois, ils n'avaient pas fait preuve de pitié et avaient ruiné la famille des Bernard en une seule nuit.Les créanciers et les journalistes bloquaient l'entrée de la maison, et mes parents, terrifiés, n'osaient plus sortir.Des pierres brisaient les vitres, et des insultes sans fin résonnaient à leurs oreilles.Peu après, mon père a fait un AVC, mais ma mère n'a pas osé ouvrir la porte pour appeler les secours.Ainsi, mon père est mort.Ma mère, les yeux injectés de sang, a pleuré dans ses bras jusqu'à presque perdre connaissance, le cœur rempli de hain

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