All Chapters of sous le velours : Chapter 11 - Chapter 20

• ஜ • ❈ • ஜ • Le lendemain matin, la lumière qui pénétrait dans le penthouse par les immenses baies vitrées était différente. Elle n'était plus l'alliée des lignes épurées et du métal froid ; elle était complice, dorée, révélant la poussière dans les rayons et les traces de leur nuit. Elara se réveilla la première, le corps lourd, l'esprit en tumulte. La mémoire lui revint par vagues, et avec elle, une chaleur violente lui monta aux joues. Elle était seule dans le lit immense, les draps de soie froissés de l'autre côté témoignant de la présence récente de Guy. La paniche la submergea, froide et nauséeuse. Qu'avait-elle fait ? Elle s'était abandonnée à l'homme qui représentait tout ce qu'elle aurait dû fuir. Elle avait répondu à ses baisers, cédé à son étreinte, trouvé dans ses bras une forme d'oubli et de rédemption aussi trompeuse qu'enivrante. Et maintenant ? Était-elle devenue sa chose ? Un jouet, un passe-temps pour un homme puissant qui voyait en elle une proie facile, une vuln

   • ஜ • ❈ • ஜ •La pluie fine et glacée de novembre crépitait contre les vitres du penthouse, enveloppant la ville dans un halo gris et flou. Elara, enveloppée dans un épais cardigan de cachemire un cadeau de Guy regardait le fleuve charrier ses eaux boueuses. Depuis quelques jours, une nervosité sourde l'habitait, un sixième sens qui lui disait que le fragile équilibre de leur bonheur volé tremblait sur sa base.Quand l'interphone sonna, annonçant la visite de Marius, un frisson prémonitoire lui parcourut l'échine. Guy était absent, réglant une « affaire urgente » dont il n'avait pas donné le détail, et son absence laissait un vide que l'angoisse s'empressait de combler.Elle le fit entrer. Il sembla vieilli, les épaules voûtées sous son manteau trempé, son visage d'ordinaire si lisse creusé de rides nouvelles. Il avait le regard de quelqu'un qui n'avait pas dormi.— « Marius, asseyez-vous. Je vous prépare du thé.

• ஜ • ❈ • ஜ •Le retour à la ville s'était fait dans la douceur d'un crépuscule orangé. La bulle de la vallée de la Chevreuse les avait suivis, comme un parfum tenace accroché à leurs vêtements et à leur peau. Pendant plusieurs jours, la lumière de ces deux jours de grâce irradiait leurs gestes, adoucissait leurs regards. Le penthouse n'était plus une forteresse, mais un nid. Le monde extérieur semblait avoir perdu de son pouvoir de nuisance.Ce matin-là était un de ces matins parfaits, volés à un avenir qu'ils osaient enfin envisager. La lumière inondait la cuisine. Elara, pieds nus sur le carrelage froid, préparait des pancakes en suivant une recette trouvée sur internet, tandis que Guy, attablé, la regardait faire avec une incrédulité joyeuse. Il était en retard au bureau, chose impensable quelques semaines plus tôt, mais il s'en moquait. Le journal financier était plié à côté de son assiette, ignoré.— « Ils sont brûlés ! » s'exclama-t-elle en riant, re

• ஜ • ❈ • ஜ • Le trajet jusqu'au commissariat s'était déroulé dans un vacarme étouffé. Les sirènes hurlantes semblaient lointaines à Guy Marchand, noyées par le tumulte dans sa tête. Les menottes lui sciaient les poignets, mais la douleur était une note distante comparée à l'agonie de son âme. Elara. Le dernier regard qu'elle lui avait lancé, un mélange de terreur, de soulagement et de quelque chose de brisé, lui brûlait la rétine. Dans la souricière grise et puante du poste, on le poussa dans une cellule de dégrisement. L'atmosphère sentait la sueur, le désinfectant et le désespoir. Il s'effondra sur le banc en ciment, enterrant son visage dans ses mains. C'était fini. Luca, son frère d'armes, l'avait livré. Son empire allait s'effondrer comme un château de cartes, et Elara... Elara était perdue pour lui. Il avait tout sacrifié pour la sauver, et en la sauvant, il l'avait précipitée dans un cauchemar dont elle ne se remettrait peut-être jamais. Il avait

• ஜ • ❈ • ஜ • Le jour se leva sur la ville comme une lame froide, grise et indifférente. Pour Guy Marchand, il n'y avait plus de nuance entre le jour et la nuit, seulement des variations d'une même douleur sourde. Son penthouse, autrefois symbole de son pouvoir, n'était plus qu'une cage dorée où chaque objet, chaque silence, criait le nom d'Elara. Il avait pris une décision. La seule qui ait du sens, la seule qui soit digne de l'amour qu'il lui portait : il devait la laisser partir. Respecter son choix. C'était la meilleure solution, la seule solution. Une vérité logique, implacable, qu'il se répétait comme un mantra dans le vide de son crâne. Ce matin-là, il se leva avec une détermination de fer. Il irait au bureau. Il se plongerait dans les dossiers, les chiffres, les stratégies. Il reconstruirait, non pas un empire, mais une existence qui ne dépende pas d'elle. Il devait apprendre à vivre sans être le centre de gravité de son univers. C'était un défi plus grand que n'importe