All Chapters of La grande Luna rejetée: Chapter 31 - Chapter 40

Point de vue de ValérieJe me suis levée d'un bond dès qu'on a frappé à la porte. Me dirigeant vers elle, je l'ai ouverte brusquement et me suis retrouvée face à Brian, l'air ennuyé. En fait, il semblait déçu. Comme s'il s'attendait à ce que je dorme.« Bonjour », ai-je lancé d'un sourire forcé auquel il n'a même pas daigné répondre. Il s'est contenté de tourner les talons tandis que je le suivais à la hâte. On en était de nouveau là ? Bon, ça allait. Ses méthodes, sa façon de faire… ça me convenait parfaitement.Je n'avais quasiment pas fermé l'œil, en partie parce que j'étais trop inquiète et anxieuse à l'idée d'en savoir plus sur moi-même, sur ce pouvoir que je possédais, en partie à cause de Brian et de la façon inquiétante dont il avait parlé avant de partir.« Monte », a-t-il ordonné froidement, sans même me regarder, avant de démarrer la voiture. Nous avions quitté le manoir des Pack et pris la route. Il faisait encore jour, il n'y avait pas beaucoup de voitures, et j'avais rec

Point de vue de BrianLe trajet se déroula en silence. Nous nous étions arrêtés pour faire le plein et acheter de quoi boire et grignoter, qu'elle avait à peine engloutis avant de reprendre la route.Enfin, nous étions de retour sur les routes d'Obsidian. Les grilles du manoir de la meute étaient maintenant en vue, mais je restais mal à l'aise. Son silence était pesant. Je préférais la version bavarde d'elle, celle qui plaisantait sans cesse, sans réfléchir.Je me suis garé près du garage et suis sorti de la voiture. Elle s'était effondrée elle aussi, mais ses genoux ont cédé presque aussitôt. Je me suis précipité à ses côtés et l'ai prise dans mes bras.« Accroche-toi bien, mon chaton », ai-je murmuré. Cette fois, elle n'a pas protesté et a obéi. Je suis monté les escaliers. Dès que les portes principales se sont ouvertes, j'ai croisé le regard perçant de Marcus et d'Adrian.Marcus ouvrit la bouche pour parler, mais se tut pour une raison qui lui échappait. En voyant Valérie dans mes

Point de vue de ValérieJe m'étais réveillée en sursaut, en proie à un cauchemar. Mes vêtements étaient trempés de sueur, une migraine lancinante me tenaillait et un bourdonnement me vrillait les oreilles. En me frottant les yeux, je réalisai que c'était la troisième fois que je me réveillais épuisée en pleine nuit, hurlant dans mon sommeil. Et puis, voilà que ça recommençait.Mais cette fois, c'était le matin. Je jetai un coup d'œil sur le côté, espérant que le jour ne s'éteigne jamais. Allais-je vivre ainsi désormais ? Peur de la nuit ? De l'obscurité ? Du sommeil ?Une douleur sourde, plus intense que je n'aurais dû, étouffa le bruit sourd qui me prenait à la gorge. Je n'aimais pas la tournure des événements ; elle me rendait malade d'une façon perverse, surtout après avoir découvert qui j'étais, ce que j'étais devenue.J'avais baissé les yeux vers mes paumes, les fixant intensément, mais rien ne s'était produit. À présent, j'étais plus terrifiée que jamais, ignorant ce qui pourrai

Point de vue de ValérieMa gorge se serra tandis que je me retournais dans le lit. Un malaise m'envahissait, mon corps me faisait souffrir et j'avais des courbatures partout. J'ouvrais les yeux en forçant, mais je fixais le vide avant que les événements de la matinée ne me reviennent en mémoire.Je n'avais plus mal, je n'avais plus de brûlures, je ne criais plus. Je me sentais trop… mieux, même, et plus fraîche que ça.Je passai le bout des doigts sur la morsure à mon cou. Elle avait déjà cicatrisé, mais la marque de l'avoir marquée restait – une marque que je porterais toute ma vie. Pendant un instant, je souris, repensant au déroulement de la matinée, à la façon dont ils avaient fait irruption dans la chambre pour me venir en aide.Mon visage se décomposa, une pointe d'inquiétude me saisissant. Et si c'était tout ? Et s'ils ne voulaient pas me marquer ? Les avais-je poussés à bout ? Les avais-je forcés à agir ?J'ai haussé les épaules intérieurement, un froncement de sourcils se des

Point de vue de ValérieDes mois s'étaient écoulés, presque un an, et pourtant je me sentais si mal. J'avais été plongée dans le pire cauchemar imaginable, à cause de lui. J'avais vécu un véritable enfer.J'avais subi la misère, l'esclavage, j'avais été vendue aux enchères, presque entièrement vendue, à cause de lui. Et ces mots qu'il avait proférés à mon sujet, « déchet » ? C'était ignoble.Ça me faisait terriblement mal. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me reste la moindre émotion, une émotion que ce salaud pourrait manipuler. J'étais sidérée de l'entendre parler, même si Marcus semblait savoir qu'il ne tarderait pas à venir – une « surprise », comme il disait – et j'étais, moi, vraiment surprise.Mais je me suis empressée de dissimuler mon choc et toute trace de douleur sur mon visage, je me suis raclé la gorge et je me suis avancée vers lui d'un pas assuré, les lèvres serrées.« Comment est-ce possible… tu… tu ne devrais pas être là », s'exclama Luke, bégayant encore comme s'il av