All Chapters of Obsession partagée : Chapter 11 - Chapter 20

Chapitre 12 : La Nuit des VéritésAnyaLa voiture avale les kilomètres dans un silence de plomb. Marco conduit, Dante à ses côtés. Je suis à l'arrière, prisonnière entre les deux hommes et les mensonges qui nous enveloppent comme un linceul. Chaque tour de roue m'éloigne un peu plus de la femme que j'étais, de cette Anya qui croyait à l'amour pur, à la rédemption possible.La pluie se met à tomber, fine et glacée, crépitant sur le toit métallique comme une menace. Les essuie-glaces balaient l'eau en un rythme hypnotique, incapable de chasser les ombres qui dansent dans mon esprit.Mon père était des leurs.La phrase tourne en boucle, s'enfonce en moi comme un couteau. Tous ces souvenirs d'enfance, ces moments où je l'avais vu rentrer fatigué, ces cadeaux somptueux qu'il m'offrait... Tout prenait un sens nouveau, sinistre.— Où allons-nous ? demandé-je enfin, brisant le silence oppressant.Marco échange un regard avec Dante dans le rétroviseur.— Un endroit plus sûr. Plus isolé.— Un a

Chapitre 14 : L'Heure du ChoixAnyaLe corps de l'homme gît entre nous, une flaque sombre qui s'étend sur le plancher pourri de la cabane. L'odeur du sang se mêle à celle de la terre humide et du bois moisi. Dehors, les moteurs grondent, se rapprochent. Ils vont être là dans quelques secondes.Dante me regarde, l'arme que je tiens toujours pointée vers le sol. Ses yeux parcourent mon visage, cherchant la femme qu'il a connue, mais elle n'existe plus. Elle est morte dans une pluie de vérités assassines.— Donne-moi l'arme, Anya.Sa voix est calme, trop calme, comme s'il parlait à un animal sauvage prêt à s'enfuir.Je serre plus fort la crosse, la sensation du métal froid contre ma paume devenant familière, presque réconfortante.— Non.— Tu ne sais pas t'en servir.— Apprends-moi.Le bruit des voitures qui s'arrêtent à l'extérieur nous coupe la parole. Des portières claquent. Des voix. Ils sont au moins cinq, peut-être plus.Nous sommes pris au piège.Dante jette un regard rapide par u

Chapitre 16 : L'Aube des RevenantsAnyaLe soleil se lève sur le lac, transformant les eaux sombres en un miroir d'incendie. La beauté du paysage est une insulte à la scène de carnage. Dante repose dans mes bras, son poids devenu étrangement familier dans la mort. Le sang sur sa poitrine a séché, formant une croûte sombre qui colle à mes doigts.Je ne pleure pas. Les larmes sont un luxe que je ne peux plus me permettre. Lorenzo et ses hommes sont partis, emportant les corps de leurs alliés et ennemis, laissant derrière eux seulement les stigmates de la violence. Ils m'ont ignorée, me considérant comme un détail sans importance, un témoin inoffensif.Ils ont tort.Le bruit d'une voiture qui approche me fait relever la tête. Lentement, comme si mes membres appartenaient à quelqu'un d'autre, je me libère de l'étreinte de Dante et me lève. Mes jambes flageolent, mais je reste debout.La voiture s'arrête à une vingtaine de mètres. Une portière s'ouvre. Marco en sort, le visage tuméfié mais

Chapitre 18 : La Couronne d'ÉpinesAnyaLes semaines suivantes sont un ballet macabre entre les funérailles et les couronnements. Je enterre Dante proprement, dans un cimetière où sa tombe sera entretenue, avec une pierre qui porte son nom et les dates de sa trop courte vie. Je m'y rends chaque matin, apportant des fleurs que le gel de l'hiver mordore rapidement. Chaque visite est un rappel silencieux de la promesse que j'ai faite.Puis viennent les funérailles de Lorenzo. Personne ne pleure, sauf peut-être une maîtresse éphémère. Je m'y rends par devoir, vêtue de noir, un voile dissimulant mon visage. Les regards qui se posent sur moi sont un mélange de crainte et de curiosité. La fille qui a renversé l'héritier légitime.Mon couronnement à moi n'a pas de cérémonie. Il se déroule dans le même entrepôt où Lorenzo est tombé. L'air y est encore lourd de poudre et de sang séché. Les chefs de famille sont là, contraints par la nécessité plus que par la loyauté. Leurs visages sont des masq

Chapitre 20 : Le Miroir BriséAnyaLes mois s'écoulent, tissant une routine de pouvoir et de paranoïa. L'été arrive, étouffant, la chaleur collant aux murs de la ville comme un suaire humide. Mon empire, car c'est le mien maintenant, prospère. Les affaires sont florissantes, plus discrètes, plus efficaces. J'ai appris à manier la menace et la récompense avec une égale maîtrise. Je suis crainte, respectée, obéie.Mais la nuit, les fantômes viennent me visiter.Dante, surtout. Je le vois dans mes rêves, tel qu'il était la première fois, mystérieux et dangereux. Puis tel qu'il était à la fin, brisé et ensanglanté. Parfois, je me réveille en sueur, la main tendue vers l'espace vide à côté de moi, le goût de la perte encore acre sur ma langue.Ma mère vit sous protection constante, une prison dorée dont elle ne sort plus. Nos relations sont tendues, faites de silences lourds et de regards évités. Elle voit le changement en moi, l'endurcissement, et elle le pleure en silence.Ce matin-là, M