MaraLe lendemain matin, la maison semble avoir respiré un air nouveau. Le silence n’est plus lourd de non-dits, mais paisible, comme une convalescence après une longue fièvre. Je prépare le thé, mes mouvements lents, bercés par l’écho des mots de Lucian. Ma géographie. Mes doigts effleurent ma propre poitrine, là où ses mains se sont posées. La porte.Naëlle est rentrée tard, sans un bruit. Elle descend pour le petit-déjeuner, les cernes soulignés d’une ombre bleutée, mais un semblant de calme sur le visage.— Tu as bien dormi ? lui demandé-je en posant sa tasse devant elle.Elle hausse les épaules, un geste qui veut dire « assez » ou « ne m’interroge pas ». Son regard, cependant, glisse vers Lucian, puis vers moi, et y lit quelque chose d’apaisé. Une minuscule tension quitte ses épaules.— Et vous ? finit-elle par demander, s’adressant à son bol de céréales.— Nous avons passé une bonne nuit, répond Lucian, sa voix neutre mais chaude.C’est un début. Une trêve fragile, tissée dans l
Last Updated : 2025-11-07 Read more