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L’heure du déjeuner dans l’entreprise : un brouhaha de conversations qui se croisent, des parfums de café et de plats réchauffés, des éclats de rire trop sonores. La vie professionnelle à son maximum. Le moment idéal pour jouer.Alexie avait décidé de s’installer à une table en plein centre de la cafétéria moderne, entourée de collègues. Elle était détendue en apparence, mais intérieur… c’était une toute autre histoire.Elle observait chaque entrée de la salle. Chaque silhouette. Chaque mouvement d’ouverture de porte.Elle ne le cherchait pas. Elle le guettait.Mais elle avait un plan.Une stratégie.Elle voulait montrer… à lui et à elle-même qu’elle pouvait mener la danse sans se brûler.— Alexie, tu es bizarre depuis quelques jours, lança Malik en s’asseyant face à elle, une bouteille d’eau à la main. — Bizarre ? répéta-t-elle, faussement outrée. Je suis le modèle même de la stabilité psychologique.— Ça doit être ça, répondit-il en haussant un sourcil amusé. T’as encore

La fin de journée promettait d’être paisible.En théorie.Le bruit des claviers diminuait progressivement, les chuchotements se transformaient en soupirs d’épuisement, et l’odeur du café froid abandonnait peu à peu les gobelets vides sur les bureaux.Alexie s’étira dans sa chaise, sentant ses épaules craquer sous la tension.Elle jeta un coup d’œil à l’horloge de son écran : 17h38.Encore vingt minutes avant de pouvoir filer.Encore vingt minutes avant que son cerveau cesse d’être un champ de bataille entre logique et… Ethan.Elle ferma son ordinateur portable d’un geste presque triomphant et récupéra son manteau sur le dossier de sa chaise.Ce soir, elle voulait fuir les pensées, fuir le désir, fuir la question qu’elle refusait de formuler.Mais le destin — ou une ironie cosmique très malicieuse — en avait décidé autrement.— Alexie ?La voix.Toujours la voix.Elle se figea.Très lentement, elle tourna la tête.Ethan se tenait à l’entrée de l’open space, appuyé contre le cadre de la

Le dimanche matin sentait le croissant chaud et le café trop fort.Alexie poussa la porte du petit bistrot où sa mère avait ses habitudes depuis des années. L'odeur familière de beurre fondu et de pâtisserie fraîche l'enveloppa immédiatement, réveillant des souvenirs d'enfance qu'elle n'avait pas revisités depuis longtemps.— Ma chérie !Catherine Laurent se leva avec l'élégance naturelle qui la caractérisait. Cinquante-deux ans, cheveux châtains coupés au carré, regard perçant qui ne ratait jamais rien. Surtout pas les secrets de sa fille.Alexie l'embrassa, s'installa en face d'elle.— Désolée du retard. Le métro était bondé.— Un dimanche ? Tu mens mal, ma chérie.Alexie sourit malgré elle. Impossible de tromper sa mère.— D'accord. J'ai mis trop de temps à choisir ma tenue.Catherine arqua un sourcil, amusée.— Pour moi ? Je suis flattée.Alexie rougit légèrement. Non, évidemment, ce n'était pas pour elle. Mais elle ne pouvait pas avouer qu'elle s'était changée trois fois ce matin