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Chapitre 6— Réveil en éclats

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-08-13 02:07:06

Lola

Le matin filtre à travers les volets entrouverts, dessinant des lignes pâles sur le mur face à moi. Allongée, mon corps encore brûlant de la nuit passée, la peau marquée de ses caresses, je sens mon cœur tambouriner sous ma poitrine comme un animal apeuré.

Je cligne des yeux, cherchant à chasser la confusion qui m’étreint. Ce n’était pas un rêve. Tout est là, chaque souffle, chaque frisson, chaque murmure gravé dans ma mémoire comme un tatouage indélébile.

L’ampleur de ce que j’ai vécu s’abat sur moi comme une tempête. Ce premier abandon, ce don de moi que je n’aurais jamais cru possible.

Un poids énorme écrase ma poitrine.

La honte.

Si forte qu’elle me noue la gorge, m’étouffe, me pousse à me cacher, à fuir.

Mais sous cette honte, une flamme plus sombre s’allume : la colère.

Une rage sourde, brûlante, qui serre mes poings, fait battre mes tempes à tout rompre.

Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? Pourquoi cette ville pourrie, pleine de regards cruels, de jugements qui me dévorent ?

Et au-delà de tout ça, il y a une peur terrifiante, viscérale : la peur que mon père me retrouve.

Que l'un de ses connaissances me ramènent, que je sois vendue à nouveau, à nouveau enfermée dans cette vie qu’on m’a imposée, ce cauchemar sans fin.

Je roule sur le côté, le visage enfoui dans l’oreiller, laissant échapper des sanglots silencieux, mêlés cette fois à cette rage et à cette terreur sourde.

Je ne veux plus de cette vie.

Je veux hurler, briser ce silence oppressant, éclater ces murs qui m’enchaînent.

Je refuse d’être une victime.

Le souvenir remonte, net et puissant.

La lumière tamisée, presque irréelle, de cette chambre inconnue. La fraîcheur qui caresse ma peau, mêlée à la chaleur des baisers et des caresses.

Ses mains, d’abord hésitantes, puis sûres, explorant mon corps avec une infinie douceur, découvrant un trésor fragile.

Son regard rempli de respect, d’émerveillement. Un regard qui me disait que je valais plus que ce que mon père avait toujours voulu me faire croire.

La lenteur de ses gestes, la tendresse dans ses baisers, son souffle chaud qui effleurait ma peau.

Sa voix qui murmurait mon prénom, comme une promesse, un secret partagé.

La peur mêlée au désir qui nouait ma poitrine.

L’instant sacré où il s’est approché de moi, ce contact doux et puissant.

Je n’étais plus simplement Lola, la fille invisible.

J’étais là, entière, offerte, vulnérable.

Chaque mouvement était une révélation, chaque gémissement un hymne à la vie que je retrouvais.

Je reviens au présent, à cette chambre vide, au silence pesant.

Je me redresse lentement, mon corps encore fragile, mon esprit embrouillé.

Mes doigts fouillent le lit, le sol, cherchant quelque chose à emporter.

Mon regard tombe sur ses vêtements pliés maladroitement, abandonnés dans un coin.

Je me lève en silence, chaque geste me paraît trop fort, trop réel.

J’attrape la robe de chambre posée près de la porte, l’enroule autour de moi comme une armure fragile.

Puis, mon regard se pose sur sa veste, suspendue à une chaise.

Je m’approche, la gorge nouée, et une impulsion me pousse à fouiller ses poches.

D’abord, je sors un paquet de cigarettes entamé, un briquet usé, quelques billets froissés.

Puis, je plonge la main dans la poche intérieure.

Le contact est froid.

Je saisis une montre simple, élégante.

Je la retourne, l’observe, puis la glisse dans la poche de ma robe de chambre.

Ce n’est pas un vol , je le mérite bien .

Une preuve que cette nuit n’a pas été un rêve, qu’elle a changé quelque chose.

Je continue à vider ses poches, impitoyable.

J’empoigne tout ce que je peux trouver, tout ce qui pourra me servir.

Des billets chiffonnés, une clé minuscule .

Je serre le tout dans mes mains tremblantes.

Chaque objet est un petit morceau de liberté, un espoir fragile.

Je ne peux pas rester.

Pas dans cette ville qui me guette, qui m’étouffe.

Je dois fuir avant que mon père ne me retrouve.

Avant qu’il ne me réclame, avant que sa menace ne se fasse réalité.

Je glisse les billets dans ma poche, mon cœur battant à tout rompre, une peur sourde mêlée à une rage nouvelle.

Je me dirige vers la porte.

Les murs me semblent trop proches, la lumière trop crue.

Je prends une dernière inspiration, une larme roule sur ma joue.

Mais ce n’est plus une larme de faiblesse.

C’est celle d’une femme prête à se battre.

Cette nuit, je ne suis plus la fille effacée, invisible.

Je suis quelqu’un d’autre.

Quelqu’un qui a aimé, qui a donné, qui a été vulnérable.

Et quelqu’un qui refuse de se laisser briser.

Je ferme doucement la porte derrière moi, laissant derrière le silence lourd de mes doutes.

Et je marche, sans jamais regarder en arrière.

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