Une fois à table, sa triste mine n’échappa pas à ses parents. Encore moins enclin à dire la vérité sous l’œil inquisiteur de son frère aîné, le petit garçon grogna qu’il ne se sentait pas bien et qu’il désirait aller se coucher tôt.
— Avec ce temps glacial, ce n’est pas drôle s’il a pris froid, dit son père avec un sourire compatissant.
Que son mensonge passe aussi facilement troubla un peu Pierre. Il n’aimait pas mentir et il baissa la tête. Sans aucun appétit, il contempla la coquille Saint-Jacques qui refroidissait dans son assiette. Aussitôt, sa mère posa une main préoccupée sur son front.
— Il n’a pas de fièvre pourtant. Tu es sûr que tu veux aller dormir aussi tôt, mon Pierrot ? Ce soir est un peu spécial. Tu as l’autorisation de te coucher tard. Gaétan a déjà prévu tout un stock de dessins animés à regarder.
Pierre hésita. C’était une occasion unique pour ennuyer son aîné en lui imposant les aventures de Winnie l’ourson. Mais même ça ne fut pas suffisant pour lui remonter le moral. Les yeux fixés sur son assiette, il se contenta de renouveler sa demande en accentuant l’accent plaintif de sa voix.
— J’ai sommeil. Je veux aller dormir.
Ce disant, il jeta un regard du côté de son frère. Gaétan n’était pas dupe. Mais son abominable frangin avait l’intelligence de se taire. Il semblait même ennuyé. À cause de lui ? De sa méchanceté ? Tant mieux ! Si ça pouvait lui gâcher ses dessins animés. Cette petite revanche personnelle le soutint jusqu’à ce qu’il regagne sa chambre.
Sa mère l’accompagnait. Elle le bichonnait comme lorsqu’il était tout petit et elle l’aida à passer son pyjama. Après un dernier câlin, elle ouvrit son lit en repoussant la couette. Pierre glissa dessous en se forçant à lui adresser un sourire pour qu’elle ne soit pas trop inquiète. Il attendit d’entendre son pas décroître dans l’escalier, puis il se pelotonna de nouveau sous la couverture.
Rien que l’idée de ne pas revoir sa Petite Fée au moins une fois le plongeait dans le désespoir. Longtemps, il garda les yeux ouverts, le corps tourné vers la fenêtre. À l’extérieur, la lune était maintenant haute au-dessus des toits de la ville. La grande maison bourgeoise qu’ils habitaient se situait dans un quartier loin des HLM, et le haut cerisier du jardin était suffisamment loin pour ne pas entraver sa vue sur le ciel nocturne. Pierre aimait dormir les volets ouverts, et la pièce ne gardait aucun secret sous les doux rayons argentés. Lorsque sa Petite Fée apparaîtrait, elle n’aurait aucun moyen d’échapper à son regard. Mais le temps passait et la chambre demeurait désespérément vide.
En bas, le petit garçon entendit son père rire avec Gaétan. Puis ce furent des pas discrets dans l’escalier. Ses parents et son frère montaient se coucher. Il devait être très tard. Depuis des heures, Pierre n’avait pas bougé. Recroquevillé sur lui-même, il serrait tellement ses mains contre ses épaules qu’il ne sentait plus ses doigts. Jamais il n’avait attendu aussi longtemps avant qu’elle ne se manifeste. Et soudain, une évidence cruelle broya son cœur d’enfant. Elle ne viendrait pas. Sans qu’il puisse rien y faire, sa vue se brouilla et ses joues se mouillèrent. Silencieusement, il se mit à sangloter.
Combien de temps pleura-t-il ainsi, avant qu’un demi-sommeil ne vienne le saisir ? Longtemps, sans doute. Balloté par son chagrin, Pierre laissait peu à peu son esprit dériver vers une zone de douleur moins vive, faite de silence apaisant et de douce chaleur. Il ne voulait plus penser à rien. Ça faisait trop mal. Malgré sa peine, il sentait qu’il s’endormait doucement. Il avait toujours aimé s’accrocher à la croisée du monde de l’éveil et de celui de la nuit. Sans doute parce que c’était là qu’il repérait des choses étonnantes. Cette frontière indistincte le rassurait. Même si ce soir, il n’espérait plus rien.
À un moment donné, il lui sembla que le lit ployait sous une charge légère. Trop fatigué pour ouvrir les yeux, il ne vit pas l’ombre qui se penchait sur lui dans le clair-obscur. À peine eut-il l’impression d’un baiser papillon déposé sur sa joue.
— Dors, mon ange.
Qui se trouvait près de lui ? Sa maman, sans doute. Rassuré par ce dernier fragment de pensée cohérente, il sombra dans un profond sommeil, tandis qu’un léger sourire s’affichait au coin de ses lèvres. Le premier depuis que Gaétan lui avait brutalement ouvert les yeux sur la réalité. Mais pour celle qui s’attardait encore à ses côtés, le visage apaisé de Pierre était presque un crève-cœur.
Assise sur le bord du petit lit, Aëlwenn laissa échapper un faible soupir. Cela faisait plus d’une heure qu’elle était là, à se désoler de sa tristesse, guettant dans l’angle de la fenêtre le moment où il s’endormirait pour venir lui donner un dernier baiser. Elle aurait tant aimé pouvoir lui offrir une dernière fois ce qu’il souhaitait avant de s’en retourner. Mais les règles étaient claires. L’enfant avait douté. Elle ne devait donc plus se montrer.
La séparation s’avérait difficile pour elle aussi. Elle s’était attachée à ce petit garçon rêveur. Trop, sans doute. Mais comment ne pas s’attendrir devant sa confiance tissée de sensibilité et son intérêt pour le merveilleux ? Il aurait fait un incomparable Passeur du temps où les hommes croyaient encore aux fées et à la réalité des neufs Grands Royaumes.
Elle songea avec amertume que la modernité galopante de cette fin de vingtième siècle tuait jusqu’à l’espoir d’un nouveau rapprochement. Le Domaine Féérique s’éloignait de plus en plus du monde terrestre, et ses frères et sœurs étaient de moins en moins nombreux à venir visiter les enfants et les adultes qui peuplaient ce dernier.
D’une main légère, elle redessina l’arrondi du petit visage à moitié emmitouflé sous la couette. Sous ses doigts, les paupières du petit garçon remuèrent sans s’ouvrir, agitant ses longs cils noirs d’un tressaillement charmant. À quoi rêvait-il ? De longues minutes, elle resta encore à le regarder dormir. Puis, caressant une dernière fois sa courte chevelure sombre, elle se releva lentement, sa longue robe blanche bruissant sur le plancher du sol alors qu’elle reculait doucement.
C’était un petit bonhomme intelligent. Peut-être trop sensible pour le froid déterminisme de son époque. Mais ses parents l’aimaient, son frère n’avait rien de l’être sans cœur qu’il s’imaginait, et la petite sœur qui remplirait bientôt leur maison de ses rires deviendrait son plus sûr soutien. Elle le savait, car elle avait interrogé les Trois Cercles du Destin. Il s’en sortirait très bien sans elle. Et comme il atteignait l’âge où la raison prend le pas sur l’imaginaire, elle ne reviendrait pas l’année suivante.
À quoi bon d’ailleurs, si elle devait se heurter à la dureté de la barrière qui venait définitivement de se dresser entre eux ? Elle s’était trop de fois blessée à l’ignorance des humains. D’ici quelques années, Pierre serait le premier à se moquer de ce souvenir d’enfance un peu étrange, où il croyait apercevoir une petite fée les jours précédant Noël. Elle ne voulait pas revivre une fois de plus la déchirure de se voir nier dans son existence même, et rejetée dans l’affection qu’elle apportait.
Son beau regard vert noyé de regrets, Aëlwenn ne se résignait néanmoins pas à s’effacer de façon aussi désinvolte. Alors, elle accorda une dernière preuve de son passage à celui qui, en d’autres temps, serait sans doute devenu son protégé. D’un claquement de doigts, elle fit apparaître le présent tant convoité sur les licornes pour le déposer bien en évidence sur la descente de lit bleue.
Son tour de magie avait habilement fait disparaître le livre acheté par la mère de Pierre, pour le remplacer par un autre, beaucoup moins courant et infiniment plus complet. Elle avait veillé à reproduire exactement la couverture de l’ouvrage acquis chez le libraire, et il y avait peu de risques pour que la jeune femme s’aperçoive du subterfuge. Elle s’interrogerait seulement sur la façon dont son cadeau avait bien pu se retrouver là.
Avec un sourire un peu triste, Aëlwenn admira son ouvrage. Elle n’aurait pas dû agir de la sorte avec un enfant qui venait de briser le lien qui les unissait. Si sa caste s’en apercevait, elle recevrait un blâme, et elle devrait certainement passer les cent prochains soirs de Noël sur la banquise avec les pingouins. Mais la réaction du petit garçon avait été dictée par le manque de tact de son frère. Ce n’était pas de sa faute. Ce serait en quelque sorte son cadeau d’adieu. Dans un soupir infime, l’ombre mince de sa silhouette s’évanouit dans la chambre éclairée par le doux clair de lune.
* * *
Au matin, le premier regard de Pierre se posa sur le livre tant attendu, et ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Une fière licorne ornait l’épaisse couverture cartonnée de l’ouvrage. Sa tête blanche surmontée d’une corne scintillante s’inclinait vers lui avec tant de bienveillance qu’il se sentit immédiatement rasséréné. Un instant déconcerté par la présence bizarre de son cadeau à côté de son lit, sans le moindre emballage, son visage s’illumina pourtant rapidement d’un sourire. Il pensa aussitôt que sa mère avait voulu le réconforter de son manque d’entrain de la veille en lui procurant cette joie matinale.
Sautant du lit, il ramassa ce trésor pour se précipiter dans la cuisine, où il entendait ses parents vaquer à la préparation du petit déjeuner. Sans le moindre respect pour le sommeil de Gaétan, il dévala l’escalier. Il embrassa d’abord son père, qu’il trouva devant la cafetière, avant de sauter au cou de sa mère, qui se servait un bol de céréales.
— Merci, Maman. Merci, Papa. C’était une super bonne idée de me donner mon cadeau en avance ! Je vais le regarder encore un peu. Je déjeunerai quand Gaétan sera levé.
Un peu interloqués, ses deux parents se regardèrent. Déjà, il filait dans le salon rejoindre son coin favori de lecture sur le divan. Eclairé par le soleil d’hiver qui s’invitait par la large fenêtre, le grand sapin rutilait d’une lumière douce sous l’habit de ses guirlandes. Comme Pierre s’y attendait, de nombreux paquets, de tailles et de formes différentes, couvraient maintenant son pied. Mais ce fut à peine s’il leur jeta un regard. Il n’était pas vraiment pressé de découvrir ses autres surprises. Il avait à présent de quoi patienter le temps que son frère se lève, avant que ses parents ne procèdent au rituel de la distribution des cadeaux. Son cadeau, le cadeau, il l’avait déjà entre les mains. Absorbé par la découverte d’un nouveau monde magique, il ne prêta pas attention au commentaire perplexe de son père, qui sortait de la cuisine.
— Quelle drôle d’idée tu as eu, ma chérie. Décidément, tu me surprendras toujours.
— Mais je n’ai jamais mis ce livre ailleurs qu’au pied du sapin, se défendit la jeune femme.
— Alzheimer précoce ? la taquina son mari. Pardonne-moi, je t’aime.
Pierre n’entendit pas la suite de la conversation. Impatient de déchiffrer les textes qui accompagnaient les belles images, il mit toute sa concentration à ne pas buter dans sa lecture.
Avec le temps, il s’interrogea cependant à son tour sur l’identité de la personne qui avait déposé ce livre dans sa chambre ce soir-là. Pour une raison incompréhensible, sa mère refusait de reconnaître avoir eu cette idée à la fois saugrenue et adorable. Il ne réussit jamais à savoir qui de son père, de son frère, ou d’elle, était l’auteur du plus beau matin de Noël de son enfance.
Les années passèrent, enterrant ce mystère. Il grandit. Il finit par s’intéresser au monde des sciences de son père et devint ingénieur agronome. Parfois pourtant, un peu bêtement, ce souvenir ressurgissait et il songeait que si sa Petite Fée de Noël avait vraiment existé, elle aurait pu lui jouer ce genre de tour. Il ignorait encore que le destin, ou le hasard, allait faire ressurgir la question de façon totalement inattendue
Pierre retint un soupir d’exaspération. Pour la troisième fois en moins d’une heure, un soulier trop pressé s’écrasait sur son pied. La journée s’annonçait éprouvante. Elle s’assombrissait même de minute en minute, alors qu’il parcourait les rayons d’un grand magasin décoré à tous les étages d’insignes dorés, de petits anges resplendissants et de guirlandes rutilantes. À lui donner une overdose des ornementations lumineuses, lui qui appréciait pourtant particulièrement les parures qui éclairaient tous les coins de rues à l’approche des fêtes de fin d’année. Il avait pour principe de choisir les cadeaux qu’il offrirait à Noël consciencieusement, toujours avant la grande ruée des retardataires en tout genre. I
Un peu abasourdi par ses changements d’humeur, Pierre lui emboîta le pas en se demandant si elle faisait exprès de se comporter de façon si ambiguë. Mais hors de question qu’il l’abandonne dans l’ascenseur, déjà pris d’assaut par une horde de clients pressés de regagner leur logis. Tassés l’un contre l’autre entre un monsieur bedonnant presque aussi chargé que la jeune femme et une vieille dame qui, très sournoisement, jouait des coudes pour conserver le plus grand espace vital, ils atteignirent le sous-sol. D’un geste, Pierre désigna sa voiture garée à peu de distance. Une veille Land Rover qui ne payait pas de mine, mais d’une robustesse à toute épreuve lorsqu’il s’agissait de s’engager dans les chemins de terre que l’obligeait parfois à emprunte
Ils roulèrent dans les rues d’Angers durant une vingtaine de minutes. Ses études d’ingénierie achevées, Pierre avait dû quitter sa Touraine natale pour venir s’installer dans cette grande ville de province. Major de promotion, il avait réussi à obtenir un poste à responsabilités dans un des plus grands centres du réseau agronome de la région et, depuis trois ans, il menait sa mission à l’entière satisfaction de son employeur. Ils sortirent finalement du centre historique pour rejoindre les quartiers pavillonnaires de l’autre côté de la Maine. Pendant le trajet, la jeune femme lui parla un peu de son travail. Apparemment, elle se rendait fréquemment à l’étranger pour assister les plus grands réalisateurs. Un peu étonné qu’elle ait une carrière aussi brillante à son âge, Pierre se retint de l’interroger. N’était-il pas lui-même un peu en-deçà de l’âge moyen de ses collègues, pourtant tous relativement jeunes ? &nbs
Cette année-là, Noël tombait un dimanche. Un roulement régulier des congés d’hiver entre les membres de son service obligeait Pierre à assumer l’intérim jusqu’au jour de l’An. Il retourna donc au bureau dès le lundi. Comme prévu, il offrit son cadeau à Sonia. L’arrivée récente dans l’entreprise de la jeune femme la positionnait quant à elle d’office parmi le personnel réquisitionné durant les fêtes. Elle accueillit l’attention de ses collègues avec un réel plaisir. Attentif à la moindre de ses réactions, Pierre eut rapidement la confirmation que son choix la touchait dans le sens qu’il espérait. Sonia profita en effet du baiser de remerciement qu’elle posa sur sa joue pour lui chuchoter à l’oreille, derrièr
Le reste de la semaine, Pierre eut toutes les peines du monde à conserver la tête froide au bureau. Il n’avait rencontré en tout et pour tout Gaëlle que deux fois, et elle lui avait promis de lui faire signe avant son départ pour New York, où l’attendait la mise en chantier d’une grosse production à Broadway. Mais, déjà, il s’impatientait de la revoir. Plus il regardait la rousse Sonia, plus il pensait à la brune Gaëlle. Contre toute attente, il sentait qu’il tombait amoureux. Mais pour quel résultat ? Sonia était toujours là. Disponible et n’attendant apparemment qu’un mot de sa part pour s’engager vers une relation sérieuse. Au contraire, Gaëlle le trouvait incontestablement sympathique, mais elle n’avait jamais fait la moindre allusion à un intérêt plus marqué et, de toute façon, elle s’envolerait pour les États-Unis d’ici le 15 janvier. Pris dans ce tourbillon inattendu, il s’aperçut le ve
Elle allait regagner sa tour, lorsqu’une anomalie infime attira son attention. Au pied d’un rhododendron qui élevait ses branches le long du mur du parc, trois magnifiques roses de Noël ouvraient leurs corolles. Il n’y avait là rien d’extraordinaire pour des fleurs censées s’épanouir en hiver, sauf que les blancs pétales de celles-ci s’ornaient d’une traînée de poudre d’or pas vraiment naturelle. Un des siens se trouvait dans le secteur. Il ne se cachait d’ailleurs même pas. Maintenant qu’elle était plus attentive, elle sentait parfaitement les vibrations d’une aura magique à peu de distance derrière elle, là où les branches du grand cèdre s’inclinaient jusqu’au sol. Intriguée, elle se dirigea avec prudence vers l’arbre. Qui pouvait bien contrevenir ainsi aux ordres des Anciens, qui avaient interdit à quiconque de la contacter jusqu’au terme de sa punition ? 1867 Son visiteur attendit qu
Pierre fit tourner son véhicule pour s’engager dans la petite allée qui menait à la vaste demeure avec un sentiment de contentement absolu. Enfin, il allait la revoir. Depuis l’intervention inattendue de Gaëlle, la veille, pour le tirer des griffes de Sonia, il vivait sur un petit nuage d’allégresse. Un tel hasard ne pouvait pas être fortuit. Il s’agissait certainement là d’un signe du destin qui lui indiquait de suivre son cœur, malgré le prochain départ de la jeune femme. Car à quoi bon se voiler la face ? Il avait retourné la question sous tous les angles durant les dernières vingt-quatre heures, pour en revenir toujours à la même conclusion : il était bel et bien victime d’un coup de foudre. Un de ceux qui existaient dans les livres qu’il aimait lire enfant, et auxquels il ne croyait plus depuis qu’il avait dépassé le stade de l’adolescence. D’illustre inconnue il y a une semaine encore, G
Le matin les trouva enlacés dans le grand lit à baldaquin. Nichée au creux de l’épaule de son nouvel amant, Gaëlle s’éveilla avec un sentiment de béatitude absolue. Levant les yeux, elle croisa le regard limpide de Pierre qui l’observait. — Bien dormi ? lui demanda-t-il. — Merveilleusement », répondit-elle en s’installant plus confortablement contre son torse. La main posée sur sa hanche s’anima d’un léger mouvement sur le satin de sa peau, et elle se lova davantage contre le jeune homme pour profiter de ce réveil tout en douceur. Piquant d’un baiser la clavicule sous sa joue, elle songeait à s’abandonner à d’autres câlins, lorsqu’elle ressentit soudain le bourdonnement caractéristique d