Dans un monde déchiré entre magie et réalité, les frontières invisibles sont des cicatrices marquées par des malédictions anciennes et des enchantements oubliés. Peu osent s’aventurer au-delà, mais Elara, une jeune cartographe passionnée, décide de braver l’inconnu. Lorsqu’elle rencontre Kaelen, un prince déchu hanté par son passé, leur destin s’entrelace autour d’une prophétie mystérieuse et d’un artefact capable de changer le cours des mondes. Ensemble, ils traversent des terres maudites, affrontent des sorcières, des loups mystiques et des vampires, tout en découvrant que leur lien est bien plus profond qu’ils ne l’imaginaient. Mais l’amour entre un humain et une créature magique pourrait être la clé de la rédemption… ou la cause de la destruction totale. Entre sacrifices, trahisons et choix impossibles, Les Frontières Maudites est une épopée captivante où l’amour et le courage doivent triompher des ténèbres. Plongez dans une aventure où chaque décision peut bouleverser l’équilibre fragile des mondes.
View MoreLà où les cartes s’arrêtent, le destin commence.
Dans un monde brisé entre magie et réalité, il existait des endroits où les lois de la nature n’étaient plus qu’un souvenir difforme. Des lieux où le ciel pouvait s’ouvrir sur un abîme d’étoiles mortes, où l’eau refusait de refléter la lumière, et où la terre murmurait des secrets en langues oubliées. Ces terres portaient un nom dans la bouche tremblante des anciens : les Frontières Brisées.
On disait qu’elles étaient nées du fracas titanesque de la guerre pas une guerre d’hommes, non, mais une guerre entre les royaumes de chair et les royaumes d’arcanes. Quand les rois de sang défièrent les seigneurs de sortilèges, la trame du monde elle-même se déchira comme une toile trop tendue. Ce qui resta fut un réseau de cicatrices, d’anfractuosités mouvantes dans le réel. Certaines furent scellées par des runes d’un autre âge, d’autres oubliées à dessein, ensevelies sous des couches de silence et de peur.
Personne ne s’aventurait dans les Frontières par hasard. Et celles et ceux qui y pénétraient n’en revenaient que rarement… et s’ils revenaient, c’était avec des yeux éteints et des voix pleines de neige.
Mais il y avait des exceptions.
Elara.
On aurait pu passer à côté d’elle sans y prêter attention. Elle n’avait ni cape flamboyante ni arme enchantée. Une silhouette fine, presque frêle. De grands yeux sombres pleins de fièvre contenue. Une tignasse brune souvent attachée à la va-vite, toujours une mèche pour s’échapper et frôler sa joue. Elle marchait vite, les pas comptés comme ses mots, et passait le plus clair de son temps le nez penché sur un carnet de cuir aussi râpé qu’un vieil aventurier.
Elle était cartographe.
Mais pas comme ceux qui recopient des parchemins poussiéreux dans le confort d’une bibliothèque ou qui vendent des cartes embellies pour touristes. Non. Elle partait. Elle allait là où les routes n’existaient pas encore. Elle traçait des lignes dans le chaos. Elle affrontait le vide, la peur, la nuit vivante, avec pour seules armes une plume, un encrier, et une volonté de fer.
Ce matin-là, le vent d’automne soufflait sur les collines de l’Est. Il avait ce parfum métallique que seul le changement sait porter. Elara gravit un sentier abandonné, bordé de pierres noircies par les âges. À chaque pas, le vent lui apportait des fragments de souvenirs qu’elle n’avait jamais vécus : des rires d’enfants, des cris de guerre, des chants rituels. Les Terres Sombres approchaient.
Devant elle s’étendait la forêt la plus ancienne du continent : une mer d’arbres noueux, aux troncs fendillés comme des cicatrices ouvertes. Une brume d’un vert maladif rampait au sol, et la lumière semblait s’y noyer. Ce n’était pas une forêt vivante. C’était une mémoire enracinée, qui respirait encore le chagrin des siècles.
Elara s’arrêta au bord de ce monde. Elle inspira profondément. Puis elle ouvrit son carnet.
Les premières lignes qu’elle traça furent hésitantes, comme si le territoire lui-même repoussait l’encre. Elle nota l’orientation du vent, la hauteur des branches, la texture du sol spongieuse, presque mouvante. Chaque détail comptait. Elle avait appris à écouter les paysages comme on écoute une confession.
Puis un murmure, subtil comme une aile d’insecte, effleura son oreille. Elle se redressa. Tournant sur elle-même, elle scruta les ombres. Rien. Juste la brume. Mais le silence avait changé. Il était plus lourd, plus attentif. Comme si la forêt… la regardait.
Elle reprit ses annotations, mais plus lentement. Ses doigts tremblaient légèrement. L’air se faisait plus dense.
Et c’est alors qu’il apparut.
Une ombre d’abord, entre deux troncs torsadés. Puis une forme, qui sortit de la brume comme arrachée à un cauchemar ancien. Un homme. Grand. Mince. Vêtu de lambeaux mêlés de mousse et de cendres. Son visage était pâle, anguleux, marqué par le temps, mais terriblement noble. Ses yeux… c’était le pire. D’un bleu éteint, presque lunaire. Des yeux de spectre, ou de dieu déchu.
Elara recula d’un pas, tenant son carnet comme un bouclier dérisoire.
« Tu ne devrais pas être ici, » dit-il, sa voix grave fendant l’air comme un couteau de givre.
Elle raffermit sa position.
« Et vous, vous êtes qui pour décider ? »
Un silence. Puis il avança d’un pas. Lentement. Sans hostilité, mais avec cette certitude qu’ont les gens qui savent.
« Je suis Kaelen. »
Un nom. Un écho. Une rumeur ancienne surgit dans la mémoire d’Elara. Le prince perdu. Le traître aux yeux glacés. Condamné à errer pour avoir défié les royaumes. Une légende pour effrayer les enfants.
Sauf qu’il était là. Devant elle.
Il regarda sa carte, puis elle.
« Tu ne dessines pas une simple forêt, cartographe. Ce territoire… il respire. Il te teste. »
Elle déglutit, son instinct lui hurlait de fuir, mais sa curiosité… la clouait.
« Pourquoi me prévenir ? Pourquoi maintenant ? »
Kaelen baissa les yeux un instant.
« Parce que tu es la première à venir ici sans convoiter. Tu viens pour comprendre, pas pour conquérir. Et le bois… t’a acceptée. Pour l’instant. »
Un frisson la parcourut.
« Je ne suis personne, » murmura-t-elle. « Je trace des traits. Je décris ce que je vois. »
Kaelen la fixa intensément.
« Justement. Tu fais plus que voir. Tu nommes. Tu redonnes forme à l’informe. Et cela a du pouvoir. »
Il s’approcha à nouveau, et le froid sembla suivre ses pas.
« Le monde se meurt, Elara. Pas parce qu’il est oublié, mais parce qu’il n’est plus regardé. Tu offres une mémoire à ce qui n’en avait plus. Tu crois faire des cartes, mais tu ouvres des chemins. »
Elle se sentait suspendue, comme prise dans un sortilège de mots.
« Et si je continue ? » demanda-t-elle, le souffle court.
Kaelen sourit. C’était un sourire triste, comme celui des statues funéraires.
« Alors tu ne cartographieras pas seulement des terres. Tu réécriras le destin. »
Et sur ces mots, il disparut. Avalé par la brume. Sans bruit. Comme s’il n’avait jamais été là.
Le silence revint, mais il n’était plus le même. C’était un silence chargé de promesses, de peur et de beauté.
Elara baissa les yeux vers son carnet. La ligne qu’elle traçait s’était arrêtée exactement là où Kaelen était apparu.
Elle resta là longtemps. Peut-être une heure. Peut-être un jour. Le temps avait perdu sa structure.
Puis elle reprit sa plume. Non plus pour dessiner une forêt, mais pour tracer un chemin. Car elle avait compris quelque chose que peu comprenaient :
Que les cartes ne sont pas seulement des reflets du monde.
Elles sont ce qui permet au monde d’exister.Le monde avait changé.Pas dans le fracas. Ni dans les cris. Mais comme la mer qui se retire lentement de la rive : un pas, puis un autre, laissant derrière elle des coquillages oubliés, des empreintes dans le sable, des trésors que nul n’avait cherchés.La Fracture avait laissé ses cicatrices. On ne pouvait pas marcher une heure dans ce nouveau monde sans tomber sur des traces de son passage : une faille qui scintillait comme un miroir brisé, une rivière qui se divisait en trois cours distincts avant de se rejoindre, une colline qui respirait par ses crevasses. Mais ces blessures, au fil du temps, étaient devenues paysages. Et les paysages, eux, étaient devenus des lieux de vie.Les anciennes cartes reposaient désormais dans les Archives Vivantes, non plus pour dicter… mais pour inspirer. On venait les consulter comme on vient écouter un conte ancien : non pour répéter, mais pour se souvenir que le chemin avait été ouvert par d’autres. De nouvelles cartes, mouvantes, souples, pre
La pluie tombait doucement sur les ruelles de Virellia.Ce n’était pas une pluie lourde, orageuse ou destructrice, mais une pluie tiède, presque caressante, qui glissait sur les tuiles et murmurait aux pierres. Chaque goutte, en frappant le sol pavé, semblait réveiller une mémoire ancienne, comme si la ville tout entière respirait par son réseau de caniveaux, de marches et de fissures. L’air avait cette odeur de terre gorgée d’eau, de bois mouillé et de métal patiné.Elara aimait ces instants. Des moments de pause, entre deux séismes du destin. Depuis la Fracture, les jours s’étaient succédé avec une intensité qui les avait laissés haletants, comme si chaque lever de soleil devait apporter un nouvel effondrement, un nouvel éclat d’inconnu. Mais ce soir-là, quelque chose se taisait. Le monde s’était apaisé un temps. Les lignes étaient stables, la carte silencieuse dans sa sacoche. Même les brumes, si souvent imprévisibles, semblaient couler avec douceur.Et pourtant… une impressio
Les cendres de la fracture flottaient encore dans les vents.Elles ne tombaient pas comme celles d’un feu éteint, mais comme une pluie lente de poussières lumineuses.Elles s’accrochaient aux vêtements, se déposaient sur les cheveux, s’infiltraient dans les plis de peau.Et lorsqu’on les effleurait, elles ne salissaient pas : elles scintillaient brièvement, comme si elles retenaient en elles un reste de lumière du cœur du monde.Mais ce n’étaient pas des cendres de mort.Plutôt des braises, tièdes encore, des éclats de promesses suspendues.Chaque grain semblait murmurer une possibilité, un chemin, un mot ancien que seuls les rêveurs savaient entendre.Le monde n’était plus le même. Les cartes anciennes, qu’on avait jadis conservées dans les voûtes profondes, ne valaient plus que pour mémoire, comme des reliques d’un langage que l’on n’emploierait plus jamais.Désormais, tout devait être redessiné. Chaque rivière cherchait un nouveau lit. Les frontières invisibles se déplaçaient au gr
La première secousse fut douce. Presque imperceptible. Comme un souffle que l’on sent à peine mais qui traverse tout le corps. Un simple frémissement dans le sol, une respiration trop lente pour être humaine. Pourtant, tous le sentirent, viscéralement, comme une vibration qui ébranlait l’âme avant le corps.Elara leva brusquement les yeux de la carte vivante. Les contours mouvants, les lignes impossibles, les filaments argentés qui s’entrelaçaient au rythme de sa respiration semblaient danser sous ses doigts. Elle savait que quelque chose de profond venait de se réveiller.— Ça a commencé, murmura-t-elle, la voix tremblante mais ferme.Le ciel s’assombrit sans nuages. Le bleu s’effilochait en larges traînées d’encre mouvante. L’air vibrait, chargé d’une énergie que personne ne pouvait contenir. Une aura irisée monta des racines de la terre elle-même, comme si la forêt tout entière respirait d’une même tension, prête à se déchirer. Les arbres penchèrent légèrement, leurs branches invers
La lumière du matin perçait à travers les branches inversées de la forêt comme à travers les vitraux d’un temple oublié. Chaque feuille pendait à l’envers, laissant pendre ses nervures vers le ciel, et les bourgeons luminescents pulsaient doucement au rythme de l’aube, respirant avec le monde. L’air avait cette odeur d’écorce humide et de pierre chauffée par un feu invisible. Ici, rien ne ressemblait à la veille. Chaque aube semblait réécrire les contours des arbres, la couleur des mousses, la place des sentiers. Le monde n’était plus un décor figé : il était une partition en perpétuelle composition, une mélodie improvisée dont chaque note venait juste de naître.Elara, agenouillée sur le sol, traçait lentement un cercle avec la pointe de sa dague. Le sable et les fragments de pierre s’écartaient sous sa main assurée. Mais cette fois, ce cercle n’était pas un retranchement. Ce n’était pas un refuge contre l’inconnu. C’était… une invitation. Une ouverture à ce qui viendrait.Elle marqua
Ils descendirent du ciel comme des cendres portées par le vent.Mais ce n’étaient plus les mêmes êtres qui avaient quitté la terre.Le fragment avait laissé en eux une empreinte. Invisible, mais vibrante. Une tension nouvelle, insaisissable, qui faisait frissonner l’air autour d’eux comme une corde d’instrument sur le point de rompre. Les oiseaux s’étaient tus. Même le vent semblait hésiter à les toucher, comme si le monde les percevait… les reconnaissait… ou les redoutait.Elara serrait la carte vivante contre sa poitrine. Elle ne révélait encore aucun tracé visible, mais chaque fibre du parchemin pulsait au rythme de ses propres pensées, comme si la frontière entre la matière et l’esprit s’effaçait peu à peu. Elle pouvait sentir le souffle de l’objet, un battement doux et régulier, presque comme celui d’un cœur endormi.Le sol qu’ils retrouvèrent n’était pas tout à fait le même que celui qu’ils avaient quitté.Les arbres autour du point d’atterrissage semblaient avoir changé d’angle,
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