Dans un monde déchiré entre magie et réalité, les frontières invisibles sont des cicatrices marquées par des malédictions anciennes et des enchantements oubliés. Peu osent s’aventurer au-delà, mais Elara, une jeune cartographe passionnée, décide de braver l’inconnu. Lorsqu’elle rencontre Kaelen, un prince déchu hanté par son passé, leur destin s’entrelace autour d’une prophétie mystérieuse et d’un artefact capable de changer le cours des mondes. Ensemble, ils traversent des terres maudites, affrontent des sorcières, des loups mystiques et des vampires, tout en découvrant que leur lien est bien plus profond qu’ils ne l’imaginaient. Mais l’amour entre un humain et une créature magique pourrait être la clé de la rédemption… ou la cause de la destruction totale. Entre sacrifices, trahisons et choix impossibles, Les Frontières Maudites est une épopée captivante où l’amour et le courage doivent triompher des ténèbres. Plongez dans une aventure où chaque décision peut bouleverser l’équilibre fragile des mondes.
View MoreDans un monde déchiré entre magie et réalité, il existait des lieux où les lois naturelles cessaient d’avoir un sens. Des endroits oubliés des dieux, où le temps se recroquevillait sur lui-même, où la lumière se fragmentait en éclats irréels. Ces terres, les anciens les nommaient les Frontières Brisées. Elles étaient les cicatrices d’un monde qui avait trop souffert de la guerre entre les royaumes de chair et ceux de sortilèges.
Certaines de ces frontières avaient été scellées par d’antiques malédictions, d’autres étaient gardées par des enchantements si anciens que leur origine s’était perdue dans le vent. Peu de gens osaient s’approcher de ces zones, encore moins les franchir. Celles et ceux qui tentaient l’aventure revenaient rarement. Et quand ils revenaient… ils n’étaient plus vraiment les mêmes.
C’est précisément là qu’intervenait Elara, une cartographe de la ville de Virellia.
Elle n’avait rien d’une exploratrice. Avec ses cheveux châtains toujours attachés en un chignon maladroit, ses lunettes cerclées de cuivre et sa silhouette discrète, elle passait inaperçue dans les rues pavées de la cité. Mais sous cette apparence modeste se cachait une détermination farouche et une curiosité presque dangereuse. Là où d’autres griffonnaient des copies de cartes anciennes dans la sécurité des bibliothèques, Elara partait en expédition.
Ce matin-là, un vent frais d’automne soufflait sur les collines. Des feuilles mortes, couleur de sang séché et de rouille, tourbillonnaient sur le sentier pierreux qu’elle suivait depuis l’aube. Elle s’était arrêtée à la lisière d’une forêt étrange — les Terres Sombres, appelées aussi les Terres Non-Nommées par les anciens récits.
Face à elle, une nature tordue s’élevait : des arbres aux branches noueuses comme des doigts d’anciens morts, des racines enchevêtrées qui semblaient vivantes, et une brume verdâtre flottant au ras du sol. Chaque pas faisait s’enfoncer légèrement la terre, comme si le sol la testait, l'avalait doucement.
Le vent portait des sons qui n’étaient pas tout à fait du vent. On aurait dit… des murmures. Des voix, trop légères pour être humaines, trop persistantes pour être des hallucinations.
Elara serra les lanières de son sac de voyage. Elle jeta un regard à son carnet en cuir — usé, taché d’encre et de pluie. Ce carnet était sa mémoire, son testament peut-être. Il contenait les esquisses des frontières qu’elle avait traversées au fil des mois : des falaises mouvantes d’Isselarn, des lacs chantants de la vallée de Nymoria… mais jamais encore un territoire aussi corrompu que celui-ci.
« Si je n’en reviens pas, j’espère au moins que mes cartes seront utiles… » pensa-t-elle, les mâchoires serrées.
Elle sortit une plume, la trempa dans l’encrier suspendu à sa ceinture, et commença à tracer lentement les contours visibles du bois noir sur la page. Chaque mouvement était mesuré, précis. Elle annotait les couleurs, les odeurs, l’orientation des ombres.
Mais soudain, un bruissement derrière elle la fit sursauter.
Elle se retourna d’un mouvement vif. Rien. Seule la brume dansait doucement autour des arbres. Son cœur tambourinait contre sa poitrine, résonnant dans ses tempes. Elle déglutit difficilement.
Et puis… il apparut.
D’abord une ombre entre deux troncs, puis une silhouette qui émergea lentement du voile brumeux. Un homme, grand, droit malgré la fatigue visible dans sa démarche. Il portait des vêtements déchirés, couverts de cendre et de mousse, comme si la forêt elle-même avait tenté de le digérer. Son visage était pâle, mais marqué de traits nobles. Ce qui frappa Elara plus que tout, c’étaient ses yeux : d’un bleu glacial, presque lumineux.
"Tu ne devrais pas être ici," dit-il d’une voix grave, rauque, comme si elle venait de loin — ou d’un autre temps.
Elle recula d’un pas, la main crispée sur son carnet.
"Et vous… qui êtes-vous pour me le dire ?" répliqua-t-elle, la voix tendue.
L’homme s’avança, lentement, sans hostilité apparente.
"Je suis Kaelen."
Il avait dit cela simplement, mais son nom flotta dans l’air comme un écho chargé d’un sens qu’elle ne comprenait pas encore.
Kaelen.
Il y avait une légende, vaguement enfouie dans la mémoire d’Elara. Un conte de prince banni, de traître aux yeux glacés, condamné à errer dans les frontières brisées. Était-ce lui ? Non… Ce n’était qu’un mythe.
Pourtant, il se tenait là. Bien réel.
"Je ne viens pas pour t'empêcher de travailler," dit-il en observant ses cartes. "Mais je dois te prévenir. Ce territoire n’est pas seulement corrompu. Il est vivant, et il se défend."
Elara fronça les sourcils, déstabilisée.
"Pourquoi vous montrer maintenant ? Et pourquoi à moi ?"
Kaelen pencha légèrement la tête, un brin de tristesse dans les yeux.
"Parce que tu es la première à être entrée ici avec un objectif clair… et un cœur pur."
Elle resta muette un instant, troublée. Il ne parlait pas comme un vagabond ou un brigand. Il parlait comme quelqu’un qui portait une mission… ou une malédiction.
"Je ne suis qu’une cartographe," murmura-t-elle presque pour elle-même.
"Justement. Tu traces des lignes là où d’autres voient des murs. Tu redonnes forme à ce qui a été oublié. Et c’est cela que ce monde attend."
Un silence lourd s’installa entre eux. Le vent reprit sa danse dans les feuillages sombres.
"Tu risques ta vie en restant ici, Elara de Virellia. Mais si tu continues… ce n’est pas seulement des cartes que tu dessineras. C’est peut-être le destin d’un royaume entier que tu changeras."
Et sur ces mots, Kaelen fit un pas en arrière… puis disparut, avalé par la brume.
Elara resta là, seule, tremblante. Pas de peur, non. D’une excitation fébrile qu’elle ne comprenait pas encore.
Elle regarda à nouveau sa carte. La ligne qu’elle traçait s’interrompait brutalement au moment même où Kaelen était apparu.
Et si c’était le début non pas d’une carte…
… mais d’un chemin ?
Autour du cercle de pierres, l’air vibrait d’une énergie dense, presque palpable. La brume s’était allégée, mais non dissipée. Elle tournoyait lentement autour du groupe, comme une mer silencieuse d’argent, suspendue entre deux souffles. Ilyana, la Gardienne des Brumes, semblait la contenir par sa seule présence. Les feuilles ne bougeaient plus, les oiseaux s’étaient tus. Tout, dans cette clairière sacrée, retenait son souffle.Elara, Neris, Liora et Kaelen formaient un demi-cercle face à la Gardienne, attentifs, inquiets. Elara tenait toujours son carnet, les doigts crispés autour de la couverture, comme s’il pouvait lui servir d’ancre face à l’ampleur de ce qu’elle sentait venir.— Vous voulez comprendre, dit Ilyana d’une voix calme, mais solennelle. Vous voulez savoir ce que sont réellement les Tisseurs Oubliés.Elara hocha la tête, le regard grave.— Oui. Kaelen les a appelés "ceux qui tissent encore". Mais je ne sais pas qui ils sont. Ni pourquoi ils veulent reprendre la Carte-Mè
Au lever du jour, le camp s’éveilla lentement, comme tiré d’un songe. Les dernières braises du feu crépitaient faiblement, projetant sur les visages endormis des lueurs rougeoyantes. Le ciel, lavé de nuit, s’ouvrait dans des teintes pastel, un mariage d’ors pâles et de roses cendrés, étendant sa clarté fragile sur les collines.Le vent portait une senteur de mousse humide et d’écorce fraîche. Un silence dense enveloppait la vallée — pas le silence paisible du repos, mais celui d’un monde qui attend.Elara s’était levée la première. Elle observa longtemps les derniers filaments de fumée s’élever dans le ciel, le carnet contre sa poitrine. Sur ses pages s'entassaient des lignes noires, des tracés d’aventures récentes, des échos de dangers surmontés. Mais cette fois, elle ne dessinait pas l’avenir. Elle s’apprêtait à marcher dans l’inconnu.Derrière elle, Neris pliait méthodiquement les toiles. Chaque geste était mesuré, précis, comme toujours. Son instinct lui soufflait que le territoir
La nuit s’était posée sur la vallée comme une couverture silencieuse. Une nuit douce, presque irréelle, teintée d’un calme trompeur. Les étoiles scintillaient faiblement au-dessus des cimes, timides sentinelles dans l’immensité du ciel. Un voile de brume s’élevait lentement des herbes hautes, effleurant les tentes comme une caresse venue d’un autre monde.Le camp, dissimulé au creux d’une vallée oubliée, semblait hors du temps. Protégé par des arbres anciens, dont les troncs torsadés parlaient de siècles révolus, il respirait la quiétude après la tempête. Une rivière serpentait non loin, son chant discret mêlé au bruissement des feuillages et au souffle contenu du vent. Même les feux de camp, dispersés entre les abris, crépitaient à voix basse, comme s’ils respectaient un silence sacré.Elara s’était éloignée, comme à son habitude. Elle n’aimait pas l’agitation, même paisible. Elle préférait les marges, les endroits où les bruits se dissipent et où les pensées peuvent se déplier sans h
Chapitre XIII — Les TisseursLa lumière revint, d’abord timide, puis croissante. Elle caressa les paupières fermées d’Elara, y déposa un frisson chaud, presque irréel après tant d’heures — ou de siècles ? — passés dans le ventre du chaos.Quand elle rouvrit les yeux, son souffle se bloqua dans sa gorge. Sous ses doigts, l’herbe. Pas une illusion, pas une mosaïque vivante, pas un mirage : de la vraie herbe, humide de rosée, qui se froissait sous ses ongles. Elle inspira, et l’air portait enfin l’odeur de la terre et non celle de la faille.Elle se redressa, tremblante, et contempla le monde revenu. Les Landes Fracturées n’étaient plus qu’un pli à l’horizon. Là où le sol se crevassait, de nouvelles pousses brisaient déjà la croûte. Des insectes timides sortaient de trous oubliés. L’air vibrait encore d’un frisson, comme un soupir d’animal qui se réveille.Elara baissa les yeux vers ses paumes. Ses lignes — ces filaments d’encre qu’elle avait appris à tracer depuis l’enfance — étaient to
Tout était silence. Et pourtant, tout criait. Kaelen flottait dans un monde sans forme. Ni ciel, ni terre. Ni vent, ni gravité. Rien qu’un espace sans horizon, un gouffre de brume et d’échos, tissé uniquement de pensée, d’émotion brute, de souvenirs épars. Parfois, un éclat d’image traversait cette mer informe : un éclat de lumière, une ombre mouvante, un fragment de voix perdue. Il n’avait plus de corps. Pas vraiment. Ses membres n’étaient plus que des impressions, ses veines des lignes de lumière rompues, sa peau un voile translucide qu’on aurait effleuré pour voir au travers. À sa place, il n’y avait qu’un esprit, étiré, disloqué, comme une toile qu’on aurait suspendue dans l’obscurité. Il avait l’impression d’être à la fois partout et nulle part. Et au centre… le fragment. Pas un objet. Pas un cristal. Ni une pierre ni une arme. Seulement une présence. Froide. Sereine. Absolue. Comme une nuit sans fin. Une nuit qui ne jugeait pas, qui n’ordonnait pas : elle imposait. Le fragm
Le monde ne tenait plus en place.C’était la première chose qu’Elara ressentit en posant le pied dans les Landes Fracturées. À peine avait-elle franchi la dernière ligne stable qu’elle sentit ses repères se disloquer : la terre sous sa semelle se crevassa pour devenir sable, puis roc, puis mousse, puis de nouveau un sol craquelé qui respirait comme une bête. À chaque pas, la réalité hésitait.Autour d’elle, Liora et Neris avançaient en silence. Liora avait relevé sa capuche, mais ses mèches rousses s’échappaient au vent — un vent qui ne savait pas choisir sa direction, ni son odeur. Parfois il portait un parfum de mer, parfois une odeur de viande fumée, parfois celle de la pourriture. Neris, lui, gardait sa main posée sur la garde de son arme, comme si la lame pouvait trancher non seulement la chair, mais aussi ce qui rongeait l’air.Ils suivaient Elara, parce qu’elle seule savait lire la trace. Ou du moins, ils le croyaient.— C’est pire que je ne l’imaginais, souffla Liora. Sa voix s
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