Viel resta figé, son regard ancré dans celui du médecin, cherchant une réponse logique, une réponse qui le réconcilierait avec cette réalité qu’il venait de découvrir. Mais il n’y avait pas de logique, pas de réconfort dans les mots qui suivirent.Ses lèvres tremblaient, et la peur grandissait en lui comme une vague dévastatrice. Les images de son corps, qu’il avait toujours perçu comme un fardeau, prenaient un tour encore plus inquiétant. Il n’avait jamais pensé que son état pouvait aller aussi loin, que son corps pouvait porter cette anomalie de manière aussi visible. Mais maintenant, il était trop tard pour faire marche arrière.“Docteur…” La voix de Viel tremblait, étranglée par une angoisse croissante. “Ai-je… un utérus ? Est-ce que… je peux tomber enceinte ?”Le médecin ne sembla pas surpris par la question. Il avait sûrement déjà vu des patients dans des situations similaires. Mais pour Viel, ces mots étaient un nouveau coup au cœur, une vérité qu’il n’avait jamais voulu affron
La semaine passa lentement, marquée par les réflexions incessantes de Viel sur sa rencontre avec Elisa et sur son avenir. Mais ce matin-là, alors qu’il se rendait à la banque pour une réunion importante, il ne s’attendait pas à ce qui allait se produire.Il était dans la salle de réunion, debout devant l’écran, en train de présenter un projet complexe aux dirigeants de la banque. Sa voix, habituellement calme et maîtrisée, tremblait légèrement tremblante , un peu trop nerveux à l’idée de ses nouvelles responsabilités, maintenant qu il entrain de s’intégrer au travail permanent. Il savait que c’était un moment crucial, qui pouvait changer le cours de sa carrière.Alors qu’il continuait à énumérer les points du projet, une douleur aiguë et soudaine traversa son bas-ventre. Il s’arrêta net, ses yeux se plissèrent sous l’effet de la douleur. Ce n’était pas la première fois qu’il ressentait quelque chose de ce genre, mais cette fois, la douleur était beaucoup plus intense, presque insupp
Le reste du petit déjeuner se passa dans une atmosphère plus détendue, les conversations s’étoffant de plus en plus. Viel se sentait apaisé, bien que le doute demeure en lui. Mais pour la première fois depuis longtemps, il se permit de croire que, peut-être, des petites choses pouvaient réellement faire la différence.Lorsque le café prit fin, Elisa se leva, paya l’addition et lui donna un dernier regard plein de compréhension. “Je dois y aller, Viel. Mais on se voit bientôt, hein ?”Viel hocha la tête, un peu incertain mais déjà anticipant le prochain moment qu’ils partageraient. “Oui, bientôt,” répondit-il, son cœur battant doucement à l’idée de ce qui pourrait suivre.Elle lui fit un dernier signe de la main avant de quitter la pâtisserie, et Viel, un peu plus léger qu’à son arrivée, se retrouva seul avec ses pensées. Mais cette fois-ci, il n’était plus aussi inquiet de ce qui pourrait arriver. Il se sentait juste… prêt à voir où cette nouvelle rencontre pourrait le mener.En rentr
Les deux amis passèrent une soirée agréable, remplie de rires et de confessions. Viel se sentit bien, entouré de la chaleur de son amie et du vin qu’ils partageaient. Finalement, il se dit qu’il commencerait à envisager les choses sous un autre angle, qu’il laisserait de la place pour l’incertitude, mais aussi pour l’espoir. Après tout, tout semblait s’améliorer peu à peu, et ce n’était peut-être pas aussi terrible de lâcher prise parfois.Le lendemain matin, Viel se réveilla tôt, une douce lumière filtrant à travers les rideaux de son appartement. Il avait passé une soirée agréable la veille avec Martine, mais aujourd’hui était différent. En consultant son téléphone, il remarqua un message d’Élisabeth. Elle lui proposait de prendre le petit déjeuner ensemble, ce qui fit naître un sourire sur ses lèvres.“J’ai réservé une table à la pâtisserie en bas de chez toi. Ça te dit ?”Viel n’hésita pas une seconde avant de répondre. “Ça me va, j’arrive dans une demi-heure.”Il se leva rapideme
Viel resta un instant figé devant l’écran, son cœur battant plus fort. Un CDD. Il avait réussi à décrocher un contrat dans cette banque, un pas de plus vers la stabilité, vers un avenir plus clair. Tout à coup, il se sentit envahi par un mélange d’excitation et de nervosité. C’était ce qu’il avait cherché, non ? Une chance. Une opportunité. Et maintenant, elle était là devant lui.Il n’hésita pas longtemps. Il attrapa son téléphone et composa le numéro d’Hubert. Cela faisait quelques semaines qu’il n’avait pas eu l’occasion de discuter avec lui en dehors du travail, mais il savait que cet appel serait important.“Allô ?” répondit Hubert, la voix claire, sans aucune trace de fatigue.“Hubert, c’est Viel. Je viens de recevoir une proposition pour un CDD avec la banque,” dit-il, sa voix trahissant une pointe d’excitation. “Je serai là dès la semaine prochaine pour signer le contrat.”“Non, mais c’est génial !” répondit Hubert, une éclat de joie dans sa voix. “Tu sais que tu le mérites, V
Ils commencèrent à marcher tous les trois, avec Martine un peu en retrait, observant discrètement l’interaction entre Viel et Elisa. Les deux semblaient se détendre petit à petit, la conversation coulant presque naturellement entre eux. Viel se surprit lui-même en plaisantant de temps en temps, oubliant presque sa nervosité. Elisa semblait lui aussi faire l’effort de l’aider à se sentir à l’aise.Après quelques minutes de marche, Elisa s’arrêta devant un petit café qui semblait parfaitement adapté à l’occasion. “Qu’en dites-vous ?”“Ça me va,” répondit Viel, un peu plus calme qu’à son arrivée.“Super, alors je vous laisse ici. Je vais vous laisser en tête-à-tête, histoire que vous discutiez un peu plus à l’aise,” dit Martine en leur adressant un sourire chaleureux. “Je vous rejoindrai plus tard.”Viel n’eut pas le temps de réagir avant qu’elle ne disparaisse dans la foule. Elisa et lui se retrouvèrent seuls à l’entrée du café, un silence naturel s’instaurant entre eux.“Ça va ? Tu te
À la fac, le temps sembla s’étirer. Viel attendait avec impatience la pause déjeuner, où il retrouverait Martine. Dès qu’il la vit entrer dans le café étudiant, il se précipita vers elle, les bras chargés de livres. Il s’assit en face d’elle, et elle le salua avec un grand sourire.“Alors, comment ça va aujourd’hui ? T’as l’air plus détendu,” dit-elle en le fixant, attentive.Viel haussait les épaules, essayant de dissimuler la nervosité qui bouillonnait dans son estomac. “Ouais, ça va. Écoute, j’ai une surprise à te raconter.”Martine leva les sourcils, intriguée. “Une surprise ? Tu sais que tu me tiens en haleine, là !”Viel prit une grande inspiration et se lança. “Tu te souviens d’Elisa, la fille avec qui je suis tombé par hasard en sortant du taxi ? Eh bien, elle m’a proposé de prendre un café avec elle demain.”Martine écarquilla les yeux, complètement surprise. “Quoi ? Elisa, cette fille géniale qui t’as presque sauvé de te faire écraser par une voiture ? Et tu as accepté ?” El
Le déjeuner s’était déroulé dans une atmosphère détendue, et une fois le repas terminé, Viel et Martine prirent la direction de l’appartement de ce dernier. Viel, malgré son humeur changeante, était heureux de pouvoir passer du temps avec Martine. Elle avait toujours eu cette manière de rendre les moments les plus simples agréables, et il en avait grandement besoin en ce moment.Arrivés chez lui, Viel s’installa dans son salon, toujours un peu pensif, tout en observant Martine qui s’affairait déjà dans la cuisine. Il n’avait pas besoin de lui dire quoi faire ; elle connaissait bien son appartement, son mode de vie, ses petites habitudes. C’était un peu comme si elle était devenue une part intégrante de son quotidien, sans même qu’il s’en rende vraiment compte.“Je vais te faire un peu de ménage, ton appartement ressemble à un champ de bataille,” dit Martine en souriant en s’approchant de la machine à laver. Viel éclata de rire. Il savait qu’elle avait raison. Depuis quelques jours, il
Le lundi matin arriva sans crier gare, tirant Viel de ses pensées vagabondes. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit, ses pensées tourbillonnant entre ses inquiétudes, ses doutes, et les traces laissées par sa rencontre avec Elisabeth. Mais aujourd’hui, il devait se concentrer sur autre chose : la fac. Le quotidien l’attendait.Il se leva tôt, prit une douche rapide, s’habilla avec ses vêtements amples habituels et se bandit la poitrine. Il savait que personne ne le comprendrait s’il ne cachait pas sa véritable apparence. Une fois prêt, il saisit son sac, jeta un dernier regard à son appartement presque désert, puis sortit, fermant la porte derrière lui.Les rues étaient encore calmes, le soleil s’élevant lentement dans le ciel. Il prit un taxi comme à son habitude, pensant au message d’Elisabeth. Il n’avait pas encore répondu, se sentant toujours aussi incertain de ce qu’il devait faire. Et bien sûr, la rencontre de la veille l’avait laissé avec de nouvelles interrogations.Arrivé à l