MasukViel ne répondit pas. Il était trop fatigué, trop brisé. Il rejoignit Maxime, s’agenouilla à ses côtés et prit sa main dans la sienne.— Tu vas t’en sortir, murmura-t-il.Maxime sourit faiblement, les yeux embués de douleur, mais aussi de soulagement.— Je t’aime, Viel.— Je t’aime aussi. Et plus jamais je ne te laisserai seul.À l’extérieur, le jour commençait à se lever. Un nouveau chapitre s’ouvrait, encore fragile, mais plein d’espoir.Le ciel s’était teinté d’un bleu pâle, presque timide, alors que l’aube pointait doucement au-dessus de la forêt bordant la zone industrielle. Le froid du petit matin s’infiltrait dans les os, mais Viel ne le sentait même pas. Sa tête bourdonnait, son cœur battait encore à une vitesse folle, mais ses jambes le portaient, un pas après l’autre, hors de la cabane de l’enfer.Des policiers le guidaient, certains tenant Hubert fermement, d’autres protégeant Maxime, étendu sur une civière, le visage crispé par la douleur. Les gyrophares tournaient encore,
— Oh Roméo et Juliette, lança Hubert d’une voix railleuse, un sourire tordu accroché à ses lèvres. Il les fixait, blottis l’un contre l’autre, comme s’il assistait à une pièce de théâtre absurde. Sa silhouette, mince et nerveuse, était baignée dans la lumière rougeoyante des gyrophares qui dansaient désormais contre les murs de la cabane.— Comme c’est touchant, vraiment… L’amour triomphe toujours, pas vrai ? dit-il en reculant légèrement, le fusil toujours en main.Puis, sans prévenir, le coup partit.— BANG !Maxime cria, sa main se serrant instantanément contre sa jambe. Il s’effondra au sol, le visage tordu de douleur. Du sang coulait déjà entre ses doigts tremblants.— Maxime ! hurla Viel, se jetant à genoux à ses côtés, le cœur affolé. Il ne comprenait pas… Il ne comprenait plus rien. Il avait cru qu’Hubert s’était calmé, qu’il allait se rendre… mais non.— Arrête, arrête s’il te plaît ! cria-t-il en se tournant vers Hubert, les yeux rouges, noyés de larmes.Hubert restait là, l
Sur la route, Maxime appuya sur l’accélérateur. La nuit noire avalait les kilomètres tandis que les phares de sa voiture dessinaient une ligne de lumière fébrile dans l’obscurité. Son cœur battait à tout rompre. Il avait l’impression que la route s’étirait sans fin. Chaque bosse, chaque virage ralentissait son souffle. L’image de Viel, prisonnier, effrayé, en larmes, lui martelait le crâne.Il se repassait leur dernier échange au téléphone. Viel qui lui disait de ne pas le chercher. Sa voix tremblante. Et maintenant, cette vérité insupportable : il était retenu contre son gré, manipulé par un homme qu’il croyait être un ami.Maxime grogna, les poings crispés sur le volant.— Tiens bon, Viel. J’arrive.Pendant ce temps, Martine avait le téléphone collé à l’oreille, les doigts tremblants. Elle donnait toutes les informations à la police : la zone, l’adresse exacte, les éléments suspectant un enlèvement, les captures d’écran, les vidéos, les messages, tout.— Oui, l’agresseur s’appelle H
Maxime se leva brusquement, incapable de rester assis une seconde de plus. Il commença à faire les cent pas dans le salon.— Il a dû s’introduire chez moi pendant que j’étais au travail. Peut-être même pendant que j’étais là, qui sait… Ça expliquerait pourquoi certaines vidéos sont tellement bien cadrées. Ce type nous a observés pendant des semaines, peut-être des mois.Martine serra ses bras contre elle.— Et c’est lui qui a envoyé la photo du lycée à Viel ? Celle où… Maxime, c’était bien toi sur cette photo, non ?Le silence s’abattit un instant. Maxime ferma les yeux.— Oui… c’était moi. Je l’ai harcelé au lycée. J’étais un sale gosse, arrogant et plein de colère mal placée. Je n’ai jamais pensé qu’il reviendrait dans ma vie… et encore moins que j’en tomberais amoureux. J’ai tout essayé pour changer. Je suis pas le même homme. Et je l’aime vraiment…Noé posa une main sur son épaule.— Et Hubert savait ça. Il savait que tu étais son ancien harceleur. Il a utilisé cette info contre v
—Viel se leva, trébuchant légèrement en marchant jusqu’à la fenêtre. Il l’observa avec une attention frénétique. C’était la seule issue visible. Mais elle était complètement bloquée par la grille métallique. Il se demanda s’il avait des chances de la briser, mais la tache semblait bien trop difficile. Il se tourna à nouveau, cherchant quelque chose qui pourrait l’aider à se libérer.——Le bruit de pas le fit se retourner brusquement. Hubert était revenu dans la chambre. Il tenait un plateau avec un bol de soupe et une tasse de thé. Son regard était rempli de douceur, une douceur qui ne faisait qu’accentuer le malaise croissant en Viel.——— Tu vois, je pense à toi. Je veux que tu te sentes bien. Que tu sois heureux. Ici, avec moi.——Viel fixa Hubert avec dégoût, ses lèvres tremblant de colère.——— Tu crois que je vais être heureux ici, avec toi ?! Tu m’as enfermé ! Tu as tout détruit !——Hubert posa le plateau sur la table à côté du lit, mais il ne bougea pas.
Une cabane de bois, à l’écart, perdue dans une zone semi-forestière. Vieille, usée, les volets clos, le toit affaissé par endroits. Une maison que personne ne viendrait chercher. Un piège parfait.— Tu m’emmènes où…? souffla Viel en tentant de ralentir le pas.— Là où on pourra être tranquilles. J’ai préparé ça depuis des mois. Au cas où tu aurais besoin de t’éloigner, de te reconstruire… Avec moi.Viel sentit son cœur battre plus fort. Il se débattit légèrement, mais Hubert le serra de nouveau, cette fois avec une étincelle de frustration dans les yeux.— Ne rends pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont déjà. Je t’aime, Viel. C’est tout ce qui compte maintenant.Ils arrivèrent devant la porte. Hubert la poussa du pied. Elle s’ouvrit lentement dans un grincement sinistre. À l’intérieur, une pièce unique, sombre, faiblement éclairée par une ampoule nue pendue au plafond. Un vieux matelas, une table, quelques couvertures. Un poêle éteint. Et au mur, un tableau de liège couve







