Angleterre, 1875. Léna Morel, dix-huit ans, quitte la France pour suivre sa famille à Bristol, où son père, industriel ambitieux, espère asseoir sa fortune. Destinée à un mariage arrangé avec Adrien de Montreuil, un héritier aristocrate charmant mais calculateur, Léna voit sa vie tracée d’avance : bals, devoirs, convenances. Jusqu’au jour où son regard croise celui de Noah Blackwood, un jeune docker au passé trouble. Rebelle, mystérieux et farouchement libre, il appartient à un monde qui lui est interdit : celui des bas-quartiers, des luttes ouvrières et des secrets honteux. Malgré la barrière des classes, une attirance irrépressible les unit, faite de défis, de silences et d’étincelles. Leur relation naît dans l’ombre, entre rendez-vous clandestins et lettres cachées. Mais Noah cache un secret qui pourrait ruiner non seulement sa vie, mais aussi celle de Léna : il est lié malgré lui à un réseau criminel tenu par les élites mêmes que fréquente la famille Morel. Alors que les tensions sociales grondent et que le piège d’Adrien se referme, Léna doit choisir : suivre la voie qu’on a tracée pour elle, sûre mais étouffante, ou plonger dans l’inconnu avec Noah, quitte à perdre son rang, sa famille… et peut-être sa vie. Dans une Angleterre en pleine mutation, où la passion et le devoir s’entrechoquent, Léna et Noah devront braver leurs propres démons pour s’aimer. Mais à quel prix ?
View MoreLes montagnes étaient désormais derrière eux, silhouettes brumeuses figées à l’horizon. Ils avaient franchi la frontière. Un monde nouveau s’ouvrait devant eux — moins exigeant, plus sauvage, mais surtout… libre.Le village de Grafton, niché dans une vallée verdoyante, n’était qu’un hameau de pierres grises et de toits en ardoise. Les habitants y étaient simples, travailleurs, méfiants mais pas hostiles. Et surtout, personne ne connaissait leurs noms.—— Nous pourrions dire que nous sommes frère et sœur, proposai-je un matin en lavant du linge près du ruisseau. Ce serait plus simple.Noah fronça les sourcils, adossé à un tronc.— Je te regarde une seconde de trop et tout le monde devinera le contraire.— Alors nous serons… mari et femme ? suggérai-je, plus audacieusement.Il esquissa un sourire.— Tu veux m’épouser pour survivre ?— Je veux survivre pour pouvoir un jour t’épouser, répondis-je.Son regard se posa dans le mien. Il ne répondit pas. Il se leva simplement, s’approcha de m
Les jours avaient filé comme des éclats de lumière entre les doigts. Depuis l’affrontement, la cabane n’était plus un abri mais un souvenir brûlant. La mort de Garrick avait libéré Noah, mais elle avait scellé leur destin à tous deux : ils devaient fuir, quitter ce monde qui ne les accepterait jamais ensemble.Les routes étaient boueuses, les forêts épaisses, les villages hostiles. Le XIXᵉ siècle n’accordait pas de pardon aux femmes qui aimaient les mauvais hommes. Et encore moins aux hommes qui traînaient un passé sanglant.Mais ils avançaient. Côté à côte.---Noah boitait légèrement, une main posée contre son flanc bandé. La plaie guérissait lentement, mais il refusait d’admettre la douleur.— Tu pourrais te reposer un peu, murmurai-je alors que nous approchions d’un relais de poste abandonné.— Et te laisser porter mon sac toute seule ? Tu rêves.— Je suis forte, tu sais. Tu ne m’as pas vue la nuit où je t’ai sauvé ?Il sourit, faiblement.— Tu étais magnifique… et terrifiante.Le
Le calme était revenu, mais ce n’était qu’un mensonge. Un calme chargé d’électricité. Comme l’œil du cyclone.Noah observait la lisière des arbres, accroupi derrière un tronc, son fusil posé sur ses genoux. J’étais à quelques mètres de lui, cachée derrière un vieux muret de pierre. Le piège qu’il avait tendu – un câble relié à une planche cloutée – attendait, silencieux, prêt à se refermer.— Souviens-toi, m’avait-il dit. Ne tire que si tu n’as pas le choix. Tu vises la poitrine. Ou la jambe si tu veux juste les ralentir. Mais tu ne trembles pas, Léna. Pas maintenant.Je n’avais pas tremblé. Pas quand il m’avait mis une arme dans les mains. Pas quand il m’avait embrassée, la veille. Pas même maintenant, alors que je savais qu’ils arrivaient.Je n’avais plus peur. J’étais une autre.Et ils vinrent.—Ils surgirent des bois sans un bruit, comme des ombres qui savaient tuer. Trois, puis quatre… puis six. Tous armés. Tous dirigés par Garrick, sa machette au poing, son manteau noir agité p
Nous marchâmes longtemps dans la forêt détrempée, sans parler. Le silence n’était brisé que par les bruissements de la pluie dans les feuillages, les branches qui fouettaient nos vêtements, nos souffles courts.Noah ne me lâchait pas la main. Il avançait vite, mais jamais trop pour me laisser derrière. À travers l’obscurité humide, il traçait une direction invisible que je ne comprenais pas, mais que je suivais, aveuglément.— Encore un peu, murmura-t-il en me jetant un regard rapide. On y est presque.J’hochai la tête, même si mes jambes hurlaient d’épuisement.Une vingtaine de minutes plus tard, la forêt s’éclaircit. Entre deux troncs noueux, une vieille cabane apparut, bancale, presque invisible sous les ronces et la mousse.— Elle appartenait à un ancien braconnier que je connaissais, expliqua Noah. Personne ne la cherche. Elle est parfaite.Il enfonça la porte d’un coup d’épaule et me fit entrer. L’intérieur sentait le bois humide et la poussière, mais il y avait un lit de fortun
La pluie était revenue dans la nuit, transformant la terre des sentiers en un bourbier collant. Je me tenais à la fenêtre étroite de notre chambre d’auberge, les yeux rivés sur la route. Noah, assis sur une chaise, nettoyait son revolver avec une méthode presque mécanique, chaque mouvement trahissant sa tension.— Combien de temps avant qu’ils nous trouvent ? demandai-je, ma voix plus basse qu’un murmure.— Pas longtemps, répondit-il sans lever les yeux. Ils ont mes traces, ils connaissent mes habitudes. Cet endroit ne nous cachera pas éternellement.Je me retournai vers lui, la gorge serrée.— Alors fuyons encore, avant qu’ils n’arrivent.— Courir encore ? Tu ne comprends pas : tôt ou tard, il faudra leur faire face.Ses yeux verts se plantèrent dans les miens, brillants d’une résolution glaciale.— Je ne peux pas continuer à te faire fuir comme une criminelle, Léna. Si on les affronte, on peut peut-être disparaître pour de bon.Un bruit sec, à peine perceptible, résonna dehors : le
La décision fut prise cette nuit-là, dans le vieux hangar, sous le vacillement fragile d’une lampe à huile. Noah avait serré mes mains dans les siennes, ses doigts encore froids de tension.— Il n’y a plus de temps, murmura-t-il. Ils savent pour toi. Si tu restes ici, ils viendront te chercher… et ils ne feront pas dans la dentelle.— Et ma famille ? soufflai-je. Mère, père… ils vont me croire enlevée !Un éclat douloureux passa dans ses yeux.— Mieux vaut qu’ils te croient enlevée que morte.Je restai silencieuse, mes doigts crispés sur sa chemise trempée.— Où allons-nous ?— Loin d’ici. À l’est, peut-être. Il y a un vieil entrepôt hors de la ville où je peux nous cacher le temps que ça se tasse.Il relâcha ma main et attrapa un sac déjà prêt.— Prends uniquement ce dont tu ne peux te passer. Pas de bijoux, pas de lettres. Rien qui les conduise à nous.Je hochai la tête, le cœur battant à tout rompre.---Nous quittâmes les docks au petit matin, lorsque la brume recouvrait encore la
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