Chapitre 5

Mathieu... Mathieu...

Émilie s’est levée, ses lunettes n’étaient nulle part en vue, révélant ses yeux séduisants et brillants.

Elle a enlevé son manteau noir austère, a sorti sa chemise, a dénoué ses longs cheveux noirs et les a laissés tomber, a sorti un rouge à lèvres de son sac, a enlevé ses talons...

Dans les toilettes, Émilie a laissé l’eau couler sur son visage, rassemblant ses pensées.

Elle a levé les yeux vers le miroir. Sous la lumière éclatante, la femme était d’une beauté éblouissante, avec juste une touche de rouge à lèvres, assez pour captiver les cœurs.

À l’université, elle était la fleur du campus, adorée par beaucoup.

C’était après son mariage que Mathieu avait dit : « Émilie, je ne veux pas que les autres te voient, tu n’appartiens qu’à moi. »

C’était pourquoi elle avait commencé à porter de grosses lunettes, à attacher ses cheveux, à se donner un air plus âgé.

Mais maintenant...

Que faisait Mathieu ?

Ses yeux se sont remplis de colère. Émilie mordait ses dents, un goût de fer envahissant sa bouche.

Pourquoi ?

Pourquoi, alors que Mathieu la trompait devant elle, devant tout le monde et elle devait rester fidèle à ce vaurien ?

Il avait osé lui faire ça !

Émilie a serré les poings, son regard devenant déterminé et elle a quitté les toilettes.

Le couloir était sombre, les lumières colorées créant une atmosphère ambiguë.

Émilie, toujours ivre, titubait le long du mur.

Sa tristesse et sa douleur étaient exposées sans défense en cet instant.

Christophe a froncé les sourcils, ne sachant pas pourquoi il l’avait suivie en la voyant arriver ici, désemparée.

La voyant dans cet état, une vague de sentiment a traversé son cœur.

À ce moment, Émilie, chancelante, s’est écrasée dans ses bras.

Christophe a froncé les sourcils, parlant d’une voix froide : « Émilie Seydoux. »

Émilie a plissé les yeux, semblant entendre quelqu’un l’appeler d’une voix froide et détachée.

Elle a levé la tête, l’homme se tenant devant elle, le visage sévère, les lèvres pincées, la regardant de haut.

Sa vision floue est devenue peu à peu claire.

Émilie a reconnu l’homme devant elle.

« Christophe... Christophe Berthier ? »

Se redressant en titubant, Émilie a regardé l’homme avec un froncement de sourcils : « Vous... pourquoi... »

Christophe a regardé la femme devant lui, un regard froid dans ses yeux : « Madame Seydoux n’est pas en train d’imiter une jeune fille qui se noie dans l’alcool à cause d’un chagrin d’amour, n’est-ce pas ? » Pour un homme qui ne valait même pas la peine d’être aimé ?

Émilie n’a pas bien entendu ses mots, sentant seulement son cœur douloureux, empli de la trahison de Mathieu.

Il avait une autre femme...

Il l’avait trahie...

« Émilie Seydoux ? » Sentant le corps doux de la femme contre lui, Christophe a légèrement froncé les sourcils, la soutenant.

Il s’est baissé et soudain ses lèvres ont rencontré une douceur.

Un baiser imprégné d’une légère odeur d’alcool s’est posé sur lui, accompagné du corps souple de la femme se pressant contre lui.

Ses yeux se sont légèrement élargis et il a tendu la main pour la repousser, mais la personne en face ne lâchait pas prise.