Chapitre 4

Astrid la regardait avec des yeux implorants. Mais Émilie a lu dans son regard un défi et a soudain compris :

C'était elle qui avait envoyé la photo ce soir !

Sa révélation intentionnelle du tatouage de rose, avait pour but de provoquer une confrontation !

Et Mathieu, il était dans tout ça ?

Émilie se sentait comme si un morceau de verre s’était enfoncé dans son cœur. Elle a regardé l'homme doux à son côté, avait-il aussi voulu qu'elle sache ?

Voulait-il la pousser à demander le divorce ?

Mathieu, toujours avec l'air d'un mari doux, a dit : « Émilie, je vais aider Astrid à changer de vêtements. Peux-tu continuer à accueillir nos invités ici ? »

Émilie, retenant l'amertume dans son cœur, a forcé un sourire : « D'accord. »

Cependant, l'esprit d'Émilie était troublé, les images de la photo sur son téléphone revenant sans cesse à son esprit.

Astrid et Mathieu ne pouvaient pas être aussi impudents...

Sans vraiment savoir pourquoi, elle s’est retrouvée à les suivre inconsciemment.

« Madame Seydoux ? »

Arrivée à l'ascenseur, Émilie n'a pas remarqué que quelqu'un l'appelait, jusqu'à ce qu'on prononce son nom.

Levant les yeux, elle a vu Christophe et son assistant dans l'ascenseur. C'était l'assistant qui l'avait appelée.

L'homme, au visage froid et indifférent, n'affichait aucune émotion sur son visage sévère et beau.

« Désolée », Émilie a jeté un coup d'œil embarrassé et est entrée.

Dans l'ascenseur confiné, Émilie a vérifié plusieurs fois son téléphone.

Le trajet du 76e étage au rez-de-chaussée était long et la présence intimidante de l'homme derrière elle, ainsi que son odeur légère de tabac froid, l'entouraient.

Enfin arrivée au rez-de-chaussée, Émilie s'est empressée de sortir, mais l'homme derrière elle l'a soudainement interpellée.

« Madame Seydoux. »

« Quoi ? » Émilie s'est arrêtée et s'est retournée.

Christophe a levé les yeux vers elle, son regard noir et perçant : « Si vous rencontrez des problèmes dans le projet, je n'hésiterai pas à y mettre fin. »

Émilie, légèrement surprise, a compris qu'il doutait de son état d'esprit, et son visage s'est légèrement durci : « Monsieur Berthier, ne vous inquiétez pas, je sais séparer les affaires personnelles des affaires professionnelles. »

Christophe l'a regardée, un sourire sarcastique apparaissant sur ses lèvres : « C'est ce que j'espère. »

Après cela, les portes de l'ascenseur se sont fermées.

Émilie est restée un moment à l'entrée, perplexe quant à la signification du sourire de l'homme, puis s'est rapidement tournée pour partir.

Dehors, la température était encore plus basse. À peine a-t-elle fait quelques pas qu'elle a eu de la chair de poule sur ses jambes.

Elle a regardé autour et a finalement aperçu la voiture de Mathieu garée à côté de l'entreprise.

Avant même de s'approcher, elle a entendu des gémissements étouffés venant de l'intérieur de la voiture.

Pétrifiée, Émilie s'est arrêtée.

La voiture a commencé à se balancer légèrement. Les gémissements bas de la femme et les grognements retenus de l'homme sont arrivés clairement à ses oreilles.

Les portières étaient fermées et les fenêtres arrière embuées laissaient entrevoir des traces ambiguës de mains sur le verre.

Tout était vrai !

…

Au bar, assise au comptoir, Émilie buvait verre après verre.

Les images de la scène la hantaient sans cesse.

Mathieu l'avait trahie...

« Émilie Seydoux, je t'aime, je t'aime depuis longtemps ! »

« Émilie, épouse-moi, je te promets de toujours bien te traiter. »

« Ce n'est pas grave, Émilie, même si nous ne pouvons pas avoir d'enfant, tu seras toujours mon trésor... »

« ... »

Menteur ! Menteur !

Sa vision était floue, elle ne savait pas si c'était à cause des larmes ou d'autre chose, son cœur se brisait.

Son mariage de trois ans, une lutte acharnée de trois ans, n'était qu'une plaisanterie !