Chapitre 4

Céleste s'est figée, elle a regardé Antoine avec incrédulité : « Je m'en suis pris à elle ? »

Alors, il était venu la trouver à cause d'Élise ?

« Elle est ta supérieure hiérarchique, quoi qu'il en soit, tu n'aurais pas dû la mettre dans l'embarras devant tout le monde. » Antoine lui a parlé d'un ton officiel, sans aucune chaleur conjugale.

Céleste a réprimé l'amertume dans sa poitrine et elle a soudain éclaté de rire : « Tu n'aurais pas oublié que c'est moi le chirurgien principal ? Est-ce que je n'ai pas ce droit ? »

« Alors tu aurais aussi oublié, n'est-ce pas. » Antoine a esquissé un sourire teinté de moquerie. « Moi aussi, j'ai le droit de décider si je dois remplacer le chirurgien principal. »

Le cœur de Céleste a reçu comme un coup violent, il s'est mis à trembler fortement.

Mais, malheureusement, elle avait déjà demandé sa mutation. Qu'il change ou non de chirurgien principal n'avait plus rien à voir avec elle.

« À l'avenir, ne… »

« Président Caron, si tu veux changer, alors change. » Elle l'a interrompu.

Le sourire d'Antoine s'est figé, puis il est devenu plus sombre. Il l'a fixée intensément.

Autrefois, elle ne l'appelait Président Caron ou Monsieur Caron qu'en présence d'autres personnes.

Mais en privé, elle ne l'avait jamais appelé ainsi, encore moins avec une telle distance.

« Comment tu m'as appelé ? »

« Président Caron. » Céleste a répondu avec un calme extrême, puis elle a répliqué : « Ce n'est pas comme ça que tu veux que je t'appelle ? »

Il a froncé les sourcils, sur le point de dire quelque chose, lorsqu'une infirmière est soudain sortie en courant : « Docteur Aubry, on ne sait pas pourquoi, mais la famille du patient s'est disputée avec Directrice Petit ! »

Céleste n'avait pas encore réagi que l'homme à ses côtés était déjà parti presque sans s'arrêter, ne lui laissant qu'une silhouette de dos.

En voyant son air inquiet parce qu'il s'agissait d'Élise, Céleste n'avait pas pu s'empêcher de sourire…

Quand est-ce qu'il s'est jamais inquiété pour elle ?

La famille du patient s'est disputée avec Élise devant la chambre, on ne savait pas pour quelle raison.

Quand Céleste est arrivée, elle a déjà entendu le cri d'Élise.

Elle s'est frayée un chemin dans la foule et a vu Antoine protéger Élise devant lui : il a arrêté la main du parent qui voulait frapper Élise, tandis qu'Élise, terrorisée, s'est réfugiée dans ses bras avec un air pitoyable.

Le parent du patient a été visiblement intimidé par l'allure d'Antoine : « Toi… t'es qui ? »

Antoine a repoussé ce parent : « On ne peut pas parler tranquillement ? Pourquoi fallait-il lever la main ? »

« Demande-lui donc ! » Le parent a pointé Élise du doigt et s'est emporté : « Mon fils vient de sortir du bloc opératoire, il a survécu de justesse, et elle, en tant que médecin, elle est venue faire la visite et elle a trouvé sa blessure dégoûtante ! Si elle ne supporte pas ça, pourquoi fait-elle ce métier ? »

« Ce n'est pas vrai… » Élise a secoué la tête et, les yeux rougis, elle a regardé Antoine. « Antoine, ce matin j'ai mangé quelque chose qui ne passait pas, j'avais l'estomac dérangé et j'ai eu des nausées, ce n'était pas à cause du patient. »

Il a hoché la tête : « Laisse-moi régler ça. »

Antoine s'est tourné vers le parent du patient : « Elle n'allait pas bien, ce n'était pas volontaire. Voilà ce que je propose : je prendrai en charge les frais d'hospitalisation. »

En entendant ces mots, le parent, d'abord furieux, n'a plus osé insister et avait dû laisser tomber.

« Quelle poisse ! » Le parent est retourné dans la chambre.

« Je suis désolée, Antoine, je t'ai causé des ennuis. » Les yeux d'Élise brillaient d'une tendresse inquiète. « Tu n'avais pas besoin de prendre ma défense, et si tu avais été blessé ? »

Antoine a souri : « Ce qui compte, c'est que tu n'aies rien. »

« Directrice Petit, le président Caron est ton petit ami, non ? »

Élise a baissé les yeux avec un sourire timide : « Non, ne dites pas de bêtises… »

« Allez, arrête, vous allez si bien ensemble, toi et le président Caron ! »

Les autres ont aussitôt renchéri, ajoutant des plaisanteries.

Le regard d'Antoine a dépassé la foule.

Quand leurs yeux se sont croisés, Céleste avait l'impression que son cœur était écrasé, rempli d'amertume.

Son mari était tellement assorti avec une autre femme.

Et sa présence, à elle, paraissait de trop.