Après six ans de mariage glacial, le PDG l’aime enfin

« Céleste, tu as bien réfléchi ? Tu veux vraiment être mutée à l'Hôpital Saint-Étienne de Besançon ? »

Le directeur de l'hôpital, Lucas Moreau, tenait la demande de mutation de Céleste, la regardant avec étonnement.

Les cils de Céleste frémissaient légèrement, tandis qu'un sourire amer se dessinait sur ses lèvres : « J'ai déjà décidé. »

Voyant qu'elle était résolue, Lucas a poussé un profond soupir et a fini par signer la demande de mutation.

Céleste est sortie du bureau du directeur et a rencontré dans le couloir Antoine, Élise Petit en blouse blanche et son fils.

Céleste s'est arrêtée un instant.

Une scène d'une rare harmonie s'est alors offerte devant elle, qui ressemblait à celle d'une famille de trois personnes. Élise tenait la main du petit garçon et marchait aux côtés d'Antoine, tandis que l'enfant, de l'autre main, tirait doucement sur lui, un large sourire illuminant son visage.

Cette image a sans aucun doute frappé douloureusement ses yeux et son cœur.

La patience et la tendresse dont Antoine faisait preuve envers Élise et son fils étaient des choses qu'elle n'avait jamais reçues de sa part.

Elle savait qu'Antoine la détestait.

Élise avait été le premier amour d'Antoine. Ce n'est qu'après avoir conclu un marché avec la grand-mère d'Antoine, Sophie Chevalier, et avoir ainsi réussi à l'épouser, que Céleste avait appris leur séparation.

Aux yeux d'Antoine, Céleste n'était rien d'autre qu'une femme perfide, qui avait profité de sa vulnérabilité et qui, par tous les moyens possibles, avait réussi à l'épouser.

Mais Antoine n'a pas su que Céleste l'avait connu avant Élise, seulement qu'il ne se souvenait plus d'elle…

Céleste, pour sa part, croyait qu'en l'épousant, elle pourrait non seulement raviver sa mémoire à son égard, mais aussi réchauffer ce cœur qui lui semblait si froid.

Mais elle s'est complètement trompée.

Il la détestait.

Comment aurait-il pu l'aimer ?

Étant mariés depuis six ans, il n'aurait jamais continué à se déclarer célibataire en public, et encore moins à faire semblant de ne pas la connaître.

« Docteur Aubry ? » Élise l'a aperçue.

Antoine, cependant, fronçait les sourcils en fixant intensément Céleste, comme s'il craignait qu'elle ne révèle leur lien.

Sa distance a fait un instant mal au cœur de Céleste, puis elle a retrouvé rapidement son calme : « Directrice Petit, Monsieur Caron. »

Antoine avait récemment pris des parts dans le Centre Hospitalier Sainte-Louise et était devenu actionnaire de l'hôpital.

Mais Céleste savait que son investissement n'avait pas été pour elle, mais pour Élise.

Après le retour d'Élise en France, c'est Antoine qui l'a fait entrer à l'hôpital, et dès son arrivée, on lui a attribué le poste de directrice de chirurgie.

Tout le monde à l'hôpital savait qu'Élise bénéficiait du soutien d'Antoine, et en ce qui concernait les rumeurs récentes circulant à l'intérieur de l'établissement selon lesquelles il serait le petit ami d'Élise, Antoine n'avait jamais pris la peine de les démentir ou de donner la moindre explication.

Élise, avec une naturelle aisance, a enlacé le bras d'Antoine et lui a dit : « Docteur Aubry, tu as été bien trop polie. Ici à l'hôpital, tu es mon aînée et moi, je viens à peine de commencer, donc il y a encore beaucoup de choses que j'ai besoin de te demander et d'apprendre de toi. »

Sans que Céleste ait eu le temps de prononcer un mot, le petit garçon s'est jeté dans les bras d'Antoine et lui a dit : « Papa, je suis fatigué, tu peux me porter, s'il te plaît ? »

Le visage de Céleste a changé brusquement.

Ce petit garçon l'appelait papa ?

Élise a feint l'indignation : « Nicolas, comment peux-tu l'appeler comme ça ? » Puis elle s'est tournée vers Antoine avec un air désolé : « Désolée, Antoine, l'enfant ne sait pas ce qu'il fait. »

Le regard d'Antoine a effleuré Céleste, son visage n'a montré aucune trace de colère. Il a simplement pris doucement Nicolas Petit dans ses bras et a dit : « Ce n'est rien. »

« J'aime Antoine papa ! » Nicolas s'est accroché à son cou en faisant la moue : « Si seulement Antoine papa était vraiment mon papa ! »

« Eh toi ! » Élise a tapoté doucement la tête du petit.

Céleste a serré les poings.

Elle n'avait jamais vu Antoine aussi tendre et attentionné.

Tant pis.

De toute façon, elle n'aurait jamais pu réchauffer son cœur.

C'était mieux ainsi.

Elle a refoulé son amertume, a contourné les trois personnes et est entrée dans l'ascenseur.

…

La demande de mutation de Céleste n'a pas été rendue publique, et elle n'en a pas parlé à Antoine, estimant que ce n'était pas nécessaire.

Après tout, il ne voulait peut-être même pas le savoir.

Elle a conduit jusqu'au Manoir Caron et a sonné à la porte.

Peu après, la gouvernante Aurélie est sortie pour ouvrir : « Madame Céleste, vous êtes rentrée ? »

« Mamie est là ? »

« Madame Sophie est là, entrez vite. » Aurélie Simon a fait preuve d'un grand respect envers Céleste.

Sophie était la matriarche respectée de la famille Caron. Après le décès du grand-père d'Antoine, elle a géré presque toutes les affaires familiales.

Sophie venait du sud de la France et sa famille d'origine était un véritable empire commercial dans cette région. Dans sa jeunesse, elle avait fait preuve d'une détermination et d'une compétence remarquables. Même la belle-mère de Céleste avait de l'aversion pour elle, n'avait jamais osé lui causer la moindre difficulté.

Aurélie a conduit Céleste dans un salon paisible. Sophie était assise dans un fauteuil près de la fenêtre, manipulant son chapelet.

« Madame Sophie, Madame Céleste est arrivée. »

Sophie a ouvert lentement les yeux et s'est tournée : « Viens t'asseoir. »

Après le départ d'Aurélie, Céleste s'est assise sur le canapé à côté de Sophie, a baissé doucement la tête et a joint les mains, priant silencieusement un moment.

Sophie, toujours très dévote, attachée aux rites et à l'éducation familiale, allait souvent seule à l'église pour prier.

« Mamie, je veux divorcer d'Antoine. »