Mara
Le lendemain matin, j’étais encore allongée sur le lit, les yeux grands ouverts, le regard perdu au plafond. Les souvenirs de la veille tournaient en boucle dans ma tête. Ce message d’Elias, ce sourire qu’il avait réussi à faire naître sur mon visage… C’était doux. Inattendu. Dangereusement agréable. Je m’étirai paresseusement avant de m’asseoir au bord du lit. Je passai une main dans mes cheveux tout emmêlés et laissai échapper un soupir. J’avais une routine à reprendre, une journée à affronter. Pas le temps de rêvasser. Je me levai, rangeai un peu ma chambre, puis filai sous la douche. L’eau chaude me fit un bien fou, comme si elle lavait un peu mes doutes. À peine sortie, mon téléphone vibra sur la table de chevet. Une notification. > « Bonjour la belle au bois dormant, j’espère que tu es bien réveillée et passe une bonne journée ma belle. — Elias » Je souris comme une idiote. Mes joues se réchauffèrent sans prévenir. Je me surpris même à relire le message une deuxième fois. Puis une troisième. Je lui répondis simplement : > « Merci, gentil. Bonne journée à toi aussi » J’enfilai une tenue simple mais jolie — jean taille haute, haut blanc un peu moulant — et descendis à la cuisine. La maison semblait vide. Seule la tante était devant la télé, absorbée par son émission du matin. — Bonjour, la saluai-je poliment. — Hm… répondit-elle sans même détourner le regard de l’écran. Pas étonnant. Je me servis un petit déjeuner rapide, m’installai seule à la table et mangeai à ma faim. Pour une fois, personne pour commenter ma façon de manger ou me rappeler mes obligations. Direction le boulot. Le trajet en taxi fut silencieux, mais mon esprit, lui, ne cessait de tourner. Elias. Ce regard. Cette voix. Ce message. Et si… Non. Stop, Mara. N’y pense même pas. En arrivant au magasin, je retrouvai Josh mais pas Annie. Il m’expliqua qu’elle avait attrapé un rhume et ne viendrait pas. Apparemment, j’étais celle qui devait la remplacer pour la journée. Étrangement, ça ne me dérangeait pas. J’étais d’humeur plutôt sereine. La journée fut même agréable. Les clients étaient gentils, souriants, certains me laissèrent de petits pourboires. Rien de fou, mais c’était ces petites attentions qui me redonnaient foi en la journée. J’avais la sensation de respirer. Le soir venu, je repris un taxi. En arrivant, surprise : la maison était vide. Silence. Le genre de calme qui te serre contre lui et te dit que tu peux enfin relâcher la pression. Je montai dans ma chambre, pris une bonne douche chaude et m’allongeai quelques minutes, les yeux fermés. Driiiiing ! La sonnerie de la porte me fit sursauter. Je descendis en vitesse et ouvris. — MARIAM ! lançai-je, toute excitée. — Maaaaraaaa ! cria-t-elle à son tour. On s’enlaça comme deux sœurs qui ne s’étaient pas vues depuis des mois. Elle dégageait cette énergie contagieuse que j’adorais. On monta directement dans ma chambre, prêtes à papoter comme au bon vieux temps. — Bon, raconte, commença-t-elle en s’installant sur mon lit. Ce sourire sur ton visage ne ment pas ! Qui est l’heureux élu ? Je rougis immédiatement. Elle éclata de rire. — Ne me dis pas que c’est ce fameux Elias ! chuchota-t-elle, les yeux pétillants de malice. Je hochai la tête timidement. — Il m’a écrit ce matin. Il m’a appelée "la belle au bois dormant". Et j’ai... j’ai répondu. — Ouuuh ! s’exclama-t-elle. Je suis fière de toi ! Tu vois, je t’avais dit que tu devrais lui laisser une chance. Il est doux, il est respectueux. Et surtout, tu n’as pas l’air triste quand tu parles de lui. — Oui mais... j’ai peur, Mariam. Peur de trop m’attacher. Et s’il disparaissait ? Et s’il me blessait comme les autres ? Elle prit ma main, la serra doucement. — On a toutes peur, tu sais. Même moi avec Jonathan. On est ensemble depuis des mois maintenant, mais parfois, j’ai cette boule dans le ventre. Ce doute. Cette peur de ne pas être suffisante. — Tu plaisantes ? Toi ? Avec ce corps, ce sourire et cette aura ? C’est toi qui fais peur aux hommes, pas l’inverse, lançai-je en riant. Elle leva les yeux au ciel. — Tu crois ça, mais tu sais ce qu’il m’a dit l’autre jour ? Que parfois il sent que je le regarde sans vraiment le voir. Comme si j’étais ailleurs. Et il n’a pas tort. Il me manque une sécurité, Mara. Une vraie. Un silence doux s’installa. — Tu sais ce que je crois ? dis-je en la regardant droit dans les yeux. On est toutes les deux en train d’essayer d’apprendre à aimer… sans se perdre nous-mêmes. — Tu sais que t’as un cerveau magnifique quand tu veux ? souffla-t-elle. On rit ensemble, comme deux gamines. Puis la discussion dériva sur nos souvenirs d’enfance, nos rêves les plus secrets. — Tu sais ce que j’aimerais vraiment ? demandai-je. — Dis-moi. — Voyager. Un jour. Toute seule. Voir la mer, respirer loin d’ici. Juste… être libre. Même une semaine. — Tu le feras. Je te jure que tu le feras, dit-elle en me prenant dans ses bras. On resta ainsi quelques minutes, sans parler, juste à sentir la présence de l’autre. C’était ça, l’amitié vraie. Celle qui n’a pas besoin de mots pour rassurer. Ce soir-là, je me sentais moins seule. Plus forte. Et peut-être un peu plus prête à ouvrir la porte de mon cœur. Bon, je vais te laisser, il se fait tard et demain je dois me lever tôt pour le taf. — D’accord, merci d’être passée. Ça m’a fait du bien de parler avec toi. — Toujours là pour toi ma belle, tu le sais. Elles se firent un câlin chaleureux, puis Mariam quitta la chambre. Mara referma la porte derrière elle et se laissa tomber sur le lit dans un long soupir. Le silence de la maison lui parut soudain immense, mais apaisant. Elle prit son téléphone machinalement pour scroller un peu. Sur I*******m, les gens partageaient leurs soirées, des plats appétissants, des selfies, des vidéos drôles. Elle ne s’attarda pas longtemps. Une notification apparut : Elias. > Elias : « Alors, la reine a-t-elle retrouvé son trône après la visite de sa conseillère ? » Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle tapa rapidement une réponse. > Mara : « La conseillère est partie, mais elle m’a laissée avec plein de réflexions. » > Elias : « En parlant de réflexion… et si on en faisait ensemble demain matin autour d’un bon café ? Elle hésita un instant, ses doigts suspendus au-dessus du clavier, puis se lança : > Mara : « C’est vrai. Et pourquoi pas ? Ça me changera les idées. » > Elias : « Parfait. Disons 10h au Coffee & Chill ? Je t’attendrai. » > Mara : « Entendu, à demain Elias » > Elias : « Dors bien, jolie Mara. » Elle rougit légèrement en lisant ce dernier message. Puis elle verrouilla son téléphone, le posa sur la table de nuit et s’étendit confortablement sur le lit. Son esprit vagabonda entre les mots doux d’Elias, les souvenirs de leur première rencontre, et les regards qu’il posait sur elle. Il avait quelque chose… de différent. Elle laissa échapper un léger soupir en fermant les yeux, les pensées encore animées mais douces, presque sucrées. Et doucement, le sommeil l’enveloppa.MaraJe me tenais devant le miroir, le cœur battant légèrement plus vite que d’habitude. Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Aujourd’hui, Mariam et moi allions être les filles d’honneur. Rien que cette idée me donnait un mélange d’excitation et de trac. Nous avions promis d’être à la hauteur, et je comptais bien honorer cette promesse.Dans la chambre, Mariam avait déjà terminé. Elle se tenait près de la porte, patiente, élégante dans sa robe, son maquillage parfaitement posé. Elle était superbe, comme toujours, avec cette aisance naturelle qui me faisait sourire.— Tu es encore sur ton mascara ? me lança-t-elle en riant doucement.Je m’approchai un peu plus du miroir. J’avais pris le temps de travailler chaque détail : le fard à paupières qui soulignait la couleur de mes yeux, le rouge à lèvres subtil mais éclatant, et les boucles de mes cheveux qui retombaient en cascade sur mes épaules. La lumière venant de la fenêtre se reflétait sur ma peau, me donnant l’impression
Mara Trois semaines se sont écoulées.Aujourd’hui, c’est le grand jour : le mariage de la sœur de Mariam. Mes grands-parents sont déjà repartis, mais l’ambiance promet quand même d’être haute en couleurs.Comme je vous l'avez pas encore dit , Oui Mariam à une grande sœur . Elle ne vivait pas avec elle, mais seule, dans son propre appartement. Elle s’appelle Melinda, mais tout le monde l’appelle Mell. Une femme qu’on ne peut pas oublier au premier regard. Grande, avec des formes parfaites, un port de reine. Ses yeux marron ont cette intensité qui vous force à les regarder une seconde fois, et son sourire… ce sourire-là pourrait faire tomber n’importe qui sous son charme. Mell a ce genre de présence qui attire l’attention même sans prononcer un mot.Mais revenons à là où nous étions.Épuisée, je m’installe au bord du lit. Je me lève, attrape mon téléphone sur la table de nuit et vérifie mes messages.Un nouveau SMS de Mariam clignote sur l’écran :> "Prête pour aujourd’hui ? On passe l
Mara On sort de la chambre ensemble et descendons au salon. La maison est déjà bien vivante. Le soleil éclaire les rideaux et la pièce sent bon le café. Je vois tout le monde rassemblé. La grand-mère de Mariam, assise dans son fauteuil préféré, relève la tête dès qu’elle m’aperçoit. — Ah, Mara chérie ! Tu as bien dormi ? me demande-t-elle en me faisant signe d’approcher. — Oui, très bien, merci grand-mère. Je m’approche et l’embrasse sur la joue. Son visage est doux, chaleureux. Je m’assois à côté d’elle. — Je ne t’ai même pas entendue rentrer hier soir. Tu es rentrée tard ? dit-elle en fronçant légèrement les sourcils. Je hoche la tête doucement. — Oui, un peu tard… désolée si je t’ai inquiétée. Elle me fait un signe de la main, comme pour balayer ma phrase. —Ne t'inquiète pas ma fille . L’essentiel, c’est que tu sois en sécurité. Elle se tourne ensuite vers Mariam. — Et toi ma fille, comment vas-tu ce matin ? Tu sembles un peu fatiguée. Mariam sourit timidement. — Un p
Mara « Mara, ma chérie... viens là, ma puce. » Une voix douce, presque un murmure, se fit entendre dans le lointain. Je tournais lentement la tête, confuse, le cœur soudain pris d’une chaleur familière. Cette voix… je la connaissais. Je la connaissais tellement bien que chaque syllabe me transperça l’âme. — Maman ! soufflai-je, en me relevant à moitié dans ce qui semblait être un champ de lumière douce. Et là… je la vis. Elle se tenait là, droite, majestueuse, le sourire tendre, les bras ouverts comme lorsqu’elle m’attendait à la sortie de l’école. Mon cœur se serra, les larmes me montèrent aux yeux. — Maman… tu es là… dis-je en m’approchant lentement d’elle, chaque pas résonnant comme une note de piano brisée. Elle me sourit. Mais son image commença à s’effacer, se fragmenter dans l’air comme de la poussière d’étoiles. — Maman ! criai-je, paniquée. Ne pars pas ! Reste avec moi, maman ! Ne me laisse pas ! Je tombai à genoux, sanglotant, les bras tendus vers elle alors qu’ell
Elias Je suis resté, seul dans le yacht presque vide, figé devant la chaise vide qu’elle venait de quitter. Mon cœur battait à une vitesse folle, mais pas à cause de la peur. À cause d’elle. À cause de ce que je venais de perdre. Mara. Je m’en voulais. Putain… J’aurais dû attendre. Ou j’aurais dû lui dire plus tôt. Je ne sais plus. J’ai merdé. Je le sens. Je m’assois lentement, les mains crispées sur la table. Le serveur vient m’apporter l’addition. Il me lance un regard inquiet. Je devais avoir une sale tête. Sans un mot, je règle et sors. Je monte dans ma voiture et reste là, moteur éteint, les mains sur le volant. Je n’ai pas essayé de la suivre. Elle avait besoin d’espace. Mais est-ce qu’elle reviendra ? Est-ce qu’elle me pardonnera ? Est-ce qu’elle pourra jamais aimer un type comme moi, un mafieux ? Je rentre chez moi avec cette boule au ventre. Mes hommes me saluent à l’entrée, je ne réponds même pas. Je monte directement dans mon bureau et m’effondre sur le fauteuil en cu
Je me suis assise face à Elias, le cœur tambourinant, sans même comprendre pourquoi. Le restaurant était magnifique, tamisé juste ce qu’il faut. Il y avait cette ambiance feutrée, presque romantique… si seulement je savais ce qui m’attendait. Il leva calmement sa coupe de vin, me regarda droit dans les yeux, et dit avec assurance : — Comme je te l’ai dit… je suis un homme. Je fronçai les sourcils, confuse, en piquant ma fourchette dans mon assiette. — Oui, et ? Il sourit, lentement, comme s’il s’apprêtait à me livrer un secret lourd. — Et un homme d'affaires, ça se respecte… ça se craint. Je m’arrêtai. Cette phrase sonnait étrange. Presque trop grave pour le contexte. Je pris une gorgée de vin, soutins son regard, et répondis : — Bah moi aussi, j’aimerais travailler dur et devenir une femme qu’on respecte. Il eut un petit rictus, un de ceux qu’on ne sait pas comment interpréter. Puis, il posa son verre, me regarda dans les yeux, et lâcha… la bombe. — Je suis dans la mafia,