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Chapitre 4

Dallas balaya du regard la maison. Tout était en désordre ! Elle poussa un soupir. Elle allait donc faire le ménage et cela pourrait prendre toute sa journée. Elle prit les bouteilles de Whisky qui trainaient par terre et les mit dans un sac-poubelle. Les coussins du canapé n’étaient pas en place. Tout était poussiéreux ! On aurait cru qu’elle avait quitté sa maison depuis plusieurs mois alors qu’elle ne s’était absentée qu’une semaine. Elle monta les escaliers pour prendre de quoi faire le ménage. De retour dans le salon, elle passa l’aspirateur et dépoussiéra le tapis. Elle nettoya les vitres qui séparaient le salon de la terrasse. Ensuite elle s’occupa de la cuisine et de son bureau.

Assise sur l’une des marches d’escalier, elle inspecta du regard, pour une deuxième fois, le salon. Elle éprouva une énorme satisfaction en voyant que tout était redevenu comme avant. Elle se dirigea ensuite dans la cuisine pour se faire du café et alla s’installer sur la terrasse avec sa tasse en main. Alors qu'elle portait son café, elle entendit son téléphone sonner. Ça devrait être Eleanor pensa-t-elle alors qu'elle se précipitait pour prendre l’appel.

Dallas fronça les sourcils lorsqu’elle se rendit compte que cet appel venait d'un numéro inconnu.

— Bonjour ! Fit-elle après avoir décroché.

— Bonjour Dallas.

Le cœur de celle-ci s'emballa lorsqu’elle reconnut cette voix. Elle essaya tant bien que mal de maîtriser sa rage. Durant toute la semaine, elle s'était donnée un mal fou pour oublier ces retrouvailles qui avaient failli lui coûter la vie. Bien évidemment, elle savait qu'un jour à l'autre elle serait confrontée à lui, mais elle ne pensa pas que ça viendrait si tôt.

— Tu ne t'attendais sans doute pas à mon appel et je suppose que ça ne te plaît pas du tout que j'aie ton numéro.

— Comment diable as-tu eu mon contact ? Laisse-moi deviner. Bien-sûr, par l'agence, pesta-t-elle en renfrognant la mine.

— J'ai appris récemment que tu avais été hospitalisée et j'avais besoin de prendre de tes nouvelles. Après tout c'est de ma faute si tu as voulu mettre fin à ta vie.

Dallas sentit ses joues s'empourprer. Il ne manquait plus que ça, qu'il prétende s'inquiéter pour elle ! Lui qui n'hésita guère à la jeter hors de son appartement malgré l'orage qui s'abattait dehors.

— Tu as donc appelé pour te moquer ? Ça t'a fait plaisir de te rendre compte à quel point je souffre ?

— Comment peux-tu penser ça de moi ? Se vexa-t-il. Tu sais bien que je suis incapable de me réjouir du malheur des autres encore moins du tien. Ne crois pas que je t'aie appelé dans l'intention de te narguer. Il serait peut-être difficile pour toi de me croire, mais je me suis fait beaucoup de soucis pour toi.

Malgré la rancœur qu'il éprouvait pour elle il n'avait cessé de s'inquiéter de son état de santé. Il avait de nombreuses fois penser lui rendre visite à l'hôpital, mais l'épisode de leurs retrouvailles l'en avait empêché. Il avait remarqué combien elle avait été bouleversée de le revoir et lorsqu’il avait appris qu'elle avait été hospitalisée suite à sa tentative de suicide, il avait tout de suite compris qu'il en était responsable. Alors lui rendre visite aurait sans doute empiré son état.

— Je m'en fiche que tu te sois fait du souci pour moi ; et Je ne supporte pas le fait que tu sois au même endroit que moi. Rends-moi service Shawn, quitte Atlanta. Revends cette propriété et disparais à nouveau parce que je suis en tourment, rien qu'à l'idée de penser que je pourrais te recroiser.

Elle raccrocha et inspira profondément. Cette-fois ci, elle n'allait pas se mettre dans un état pitoyable à cause de lui. Si elle voulait qu'il reparte d'où il était venu, elle devrait se montrer ferme.

Dallas se contempla une dernière fois dans la glace avant de s’en aller pour le bureau. La nuit précédente avait été bien longue. Aujourd’hui elle compte faire une croix sur tous ses problèmes, y compris Shawn. Elle rêve d'une journée parfaite et sans ambiguïté. Elle avait passé une longue semaine à se morfondre dans son appartement et à ressasser son passé. Maintenant qu'elle avait récupéré, elle ne pense à rien d'autre que son travail. Elle avait trop hâte de s'occuper afin d'oublier ce qui la rendait si malheureuse.

Une fois arrivée, elle salua tous ses collègues avant de prendre l’ascenseur. Sa patronne l'arrêta lorsqu’elle passait devant son bureau.

— Bonjour Dallas. Heureuse de vous revoir parmi nous. Même si je tenais à ce que vous preniez un petit congé, je suis quand même ravie de vous revoir !

— Eleanor m'a fait savoir que cette boite grouille de boulot ; alors je ne peux me permettre plus un jour de plus. Vous savez très bien que j'aime m'occuper.

— Je comprends et c'est ce que j'apprécie le plus chez vous Dallas. Mr Lodge est passé. Vous venez à peine de le manquer. Il est plus que satisfait de votre travail.

Son visage se crispa. Elle s'était fait promettre qu'elle n'allait plus penser à lui, mais uniquement à son travail et elle se débrouillait très bien jusqu’à ce que sa patronne mentionne son nom.  Heureusement pour elle, elle l’avait manqué. Revoir sa face aurait sans doute gâcher sa journée.

— Vous a-t-il fait savoir ce qu'il voudrait faire de cette maison ?

Elle voudrait connaitre ses intentions. Elle lui avait demandé de la revendre et de quitter Atlanta, ne serait-ce que pour son bien. Elle lui avait fait bien comprendre que sa présence allait entacher son existence. Cependant, allait-il lui faire cette faveur ?

— Il s'installe ici définitivement dès demain.

Cette révélation eut l'effet d'une bombe. Il s'en fichait bien du fait que sa présence la déstabilise autant. Au contraire, il prenait un malin plaisir à savourer sa peine. Il avait sans doute précipité son installation dans l'unique but de la rendre plus  malheureuse qu'elle ne l'était déjà.

Elle s'empressa de prendre congé de sa patronne et se précipita dans son bureau.

— Imbécile ! S'entendait-elle hurler alors qu'elle se débarrassa de sa veste.

Elle s'installa dans son fauteuil, prit une profonde inspiration, tentant désespérément d'apaiser les battements affolés de son cœur. Pour essayer d'oublier la colère qui prenait de l'ampleur, elle alluma son ordinateur et vérifia les e-mails qu'elle avait reçus les  jours précédents. Alors qu'elle défilait minutieusement sa messagerie, une boite posée sur une pile de dossiers attira son attention. Elle la fixa étrangement et entreprit d'y jeter un coup d'œil. Une carte dorée soigneusement pliée était accrochée à cette boîte. Elle reconnut tout de suite l'écriture de son collègue lorsqu'elle la déplia.

J'aurais voulu être à tes côtés ces derniers jours, mais tu sais bien que notre boulot prend un temps considérable. J'espère tout au moins que tu t'es rétablie et que tu t'es remise au travail ; et, pour me faire pardonner, j'ai décidé de t'offrir tes chocolats préférés avec des biscuits à la vanille comme tu les aimes.

On se voit bientôt, je t'embrasse...

                                                         Omer, ton   

                                                       Adminirateur ...

Alors qu'un faible sourire se dessina sur ses lèvres, elle engloutit une grosse boule de chocolat et le savoura. Voilà quelqu’un qui sait comment remonter le moral, songea-t-elle en prenant un autre deuxième morceau. Elle aurait pu lui donner une chance si seulement elle n'avait eu le cœur brisé par un amour de jeunesse.

Omer n'avait cessé d'être un soutien moral pour elle depuis qu'ils s'étaient rencontrés. Avec le temps, elle avait appris à le connaitre et à l'apprécier. Ils avaient été si proches qu'il avait commencé à éprouver des sentiments pour elle. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait refusé ces rendez-vous prétextant chaque fois une fatigue ou une migraine. Mais Omer étant d'une nature tenace continuait toujours à la combler de cadeaux, proposant à toutes les occasions des rendez-vous dans l'espoir qu'elle finirait par accepter.

Alors qu'elle mangeait le dernier chocolat, Eleanor surgit dans le bureau, une expression d'émerveillement émanait de son visage.

— J'ai pu conclure la vente de cette maison Dallas ! S'exclama-t-elle en se laissant tomber dans le fauteuil.

— Quoi ? Tu parles de la maison des années cinquante ? Fit-elle stupéfaite.

— Eh oui ! Tu n'as plus qu'à trouver du temps pour la rénover. Une famille portugaise est intéressée et la veut dans un délai de trois mois. Peux-tu y arriver ?

— Tu ne comptes pas travailler là-dessus ?

— Non, je regrette, mais tu peux travailler sur cette maison avec Omer, non ?

— Bien sûr, Je vais le lui proposer. Il en sera ravi.

— Tant mieux ! Je compte sur vous pour redonner vie à cette magnifique maison. Qu'est-ce que je vois là ? Des biscuits à la vanille ? Tu comptais les manger toute seule ? Tu sais combien j'en raffole.

— Je t'en prie, Sers-toi. Je ne pourrais pas en manger plus. C'est Omer qui me les a fait livrer.

— Il est toujours attentionné avec toi, hein, murmura Eleanor en haussant plusieurs fois les sourcils de manière comique.

— J'ai du travail Eleanor. Prends les biscuits et fiche le camp de mon bureau.

— Avant que je ne débarrasse le plancher, dis-moi comment tu te sens ?

— J'ai bonne mine, non ?

— Pas vraiment. On voit bien que tu fais des efforts pour paraître plus joyeuse.

— Je pensais pouvoir passer une très belle journée jusqu’à ce que Mme Callen m'informe que Shawn emménage ici dès demain. C'est ce que je redoutais Eleanor. Je lui ai pourtant demandé de revendre cette propriété parce que je ne supporte pas sa présence ici, mais il s'en fiche.

— Tu l'as contacté ? S'enquit Eleanor, hébétée.

— C'était lui qui m'avait contactée. Il a appris que j'ai été hospitalisée et il voulait prendre de mes nouvelles. Bien-sûr que je ne l'ai pas cru. C'était juste un prétexte pour m'humilier.

— Et je suppose que tu envisages quitter Atlanta.

Dallas s'accorda quelques secondes de réflexion. Ce serait une bonne idée qu'elle quitte Atlanta, mais elle ne pouvait se permettre de laisser tomber ces femmes pour qui elle avait tant donné.

— Alors ? Fit Eleanor en dévisageant son amie.

— Non, je ne peux pas quitter Atlanta. J'adore mon travail et je ne peux en aucun cas abandonner ces femmes ; surtout Samantha.

— Bonne décision. La réapparition de Shawn ne devrait pas avoir un impact négatif sur ta vie. On se revoit à la pause Café. À tout à l'heure.

Dallas observa son amie quitter son bureau. Elle avait raison. Elle s'était donnée du mal à se reconstruire une nouvelle existence et il n'en était pas question qu'elle laisse tout tomber à cause de Shawn.

À suivre...

Comments (1)
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Nda Marie Chantal Kouame
oh le cœur, l'amour fait du bien mais des fois très mal.
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