Pendant un certain temps, les choses semblèrent placides pour Dallas. Pas un seul moment, elle s'était sentie mal. Elle avait retrouvé sa joie de vivre et sa bonne humeur. Savoir que Shawn habitait dorénavant dans la même ville qu'elle ne l'inquiétait plus. D'ailleurs elle ne l'avait plus croisé depuis qu'il s'était installé ici. Il avait sans doute compris qu'elle voulait qu'il garde ses distances.
Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'elle aurait fait si jamais il se recroisait à nouveau. Allait-elle faire preuve de rudesse ou allait-elle fait paraître ses émotions comme la dernière fois ? Elle avait remarqué qu'il se réjouissait de savoir que sa réapparition l'avait déstabilisé. Pas question qu'elle lui fasse ce plaisir à nouveau.
— T'ai-je dis que tu es plus ravissante quand tu réfléchis beaucoup ?
Dallas leva la tête, une expression d'émerveillement sur le visage.
— Bonjour Omer.
Elle se leva de son siège pour lui faire une accolade.
— Je t'ai pris un café noir sans sucre, deux pains perdus et des fruits, dit-elle en montrant du doigt le contenu du plateau.
— Comment dois-je te remercier pour cette délicate attention ?
— Invite là par exemple à cette soirée aux enchères dont tu m'avais parlé, lança une voix familière. C'est pour ce Week-end, non ?
Dallas roula des yeux. Comme toujours, Eleanor essayait d'arranger un rencard entre elle et Omer.
— Bonjour Eleanor. Je ne m'attendais pas à te voir dans ce café, fit-elle en la fixant de travers.
— Moi non plus. Je passe chaque matin dans ce café pour prendre un bon Cappuccino et des Murphy avant de me rendre à la boite. Je vous ai aperçu depuis la caisse. Un rencard sans doute, affirma-t-elle en les regardant à tout de rôle.
— Un rencard ? S'exclama Dallas, sidérée. Ne te fais pas des idées Eleanor. On est là pour parler du travail.
— Oui bien-sûr, murmura Eleanor en affichant un sourire moqueur.
— Tu devrais la croire, lança Omer.
— Je la crois. Il est évident qu'il ne s'agisse d'un rencard. Alors Omer, pour cette soirée tu l'emmènes ou non ?
— Eleanor !
— Rien ne me fera plus plaisir de l'avoir près de moi pendant cette soirée, mais je doute fort qu'elle accepte de m'y accompagner.
— J'ai cru comprendre que tu devais y aller avec Suzanne. Elle n'arrête pas d'en parler à tout le monde, déclara Dallas.
— Ah oui, Suzanne. Elle m'a appelé hier soir pour m'informer qu'elle ne serait pas disponible. Tu voudrais bien m'accompagner à cette soirée ? Ça me ferait vraiment plaisir.
— Tu ne vas quand même pas refuser, s'extasia Eleanor. Tu ne vois donc pas qu'il est si désespéré ?
— Ne raconte pas n'importe quoi Eleanor, gronda Omer. Je ne suis quand même pas désespéré à ce point. Je ne te force pas Dallas. Tu peux refuser, ajouta-t-il.
— Eh bien laisse-moi le temps d'y réfléchir.
— C'est déjà un bon début. Au moins elle ne te lance pas à la figure un refus catégorique comme elle sait si bien le faire. Je crois que c'est ton jour de chance, ajouta-t-elle en lui donnant une tape amicale.
— Tu ne penses pas que tu devrais nous laisser travailler maintenant ? S'enquit Dallas en foudroyant Eleanor du regard.
— Oui, excusez-moi. Je vous laisse donc. À plus tard, susurra-t-elle en affichant un clin d'œil.
Observant Eleanor quitter le café elle secoua la tête à maintes reprises.
— Tu es d'accord avec moi qu'il ne s'agissait pas d'un hasard ?
— Bien sûr Omer. Toi et moi savons très bien qu'elle déteste le cappuccino. Je suis prête à parier qu'elle est derrière le fait que Suzanne ait inventé un prétexte pour ne pas y aller à cette soirée avec toi.
— Tu crois ? Demanda-t-il, sidéré.
— J'en suis sûr. Si Suzanne a dû refuser l'invitation de l'homme le plus séduisant de la boite qu'elle admire tant, c’est qu’Eleanor a dû lui payer une fortune. Elle est prête à faire n'importe quoi dans l'unique but de nous voir ensemble et cela devient de plus en plus agaçant.
— Alors comme ça tu me trouves séduisant, marmonna-t-il en affichant un sourire au coin.
— Et si on se remettait au travail Omer, s'empressa-t-elle de dire pour changer de sujet. Terminons de petit-déjeuner et allons voir la maison sur laquelle nous allons travailler, d'accord ?
— Comme tu voudras.
***
En voyant la maison, Dallas ne put retenir son excitation. Durant des mois, Eleanor et elle s'étaient données du mal pour avoir cette magnifique demeure.
C'était une maison à deux étages, pas assez grande, mais chaleureuse. Un coup d'œil dans l'appartement suffisait pour deviner que c'était l'œuvre d'un fin connaisseur. Dallas, impressionnée suivit les escaliers pour se diriger dans les chambres. L'ancien propriétaire les avait laissées en bon état, constata-t'elle avec soulagement. Toutes disposaient des commodes et des tables de chevets fabriquées de manière artistique. Elle fit un tour dans les salles de bain et se réjouit davantage de leur état. Elle redescendit et se dirigea ensuite dans une pièce où se trouvait la salle à manger. La cuisine était spacieuse et comprenait une fenêtre qui donnait sur le jardin. Dallas rejoignit Omer qui était dans la salle de séjour. Il y avait une bibliothèque et une cheminée. À droite se trouvait le salon. Tous les meubles étaient uniques. La plupart des tableaux accrochés aux murs donnaient un certain air au salon. Un sofa était posé au centre de la pièce. De magnifiques lustres d'une lumière tamisée éclairaient la chambre. Elle ouvrit une porte et se retrouva sur une grande terrasse. De petites tables en bambou y siégeaient ; un endroit parfait pour échanger avec des amis , pensa-t-elle.
— Dallas, peux-tu venir un instant ?
Celle-ci le rejoignit et fut émerveillée par ce qu'elle vit. Certes, elle n'était pas en parfait état puisque les herbes avaient trop poussé, mais le jardin était quand même magnifique.
— Il faudra enlever les mauvaises herbes et faire venir un jardinier.
— Je me chargerai de faire venir le meilleur jardinier qui soit.
— J'adore cette maison. Mais pour la rénovation, on gardera quelques objets et surtout les meubles. La cheminée me dérange un peu. Je ne sais pas s'il faut la laisser là, mais je voudrais qu'on supprime le mur qui sépare la salle de séjour et le bureau pour donner un peu plus d'espace au salon. On réduira la terrasse pour creuser une petite piscine et avec une petite baraque on séparera le jardin de celle-ci. Nous avons beaucoup de travail à faire. Arrivé au bureau, je verrai comment la réaménager pour qu'elle soit plus attirante. Je veillerai également à ce que le budget ne soit pas trop élevé. D’ici à deux mois, on aura déjà terminé.
— On a donc du pain sur la planche. C'est un sacré défit qu'on à là. J’espère tout au moins que le résultat serait aux attentes des Fernández.
— J'ai hâte qu'on s'y met et qu'on termine au plus vite.
— Je crois que ton téléphone sonne, l'informa-t-il lorsqu’il entendit la sonnerie retenti de l'autre pièce.
Elle se dépêcha d'aller récupérer son sac dans la salle de séjour. C'était un appel de Aurora, la directrice de la fondation.
— Bonjour Aurora, j'espère que vous allez bien. Je suppose que vous m'appelez concernant le cas de Samantha.
— Non Dallas, je t'appelle pour autre chose. Il fallait que je te prévienne en premier. Nous allons vendre la fondation.
— Quoi ? Vous ne pouvez pas vendre la Fondation Aurora. Toutes ces femmes qui s'y réfugient en seront dévastées à l'idée d'avoir nulle part où aller.
— C'est une décision assez difficile que j'ai prise. Nous ne possédons plus assez de fond. Les bailleurs nous ont tournés le dos et les dettes ne cessent de s'amplifier au fil des jours. Un homme m'a fait comprendre qu'il est intéressé par cette fondation et qu'il aimerait la racheter. Il m’a proposé une très belle offre, voyez-vous ? Il fallait que je saute sur l'occasion.
— Que deviendront ces femmes alors ? Aviez-vous penser à leurs sorts ? Vous saviez très bien qu'elles ne seront plus en sécurités. Leurs violeurs sont toujours en libertés et tant que ces crapules ne seront pas derrières les barreaux, elles ne recommenceront jamais une nouvelle vie.
— Je comprends votre inquiétude et croyez-moi je suis la première à me soucier de leurs sorts Dallas, mais je n’ai pas trop le choix. Vous saviez que ça allait finir par arriver.
— Aurora Chaque jour qui passe, des femmes subissent la maltraitance de leurs conjoints. Si cette fondation n'existe plus que deviendront ces femmes ? Chez qui pourront-elles se tourner pour demander de l'aide ? Vous devriez revenir sur votre décision.
— J'ai déjà signé les papiers. Dans cinq jours cet homme deviendra le nouveau propriétaire de la fondation.
— Qui est cet acheteur ? Demanda-t-elle d'une voix désespérée.
— Je ne pourrai vous révéler l'identité de ce nouveau propriétaire. Je suis sincèrement désolée qu'on en arrive là. Je sais combien cette fondation est importante pour vous. Je dois raccrocher.
Dallas n'en revenait pas. Elle était bien consciente des problèmes que la fondation encours, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'Aurora décide de la vendre et d'abandonner ces femmes. Elle ne pouvait permettre que cela arrive. Elle devrait faire quelque chose si elle voulait que cette fondation ne soit vendue.
— Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi as-tu soudainement cette mine ? Est-ce que ça a rapport avec cet appel ? Demanda Omer lorsqu’il rejoignit Dallas.
— Omer, il faut absolument que tu m’aides. La vie de plusieurs femmes est en jeu, déclara celle-ci en paniquant.
Plantée devant la fenêtre, Dallas observait Varios entré dans cette bagnole qui l’emmènera directement à l’aéroport. Il avait insisté pour voir Monica et elle ne s’était pas opposée. Après tout c’était sa sœur et il avait le droit de la voir. Elle poussa un long soupir et se retourna. Elle fut surprise de voir Shawn qui se tenait à la porte.— Tu étais là depuis longtemps ? Demanda-t-elle.Il referma la porte derrière lui et s’approcha d’elle.— Oui, répondit-il.— Compte-t-il revenir ? Varios.___ Je n’en sais rien Dallas. Il ne m’a rien dit.___Quoiqu'il en soit je veillerai sur lui comme me l’a demandé Monica. Je m’engagerai à ce qu’il étudie et qu’il fasse ce dont il avait toujo
Le commissaire sommait Bruno et ses acolytes de se rendre tout en les prévenant qu’ils feraient irruption s’ils n’obtempéraient pas. Ça faisait au moins quinze minutes que la police était sur les lieux et Bruno était loin de s’avouer vaincu. Ces deux Acolytes décidèrent de les affronter. En prenant bien soin de charger leurs armes de plusieurs balles, ils sortaient du bâtiment et tiraient sur eux sans se préoccuper de leurs sorts. Ils en avaient neutralisé plusieurs policiers en quelques minutes. Le chef qui s’était mis à l’abri derrière l’une de leurs véhicules n’en pouvait plus de regarder ses coéquipiers se faire crever de balles par ces hommes. Il demandait à deux agents de le couvrir et en quelques secondes, il se débarrassait d’eux.— Tous des incapables, s’écria Bruno q
Deux mois plus tard...Très tôt le matin, Dallas se glissa dans le bureau de Shawn. Elle se servit de son ordinateur portable pour s’acheter un billet pour Los Angeles. Lorsque Shawn entra dans son bureau, elle referma immédiatement son ordinateur portable. Shawn était surpris de la voir là. Il se demandait bien ce qu’elle faisait avec son ordinateur portable. Il s’approcha d’elle et la regardait d’un air méfiant. Incapable de soutenir davantage son regard, elle se leva de son siège et s’apprêta à quitter le bureau quand il la rattrapa par le bras. Il l’obligeait à reprendre le siège et ouvrit son ordinateur. Elle vit une lueur de panique dans son regard lorsqu’il vit qu’elle avait acheté un billet d’avion.— Tu comptais t’en aller sans pour autant me prévenir ? Demanda-t-il, déç
Il reprit son téléphone du sol et rappela sa mère. Celle-ci décrocha après plusieurs tentatives.— Maman, tu m’informeras de l’état de Kartia et de mon enfant.— Tu comptes plus rentrer comme prévu ?— Pas avant que Dallas soit hors de danger.Il raccrocha et jeta un dernier coup d’œil à l’endroit de cet homme qui se trouvait dans sa voiture avant d’entrer dans ce bâtiment. Par chance, la porte d’entrée était ouverte, il se servit de la lampe torche de son téléphone pour éclairer l’intérieur.C’était une maison abandonnée. On aurait dit qu’elle était hantée. Pas de traces de vie humaine à première vue... Les araignées avaient eu suffisamment de temps pour étendre
— C’est parfait, susurra sadiquement Bruno en s’approchant d’un pas lent vers Dallas qui était toujours inconsciente.Il s’abaissa à son niveau et écarta ses mèches qui couvraient son visage. Son sourire devenait de plus en plus mesquin vu que son plan marchait comme prévu. Il se releva et se tourna vers ces deux hommes qui l’avaient ramené ici.— Voilà pour vous, dit-il en leur tendant un parquet d’argent.L’un d’entre eux prit l’enveloppe et vérifiait si le compte était bon.— Bien, vous ne lui ferez pas de mal, hein ? Demanda le second d’un air méfiant.— Non, je serai incapable de faire du mal à une femme. Je veux juste la forcer à me rendre ce qu’elle me doit, mentit-il.— D’accord,
Flash back...Un silence se trônait entre eux. Dallas était abattue par cette nouvelle tandis que Shawn baissait furtivement la tête n’osant pas la regarder dans les yeux. Elle allait avoir un enfant de lui, s’était-elle répétée maintes fois en son for intérieur. Une jalousie l’envahissait à l’idée que cette kartia porte l’enfant de l’homme qu’elle avait toujours aimé. Elle autre, elle avait perdu ce qui était le fruit de leur amour._ Un enfant ? Murmura-t-elle._ Enfin, c’est ce qu’elle me dit et j’ai besoin qu’elle me le confirme. Et si c’est vrai qu’elle attend un enfant, il reste encore à découvrir s’il est vraiment de moi.Dallas ne comprenait pas pourquoi il avait besoin d’avoir la confirmation que l&rsqu