— J'espère que tu me pardonneras un jour, Dimitri, fit-elle d'une voix brisée, dans l'espoir qu'il la regarde autrement.
L'idée que leur amitié prenne fin ainsi,
la bouleversait profondément. Dans son désir ardent de vaincre Dario une bonne fois pour toutes, elle n'avait pas pris la mesure des conséquences que son acte aurait provoquées.
— Je ferai comme si ces preuves n'avaient jamais disparu de mon bureau, t'évitant ainsi d'avoir des problèmes avec la justice. Mais ne compte pas sur moi pour oublier ce que tu m'as fait, Livia.
Sans un mot de plus, il regagna l'intérieur de sa bagnole.
— Débrouille-toi pour rentrer à ton appartement, lâcha-t-il d'une voix tranchante.
Il tourna la clé de contact et disparu dans un crissement de pneus, la laissant seule dans cette rue sombre et déserte. Comme si la nature lui reprochait également d'avoir blessé Dimitri, des cordes commençaient à pleuvoir, rendant sa situation encore plus désespérée. Elle balaya du regard les alentours sans apercevoir un endroit où elle pouvait se mettre à l'abri. Étrangement, elle n'en voulait pas à Dimitri pour l'avoir abandonnée là, sous cette pluie torrentielle, dont la froideur la glaçait jusqu'aux os. Elle l'avait bien mérité. Et pourtant, tout au fond, elle espérait qu'il regrette son acte en revenant la récupérer.
Dans la pénombre, elle entama une marche rapide, protégeant sa tête à l'aide de son sac. Priant silencieusement pour trouver un taxi à proximité, elle scrutait la rue déserte, tandis qu'elle mourrait d'envie de retrouver son appartement. Croyant que ses prières avaient été exaucées, puisqu'elle aperçut au loin les phares d'une voiture, elle leva les bras pour attirer l'attention du chauffeur. Mais ce dernier, se rapprochant à vive allure, passa à côté d'elle en l'éclaboussant de boue de la tête jusqu'au pied.
Livia resta figée, les yeux écarquillés, ne réalisant pas totalement ce qui lui arrivait à l'instant. Elle se retourna, protestant des injures alors que le chauffeur ralentissait. À sa grande surprise, il ne s'agissait pas d'un taxi, mais plutôt une somptueuse voiture de luxe, étincelant sous la pluie battante.
Elle s'attendait à ce que le propriétaire sorte, dans l'attente d'une excuse de sa part. Cependant, il reprit la route comme si de rien n'était, accentuant davantage l'indignation de Livia.
— Allez-vous faire foutre ! connard ! s'écria-t-elle, le visage crispé.
Elle explosa de fureur, trépignant de colère tout en le maudissant. Puis elle reprit le chemin, exaspérée par cette pluie qui redoublait d'intensité.
***
— Nous aurions pu la raccompagner après avoir présenté nos excuses pour cet incident, dit Diego calmement.
À travers le rétroviseur, Diego observait Vincenzo, dont le visage demeurait impassible. Concentré sur son téléphone, il semblait complètement désintéressé par la situation.
— M'écoutes-tu, Vincenzo ?
Ce dernier leva les yeux, légèrement agacé.
— Qu'as-tu dit ?
— J'admets avoir été trop loin en éclaboussant cette femme. Pourquoi t'es-tu opposé à ce que je lui présente des excuses et que nous lui proposions de la conduire ? Il est clair qu'elle peinait à trouver un taxi sous cette pluie battante.
— Nous n'avons ni le temps ni l'intérêt de jouer les chauffeurs pour une inconnue, répondit sèchement Vincenzo.
— Et qu'est-ce qui peut bien nous presser ? répliqua Diego, les yeux légèrement plissés.
— Nous devons prendre le vol pour la Russie dans une heure. Le pilote a déjà été informé.
Diego se redressa légèrement, ressentant l'urgence dans les mots de Vincenzo.
— Pourquoi cette soudaine urgence ?
— Vasily Federov est vulnérable. Son unique héritier vient de périr dans un accident. C'est l'occasion idéale pour lui faire céder son empire.
— Tu ne penses pas qu'il serait plus sage d'attendre au moins la fin des obsèques pour lui faire cette proposition ?
— Et laisser quelqu'un d'autre s'emparer de l'occasion avant nous ? Inacceptable. On ne peut pas se permettre d'attendre, surtout avec un empire tentaculaire comme celui de Vasily. C'est maintenant ou jamais.
— Alors c'est vrai ce qu'on raconte ? Il n'avait qu'un seul héritier ?
— Oui, c'était le seul à porter le nom Federov, répondit Vincenzo, d'une voix grave. Isabella, sa défunte épouse avait malheureusement perdue la vie en lui donnant cet unique héritier. Depuis, Vasily n'a jamais envisagé de se remarier. Maintenant qu'il n'est plus, plusieurs empires se jetteront sur l'occasion pour acquérir ce qu'il a durement bâti. Cette mine d'or ne peut être convoitée par des prédateurs, capable de proposer une offre si alléchante, qu'elle ferait vaciller même un homme comme Vasily, pourtant si attaché à son empire.
Diego se redressa entièrement, prenant conscience de l'opportunité incroyable qui s'offrait à eux.
— Pour le moment, tu es le seul à être au courant du décès tragique de son fils, je suppose.
— Oui, répondit Vincenzo, arborant fièrement un sourire froid. Cet avantage, je le dois à Oksana Petrova. Elle savait à quel point je convoitais l'empire de Vasily.
— Il me semble qu'elle t'en devait une, non ?
— Oui, et disons que maintenant, nous sommes quittes.
Vincenzo était satisfait de la situation et, en même temps fier d'avoir l'opportunité d'étendre son empire jusqu'en Russie. Étant un homme extrêmement ambitieux, prendre la tête d'une puissante organisation criminelle à travers l'Europe, ne pouvait qu'amplifier son pouvoir et accroître son influence. Le monde impitoyable du crime dans lequel il avait été élevé, l'avait rendu très avisé. Son parrain qui l'avait pris sous son aile, n'avait cessé de lui répéter qu'il fallait être quelqu'un doté d'une intelligence stratégique pour réussir dans le monde criminel. Il était Persuadé que s'emparer de l'empire de Federov, ne serait pas chose facile, et il en avait pleinement conscience. Néanmoins, il disposait de suffisamment de ressources pour mener à bien son ambition. Personne d'autre que lui, n'aurait de l'avantage sur cet empire. Lorsqu'il convoitait quelque chose, il faisait le nécessaire pour l'obtenir. C'était une sorte de jeux de pouvoir.
— Es-tu vraiment sûr de vouloir l'impliquer dans cette affaire ? Tu peux encore revenir sur ta décision, Enzo, car j'insiste sur le fait que ton idée me paraît peu avisée.
Diego venait de se garer devant la modeste maison de Julia. Deux années s'étaient écoulées depuis ce fameux soir où cette journaliste et Vincenzo étaient parvenus à trouver un accord. Deux années, durant lesquelles il détenait son fils au prix de sa liberté. Julia Carrington ne devrait qu'être juste une menace à surveiller de près, pas quelqu'un qu'on devrait utiliser comme pion pour leurs propres intérêts. Pour quelqu'un de prudent comme Vincenzo, Diego ne pouvait concevoir un tel changement d'attitude. Une journaliste aussi indiscrète que Julia Carrington, ne peut que leur attirer des ennuis, il en était bien conscient. Pourtant, Vincenzo avait décidé de prendre ce risque.
— Je vois en cette femme un atout potentiel, Diego. Julia Carrington a réussi à mettre la main sur la face cachée de mon organisation. Personne d'autre avant elle n'avait réussi un tel exploit.
Il porta un regard sombre vers la fenêtre, où il pouvait apercevoir Julia.
— C'est exactement ce genre de compétence que je recherche. Cette femme m'appartient, tout comme son fils. Et j'ai bien l'intention de l'utiliser à mon avantage.
— Mais tu oublies qu'il y a des risques que tu devrais prendre en compte, insista Diego, dont le visage paraissait peu convaincu. Cette femme n'hésiterait pas à se retourner contre toi.
Un sourire diabolique étira les lèvres de Vincenzo.
— J'ai donné à cette femme plus de raison de me craindre. Pour le bien de son fils, elle ne se risquerait jamais à me défier.
Vincenzo s'extirpa de l'habitacle, arborant cette assurance qui ne fit qu'accentuer l'inquiétude de son ami. D'un pas décidé, il s'avança vers l'entrée, savourant déjà le moment où il ferait de cette femme, une arme redoutable contre ses ennemis.
Il toqua à la porte après avoir rapidement jeté un œil à sa montre. Le temps pressait : leur vol pour la Russie était imminent. Il sourit intérieurement, sachant qu'il n'aurait aucun mal à obtenir ce qu'il voulait. Julia était prête à tout pour protéger son fils — il n'aurait même pas à la convaincre.
— Monsieur Damiano !
Cette frayeur dans son regard, à chaque fois qu'il se présentait à elle, témoignait du pouvoir qu'il exerçait aisément sur elle.
— Qu'est-il arrivé à mon fils ? s'enquit précipitamment Julia, dont le visage arborait une expression alarmante.
— Votre fils va bien, répondit sèchement Vincenzo. Vous ne me proposez pas d'entrer ? ajouta-t-il, le visage impassible.
Son visage marqué un peu plus tôt par l'inquiétude, commençait par se détendre, laissant place au soulagement. Vincenzo Damiano, cet homme qu'elle craignait plus que tout n'avait jamais cherché à la revoir depuis cette nuit où il l'avait séparée de son fils. Le voir se tenir devant sa porte après toutes ces années, avait provoqué en elle une frayeur insoutenable, croyant qu'il était arrivé malheur à son fils.
Timidement, elle s'effaça de l'entrée alors qu'il emplissait l'intérieur de son appartement. Après avoir refermé la porte, elle l'observa arpenter lentement la pièce, scrutant chaque coin d'un regard critique. Cet examen embarrassant sembla durer une éternité, tandis qu'elle cherchait hâtivement quelque chose à lui offrir à boire.
— Vous auriez pu vous offrir mieux que cet appartement avec tout l'argent que je vous ai donné, déclara-t-il d'un ton hautain qui l'a fit bouillir de rage.
Elle referma sèchement son réfrigérateur, puis se tourna vers lui, l'enveloppant d'un regard sombre.
— Je n'ai pas encaissé votre chèque. Vous auriez dû le remarquer, non ?
— Et pourquoi donc ? questionna-t-il d'un ton contrarié.
Cette question laissait place à un silence pesant. Dans l'attente d'une réponse, il combla d'une lenteur dangereuse, la distance qui le séparait de cette journaliste.
Julia se retrouva à la merci de cette proximité oppressante ainsi qu'à la froideur qui émanait du regard de ce mafieux. Respirant péniblement, elle s'arcbouta fermement contre le réfrigérateur pour se donner une stabilité, face à sa prestance déstabilisante.
— Je ne cautionne pas le fait de s'enrichir à travers des activités illégales, et loin de moi l'idée de me servir de cet argent amasser de façon malhonnête.
Un rictus amer se forma du coin des lèvres de Vincenzo. Impressionné par son audace suicidaire, il recula légèrement sans la quitter des yeux.
— Une femme avec des principes…Voilà qui est intéressant ! dit-il d'un ton sarcastique.
Julia l'entendit marmoner quelques mots en italien. Ces paroles prononcées dans sa langue maternelle avec une froideur implacable, lui fit aussitôt regretter son effronterie. Il s'installa avec nonchalance sur l'un de ses divans, une jambe croisée sur l'autre, tout en la détaillant minutieusement, comme s'il réfléchissait déjà à la manière de lui faire payer son insolence.
— Je croyais que toutes les femmes se fichaient de la provenance de la richesse d'un homme, tant que cet argent pouvait leur permettre de s'offrir ce qu'elles désiraient. Votre attitude me laisse perplexe, Julia. Elle remet en question la façon dont je vois les femmes.
— Encore heureuse de ne pas faire partir de ces femmes, répliqua durement Julia.
Les sourcils levés, il se pencha légèrement en avant, appréciant davantage cette facette intriguante de la journaliste.
— Honnêtement, Julia, le peu que vous gagniez en tant qu'ancienne journaliste, ou ce que vous tirez maintenant de votre petit café dans le quartier, vous comble-t-il vraiment ?
— Nous n'avons pas tous besoin d'une fortune pour vivre convenablement, Monsieur Damiano. Je n'ai rien à envier à ces bourgeois qui passent leurs temps à accumuler leurs richesses, que ce soit de façon honnête ou non.
— Toutes les femmes rêvent d'une vie meilleure. N'est-ce pas pour cela que vous avez décidé de faire de moi le scandale de la haute société londonienne ? Vous croyez qu'enquêter sur moi propulserait votre carrière de journaliste. Et il n’y a que l’argent pour vous motiver à emprunter ce chemin dangereux.
Prise de court, Livia resta silencieuse. Cet homme la qualifiait ouvertement d'hypocrite, et cela, l'irritait profondément, qu'elle fut obligée de couper court à cette discussion. Elle pivota sous le regard satisfait de Vincenzo, examinant à nouveau le contenu de son réfrigérateur.
— J'aurai voulu vous servir quelque chose à boire mais je doute fort qu'une boisson bon marché soit approprié pour des personnes comme vous avec un palais très exigeant.
Au lieu d'être frustré par le sarcasme de cette journaliste, il fut surpris d'en être amusé. Il se redressa entièrement, s'approchant du réfrigérateur qu'il referma.
— Je n'ai pas le temps, mademoiselle Carrington. Vous vous posez sûrement la question de savoir les raisons de ma visite. Eh bien ! C'est votre jour de chance, aujourd'hui. Vous n'aurez désormais plus besoin de tenir votre petit café au détriment de vos ambitions.
Livia le fixa, perplexe. Sentant le danger, elle recula légèrement.
— Je vous offre l'opportunité de propulser votre carrière professionnelle comme vous l'avez toujours voulu. Imaginez les exploits que vous pourriez réaliser dans le milieu médiatique en collaborant avec un homme comme moi, qui détient des informations cruciales sur le monde criminel.
Julia planta sur lui un regard décontenancé, se questionnant sur les réels motivations de ce mafieu.
— Je ne vous donne pas le choix d'accepter mon offre, Julia. Je vous l'exige. N'oubliez surtout pas que votre vie et celle de votre fils, m'appartiennent désormais. Je peux faire absolument tout ce que je veux de vous.
À suivre...
Plusieurs secondes s'écoulaient, durant lesquelles Julia essayait de se convaincre qu'il s'agissait sûrement d'une plaisanterie de mauvais goût. Mais le regard sombre et implacable de cet homme ne laissait aucune place au doute. — Qu'est-ce que vous attendez de moi ? demanda-t-elle, la voix tremblante, tandis qu'un sourire satisfait étirait les lèvres du mafieux. — Vous allez reprendre votre carrière là où vous l’avez laissée, Julia, répondit-il, le regard assombri d’une lueur de malice. Julia laissa échapper un soupir de frustration, plantant sur lui un regard méfiant alors qu'elle lui posait ceci:— Est-ce que je risque d'être constamment en danger en travaillant pour vous ? Vincenzo ne répondit pas immédiatement, laissant un silence peser entre eux, plus lourd à chaque seconde. L’appréhension de Julia s’intensifia. Elle l’observa d’un regard sérieux, attendant une réponse rassurante.Mais au lieu de ça, il se leva, s’approchant d’elle avec une lenteur calculée. Le sourire narqu
L'immense demeure de Vasily Federov, perchée sur les hauteurs de la Toscane, se dévoilait peu à peu à mesure que la Porsche noire de Vincenzo gravissait la route sinueuse bordée de cyprès. L'assurance dont il faisait preuve ne laissait place à aucun doute sur sa volonté de faire de cet empire le sien. À l'approche du portail de fer forgé, Vincenzo ne prêtait aucune attention aux détails de la villa. Ce n'était pas la première fois qu'il foulait le sol de cette demeure. Il avait déjà eu plusieurs occasions de participer aux festivités organisées en ces lieux. Deux hommes, tous habillés en costard noir, venaient à sa rencontre alors qu’il ralentissait devant l’entrée principale. Dès qu’il s’extirpa de sa bagnole, l’un d’eux le fouilla minutieusement, à la recherche d’une quelconque arme. Habitué à ce type de protocole, Vincenzo ne broncha pas, laissant l’homme terminer son inspection. Une fois cela fait, le second l’invita à le suivre jusqu’à Vasily.Le silence froid qui régnait dans l
Vincenzo n'en revenait pas. Était-ce une machination dans le but de l'écarter de son objectif ? La surprise se faisait remarquer dans son regard. Cependant, il refusait de se laisser déconcerté par cette révélation, persuadé qu'il s'agissait d'une fâcheuse tromperie. Pourtant, Vasily ne montrait aucun signe qui trahissait ses dires. Il l'écoutait lui parler de cette fameuse héritière tout en étudiant ses moindres gestes. Rien ne révélait qu'il lui mentait. Vasily était également abasourdi par le fait qu'il avait un enfant qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître. — Tu as eu une liaison avec Lydiana Valenti alors que tu étais marié à ta défunte épouse, déclara Vincenzo avec consternation. En aucune manière, Vasily se laissa affecter par le jugement du regard de Vincenzo. — Aucun homme ne pouvait résister à la beauté envoûtante de cette femme. Toutes mes convenances s'étaient effondrées à l'instant où mon regard s'était posé sur elle. Je croyais être capable de maîtriser mes ém
Depuis cinq minutes, Julia fixait le menu qu’elle tenait en main, sans vraiment y prêter attention. Son esprit était ailleurs, tourmenté par les raisons de sa présence dans ce lieu intimidant, en compagnie de l’homme qui détenait un pouvoir certain sur elle. Cet endroit, parfaitement à l'image du mafieux la submergeait d'une effroyable sensation d'étouffement, qu'elle ne pouvait contrôler. N'étant pas habituée à se retrouver dans un lieu fréquentées par les mêmes personnalités que Vincenzo, Julia essayait tant bien que mal de paraître plus discrète. Le moindre regard sur elle, pouvait attiser une dangereuse curiosité chez ces gens. Julia voulait l'éviter à tout prix. Se forçant à refouler ce malaise, elle choisit au hasard un plat du menu, puis reposa la carte sur la table. Vincenzo referma le sien juste au moment où un serveur approcha leur table. Dès qu'il prit leur commande il se retira. — Vous comptez garder le silence encore longtemps, ou vous allez enfin me dire ce qui tourme
— Pourquoi veux-tu que je relance une enquête sur Julia Carrington ? On ne l’a pas déjà fait ? demanda Diego, sincèrement surpris.Perturbé par un détail auquel il n’arrivait pas à mettre le doigt, Vincenzo repensait au dîner de la veille. Et si quelque chose leur avait échappé dans le passé de Julia ?Une lueur dangereuse traversa le regard du mafieux. Il en était persuadé : Julia lui cachait quelque chose. L'excuse bancale qu'elle avait balbutiée, avec une nervosité flagrante, en était la preuve. Cette réaction qu’elle avait eue en découvrant la photo de Rodrigo Garcia suffisait à éveiller les soupçons : ce n’était pas un inconnu pour elle.Elle s’obstinait à prétendre le contraire. Pourtant, Vincenzo accordait une importance particulière à son intuition — et celle-ci ne le trompait jamais.— Je voudrais m'assurer que je me trompe, Diego, finit-il par dire en se calant dans son siège. Il se pourrait que Julia Carrington connaisse Rodrigo Garcia, à en juger par sa réaction en découvr
— Évitez d'arborer cette mine grave quand vous êtes avec moi, mademoiselle. Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal, si c'est ce que vous imaginez. Les mains crispées sur sa valise, Julia resta en retrait, observant cet homme insérer la clé dans la serrure de l’appartement dans lequel elle habiterait dorénavant. Malgré le tumulte d’émotions qui l’assaillaient, elle resta figée, sidérée par l’étendue colossale du lieu.La porte s’ouvrit alors, révélant un luxe insolent auquel Julia n’était pas préparée. Les larges baies vitrées laissaient entrer une lumière douce et dorée, créant une ambiance chaleureuse à couper le souffle. Chaque recoin de cette vaste pièce dégageait une richesse qui allait bien au-delà de ses attentes.N’étant pas habituée à faire face à autant de faste, Julia resta immobile, admirant malgré elle cet espace qui représentait pour elle une cage dorée. Aussi magnifique qu’écrasant. Aussi parfait que dérangeant.Elle posa sa valise sur le parquet puis avança lente
Deux jours plus tard...La soirée caritative battait son plein. La salle était immense, décorée avec goût, remplie de monde bien habillé. Des rires s’élevaient ici et là, mêlés à la douce musique d’un orchestre en fond. Livia marchait lentement entre les invités, son appareil photo autour du cou. Elle prenait des clichés discrets, capturant des sourires, des gestes élégants, des détails qui raconteraient mieux la soirée que n’importe quel article. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Livia se sentait incroyablement fière de faire partie de ce genre de soirée huppée. Même si elle n'était là que pour son travail, elle profitait pleinement de l’ambiance feutrée et luxueuse. Alors qu'elle ressentait un creux da
Livia se sentait ridiculement stupide d'avoir engagé une telle action, alors qu'elle se trouvait à bord d'un taxi, suivant discrètement la BMW qui conduisait cet homme qui ne cessait de hanter son esprit. À la fin de la soirée, alors que tout le monde s'était éclipsé de la pièce, Livia avait tenu à participer aux travaux de rangement, expressément pour garder un œil sur lui. Il avait était absorbé par une discussion qui semblait très importante, en compagnie de cette magnifique femme qui lui avait fait cette offre de travail.Livia n'avait pas paru très surprise de les voir ensemble. Tous deux semblaient appartenir au même monde, un monde auquel elle n'aurait jamais cru pouvoir prétendre. Rien que leur façon de se parler, leurs regards échangés, leur posture assurée... tout trahissait une complicité naturelle qu'elle n'aurait su expliquer.Un pincement discret l'avait serré la poitrine, sans qu'elle sache exactement pourquoi.Dès qu'ils avaient décidé de prendre congé, Livia avait sa
Il était là, comme Livia l’avait espéré. Envahie par un profond soulagement de ne pas l’avoir manqué, elle parut encore plus impressionnée en le voyant à la lumière du jour. Vêtu d’un costume sombre dissimulé sous un manteau gris, les mains recouvertes de gants en cuir, il avait l’allure d’un personnage ténébreux, difficile à cerner. Elle saisit son appareil photo pour capturer un cliché de lui, discrètement, sans éveiller le moindre soupçon. Animée par le besoin presque viscéral de saisir chaque facette de ce personnage, elle avait pris une décision audacieuse : le suivre partout où il irait. C’était un grand risque à prendre, mais nécessaire si elle voulait lever le voile sur cet homme énigmatique.Pour cela, elle avait quitté l’hôtel à l’aube, direction Brooklyn, sur la recommandation d’un employé. Là-bas, elle avait loué une moto, sa monture silencieuse pour arpenter Manhattan dans son sillage.Lorsque la voiture démarra, elle rangea rapidement son appareil et rabattit la visière
Livia se sentait ridiculement stupide d'avoir engagé une telle action, alors qu'elle se trouvait à bord d'un taxi, suivant discrètement la BMW qui conduisait cet homme qui ne cessait de hanter son esprit. À la fin de la soirée, alors que tout le monde s'était éclipsé de la pièce, Livia avait tenu à participer aux travaux de rangement, expressément pour garder un œil sur lui. Il avait était absorbé par une discussion qui semblait très importante, en compagnie de cette magnifique femme qui lui avait fait cette offre de travail.Livia n'avait pas paru très surprise de les voir ensemble. Tous deux semblaient appartenir au même monde, un monde auquel elle n'aurait jamais cru pouvoir prétendre. Rien que leur façon de se parler, leurs regards échangés, leur posture assurée... tout trahissait une complicité naturelle qu'elle n'aurait su expliquer.Un pincement discret l'avait serré la poitrine, sans qu'elle sache exactement pourquoi.Dès qu'ils avaient décidé de prendre congé, Livia avait sa
Deux jours plus tard...La soirée caritative battait son plein. La salle était immense, décorée avec goût, remplie de monde bien habillé. Des rires s’élevaient ici et là, mêlés à la douce musique d’un orchestre en fond. Livia marchait lentement entre les invités, son appareil photo autour du cou. Elle prenait des clichés discrets, capturant des sourires, des gestes élégants, des détails qui raconteraient mieux la soirée que n’importe quel article. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Livia se sentait incroyablement fière de faire partie de ce genre de soirée huppée. Même si elle n'était là que pour son travail, elle profitait pleinement de l’ambiance feutrée et luxueuse. Alors qu'elle ressentait un creux da
— Évitez d'arborer cette mine grave quand vous êtes avec moi, mademoiselle. Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal, si c'est ce que vous imaginez. Les mains crispées sur sa valise, Julia resta en retrait, observant cet homme insérer la clé dans la serrure de l’appartement dans lequel elle habiterait dorénavant. Malgré le tumulte d’émotions qui l’assaillaient, elle resta figée, sidérée par l’étendue colossale du lieu.La porte s’ouvrit alors, révélant un luxe insolent auquel Julia n’était pas préparée. Les larges baies vitrées laissaient entrer une lumière douce et dorée, créant une ambiance chaleureuse à couper le souffle. Chaque recoin de cette vaste pièce dégageait une richesse qui allait bien au-delà de ses attentes.N’étant pas habituée à faire face à autant de faste, Julia resta immobile, admirant malgré elle cet espace qui représentait pour elle une cage dorée. Aussi magnifique qu’écrasant. Aussi parfait que dérangeant.Elle posa sa valise sur le parquet puis avança lente
— Pourquoi veux-tu que je relance une enquête sur Julia Carrington ? On ne l’a pas déjà fait ? demanda Diego, sincèrement surpris.Perturbé par un détail auquel il n’arrivait pas à mettre le doigt, Vincenzo repensait au dîner de la veille. Et si quelque chose leur avait échappé dans le passé de Julia ?Une lueur dangereuse traversa le regard du mafieux. Il en était persuadé : Julia lui cachait quelque chose. L'excuse bancale qu'elle avait balbutiée, avec une nervosité flagrante, en était la preuve. Cette réaction qu’elle avait eue en découvrant la photo de Rodrigo Garcia suffisait à éveiller les soupçons : ce n’était pas un inconnu pour elle.Elle s’obstinait à prétendre le contraire. Pourtant, Vincenzo accordait une importance particulière à son intuition — et celle-ci ne le trompait jamais.— Je voudrais m'assurer que je me trompe, Diego, finit-il par dire en se calant dans son siège. Il se pourrait que Julia Carrington connaisse Rodrigo Garcia, à en juger par sa réaction en découvr
Depuis cinq minutes, Julia fixait le menu qu’elle tenait en main, sans vraiment y prêter attention. Son esprit était ailleurs, tourmenté par les raisons de sa présence dans ce lieu intimidant, en compagnie de l’homme qui détenait un pouvoir certain sur elle. Cet endroit, parfaitement à l'image du mafieux la submergeait d'une effroyable sensation d'étouffement, qu'elle ne pouvait contrôler. N'étant pas habituée à se retrouver dans un lieu fréquentées par les mêmes personnalités que Vincenzo, Julia essayait tant bien que mal de paraître plus discrète. Le moindre regard sur elle, pouvait attiser une dangereuse curiosité chez ces gens. Julia voulait l'éviter à tout prix. Se forçant à refouler ce malaise, elle choisit au hasard un plat du menu, puis reposa la carte sur la table. Vincenzo referma le sien juste au moment où un serveur approcha leur table. Dès qu'il prit leur commande il se retira. — Vous comptez garder le silence encore longtemps, ou vous allez enfin me dire ce qui tourme
Vincenzo n'en revenait pas. Était-ce une machination dans le but de l'écarter de son objectif ? La surprise se faisait remarquer dans son regard. Cependant, il refusait de se laisser déconcerté par cette révélation, persuadé qu'il s'agissait d'une fâcheuse tromperie. Pourtant, Vasily ne montrait aucun signe qui trahissait ses dires. Il l'écoutait lui parler de cette fameuse héritière tout en étudiant ses moindres gestes. Rien ne révélait qu'il lui mentait. Vasily était également abasourdi par le fait qu'il avait un enfant qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître. — Tu as eu une liaison avec Lydiana Valenti alors que tu étais marié à ta défunte épouse, déclara Vincenzo avec consternation. En aucune manière, Vasily se laissa affecter par le jugement du regard de Vincenzo. — Aucun homme ne pouvait résister à la beauté envoûtante de cette femme. Toutes mes convenances s'étaient effondrées à l'instant où mon regard s'était posé sur elle. Je croyais être capable de maîtriser mes ém
L'immense demeure de Vasily Federov, perchée sur les hauteurs de la Toscane, se dévoilait peu à peu à mesure que la Porsche noire de Vincenzo gravissait la route sinueuse bordée de cyprès. L'assurance dont il faisait preuve ne laissait place à aucun doute sur sa volonté de faire de cet empire le sien. À l'approche du portail de fer forgé, Vincenzo ne prêtait aucune attention aux détails de la villa. Ce n'était pas la première fois qu'il foulait le sol de cette demeure. Il avait déjà eu plusieurs occasions de participer aux festivités organisées en ces lieux. Deux hommes, tous habillés en costard noir, venaient à sa rencontre alors qu’il ralentissait devant l’entrée principale. Dès qu’il s’extirpa de sa bagnole, l’un d’eux le fouilla minutieusement, à la recherche d’une quelconque arme. Habitué à ce type de protocole, Vincenzo ne broncha pas, laissant l’homme terminer son inspection. Une fois cela fait, le second l’invita à le suivre jusqu’à Vasily.Le silence froid qui régnait dans l
Plusieurs secondes s'écoulaient, durant lesquelles Julia essayait de se convaincre qu'il s'agissait sûrement d'une plaisanterie de mauvais goût. Mais le regard sombre et implacable de cet homme ne laissait aucune place au doute. — Qu'est-ce que vous attendez de moi ? demanda-t-elle, la voix tremblante, tandis qu'un sourire satisfait étirait les lèvres du mafieux. — Vous allez reprendre votre carrière là où vous l’avez laissée, Julia, répondit-il, le regard assombri d’une lueur de malice. Julia laissa échapper un soupir de frustration, plantant sur lui un regard méfiant alors qu'elle lui posait ceci:— Est-ce que je risque d'être constamment en danger en travaillant pour vous ? Vincenzo ne répondit pas immédiatement, laissant un silence peser entre eux, plus lourd à chaque seconde. L’appréhension de Julia s’intensifia. Elle l’observa d’un regard sérieux, attendant une réponse rassurante.Mais au lieu de ça, il se leva, s’approchant d’elle avec une lenteur calculée. Le sourire narqu