Une douleur atroce irradiait chacun de ses muscles alors qu’elle tentait de se redresser. Tous ses membres étaient ligotés. Cette réalisation fit naître en elle une frayeur insoutenable. Les souvenirs lui revinrent brusquement : le mouchoir, l’odeur chimique, l’ombre derrière elle… Livia s'agita frénétiquement, animée par la panique. Où était-elle ? L’angoisse redoubla en réalisant qu’on lui avait bandé les yeux. Elle était totalement aveugle, vulnérable… piégée. Qu’allait-il lui arriver ? s’inquiétait-elle, tandis qu’elle tentait vainement de se délier. Mais la douleur brûlante à ses poignets la foudroya si violemment qu’elle dû cesser tout mouvement.Elle sursauta brusquement lorsqu’un bruit sourd et tranchant lui parvint à l’oreille. Le cœur de Livia s’affola tandis que des pas lourds résonnaient dans la pièce, signe qu’une présence humaine s’approchait. À défaut de le voir, elle huma l’odeur épicée qui venait soudain d’emplir l’air. Puis elle sentit un souffle chaud lui caresser
Ce qu’elle s’apprêtait à faire était aussi insensé que suicidaire, et pourtant, Livia n’hésitait pas. L’adrénaline, de plus en plus intense, lui procurait un courage qu’elle ne se connaissait pas. Elle enjamba silencieusement la grille, puis contourna le mur de la demeure, dans l’espoir de trouver une fenêtre entrouverte, un accès discret par lequel elle pourrait espionner son hôte sans se faire remarquer. Par chance, elle en trouva une, donnant sur ce qui semblait être un bureau. La cerise sur le gâteau : elle l’aperçut face à un mini bar, occupé à se servir un verre de cognac aux reflets ambrés, bien corsé à en juger par la grimace qu’il fit en le goûtant.Le voir lécher ses lèvres pour effacer toute trace du liquide ambré lui provoqua un frisson de chaleur intense, concentré au bas-ventre. Lorsqu’il se retourna, Livia aperçut dans son regard un éclat sombre, dangereux. Il arborait toujours cet air contrarié qu’il tentait d’apaiser dans plusieurs verres d’alcool. Se souvenant de l’h
Il était là, comme Livia l’avait espéré. Envahie par un profond soulagement de ne pas l’avoir manqué, elle parut encore plus impressionnée en le voyant à la lumière du jour. Vêtu d’un costume sombre dissimulé sous un manteau gris, les mains recouvertes de gants en cuir, il avait l’allure d’un personnage ténébreux, difficile à cerner. Elle saisit son appareil photo pour capturer un cliché de lui, discrètement, sans éveiller le moindre soupçon. Animée par le besoin presque viscéral de saisir chaque facette de ce personnage, elle avait pris une décision audacieuse : le suivre partout où il irait. C’était un grand risque à prendre, mais nécessaire si elle voulait lever le voile sur cet homme énigmatique.Pour cela, elle avait quitté l’hôtel à l’aube, direction Brooklyn, sur la recommandation d’un employé. Là-bas, elle avait loué une moto, sa monture silencieuse pour arpenter Manhattan dans son sillage.Lorsque la voiture démarra, elle rangea rapidement son appareil et rabattit la visière
Livia se sentait ridiculement stupide d'avoir engagé une telle action, alors qu'elle se trouvait à bord d'un taxi, suivant discrètement la BMW qui conduisait cet homme qui ne cessait de hanter son esprit. À la fin de la soirée, alors que tout le monde s'était éclipsé de la pièce, Livia avait tenu à participer aux travaux de rangement, expressément pour garder un œil sur lui. Il avait était absorbé par une discussion qui semblait très importante, en compagnie de cette magnifique femme qui lui avait fait cette offre de travail.Livia n'avait pas paru très surprise de les voir ensemble. Tous deux semblaient appartenir au même monde, un monde auquel elle n'aurait jamais cru pouvoir prétendre. Rien que leur façon de se parler, leurs regards échangés, leur posture assurée... tout trahissait une complicité naturelle qu'elle n'aurait su expliquer.Un pincement discret l'avait serré la poitrine, sans qu'elle sache exactement pourquoi.Dès qu'ils avaient décidé de prendre congé, Livia avait sa
Deux jours plus tard...La soirée caritative battait son plein. La salle était immense, décorée avec goût, remplie de monde bien habillé. Des rires s’élevaient ici et là, mêlés à la douce musique d’un orchestre en fond. Livia marchait lentement entre les invités, son appareil photo autour du cou. Elle prenait des clichés discrets, capturant des sourires, des gestes élégants, des détails qui raconteraient mieux la soirée que n’importe quel article. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Elle n’avait jamais assisté à un événement aussi chic. Tout brillait. Les robes longues, les bijoux, les coupes de champagne... C’était comme un rêve éveillé. Livia se sentait incroyablement fière de faire partie de ce genre de soirée huppée. Même si elle n'était là que pour son travail, elle profitait pleinement de l’ambiance feutrée et luxueuse. Alors qu'elle ressentait un creux da
— Évitez d'arborer cette mine grave quand vous êtes avec moi, mademoiselle. Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal, si c'est ce que vous imaginez. Les mains crispées sur sa valise, Julia resta en retrait, observant cet homme insérer la clé dans la serrure de l’appartement dans lequel elle habiterait dorénavant. Malgré le tumulte d’émotions qui l’assaillaient, elle resta figée, sidérée par l’étendue colossale du lieu.La porte s’ouvrit alors, révélant un luxe insolent auquel Julia n’était pas préparée. Les larges baies vitrées laissaient entrer une lumière douce et dorée, créant une ambiance chaleureuse à couper le souffle. Chaque recoin de cette vaste pièce dégageait une richesse qui allait bien au-delà de ses attentes.N’étant pas habituée à faire face à autant de faste, Julia resta immobile, admirant malgré elle cet espace qui représentait pour elle une cage dorée. Aussi magnifique qu’écrasant. Aussi parfait que dérangeant.Elle posa sa valise sur le parquet puis avança lente
— Pourquoi veux-tu que je relance une enquête sur Julia Carrington ? On ne l’a pas déjà fait ? demanda Diego, sincèrement surpris.Perturbé par un détail auquel il n’arrivait pas à mettre le doigt, Vincenzo repensait au dîner de la veille. Et si quelque chose leur avait échappé dans le passé de Julia ?Une lueur dangereuse traversa le regard du mafieux. Il en était persuadé : Julia lui cachait quelque chose. L'excuse bancale qu'elle avait balbutiée, avec une nervosité flagrante, en était la preuve. Cette réaction qu’elle avait eue en découvrant la photo de Rodrigo Garcia suffisait à éveiller les soupçons : ce n’était pas un inconnu pour elle.Elle s’obstinait à prétendre le contraire. Pourtant, Vincenzo accordait une importance particulière à son intuition — et celle-ci ne le trompait jamais.— Je voudrais m'assurer que je me trompe, Diego, finit-il par dire en se calant dans son siège. Il se pourrait que Julia Carrington connaisse Rodrigo Garcia, à en juger par sa réaction en découvr
Depuis cinq minutes, Julia fixait le menu qu’elle tenait en main, sans vraiment y prêter attention. Son esprit était ailleurs, tourmenté par les raisons de sa présence dans ce lieu intimidant, en compagnie de l’homme qui détenait un pouvoir certain sur elle. Cet endroit, parfaitement à l'image du mafieux la submergeait d'une effroyable sensation d'étouffement, qu'elle ne pouvait contrôler. N'étant pas habituée à se retrouver dans un lieu fréquentées par les mêmes personnalités que Vincenzo, Julia essayait tant bien que mal de paraître plus discrète. Le moindre regard sur elle, pouvait attiser une dangereuse curiosité chez ces gens. Julia voulait l'éviter à tout prix. Se forçant à refouler ce malaise, elle choisit au hasard un plat du menu, puis reposa la carte sur la table. Vincenzo referma le sien juste au moment où un serveur approcha leur table. Dès qu'il prit leur commande il se retira. — Vous comptez garder le silence encore longtemps, ou vous allez enfin me dire ce qui tourme
Vincenzo n'en revenait pas. Était-ce une machination dans le but de l'écarter de son objectif ? La surprise se faisait remarquer dans son regard. Cependant, il refusait de se laisser déconcerté par cette révélation, persuadé qu'il s'agissait d'une fâcheuse tromperie. Pourtant, Vasily ne montrait aucun signe qui trahissait ses dires. Il l'écoutait lui parler de cette fameuse héritière tout en étudiant ses moindres gestes. Rien ne révélait qu'il lui mentait. Vasily était également abasourdi par le fait qu'il avait un enfant qu'il n'avait jamais eu la chance de connaître. — Tu as eu une liaison avec Lydiana Valenti alors que tu étais marié à ta défunte épouse, déclara Vincenzo avec consternation. En aucune manière, Vasily se laissa affecter par le jugement du regard de Vincenzo. — Aucun homme ne pouvait résister à la beauté envoûtante de cette femme. Toutes mes convenances s'étaient effondrées à l'instant où mon regard s'était posé sur elle. Je croyais être capable de maîtriser mes ém