Share

Chapitre 6

Penulis: dainamimboui
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-12 04:42:18

L’aube pointait à peine à l’horizon lorsqu’elle se réveilla en sursaut. Le drap à côté d’elle était froid. Sesar était déjà parti. Comme toujours, sans un mot, sans un regard. L’odeur de son parfum flottait encore dans la pièce, lourd, entêtant, presque agressif. Lisa s’assit sur le bord du lit, nue, la peau moite, le cœur serré. La nuit avait été longue, étouffante, pleine de fausses caresses et de véritables cauchemars.

Elle ferma les yeux quelques secondes, essayant de retrouver un semblant d’équilibre. Mais à l’intérieur, c’était le chaos. Le vide. Elle se leva lentement, prit une douche brûlante comme pour effacer l’empreinte de Sesar sur son corps. Elle se lava longuement, minutieusement, frottant chaque centimètre de peau avec une rage sourde. Elle ne pleura pas. Plus maintenant. Elle n’avait plus le luxe de la faiblesse.

Quand elle rentra chez elle, la maison était calme. Trop calme. Elle se dirigea vers la chambre de Bobby, mais le lit était vide. Une note était posée sur la table du salon, griffonnée de la main de la baby-sitter :

« Bobby est à l’école. Il a pris son petit déjeuner et m’a dit qu’il allait bien. Appelle-moi si besoin. — Clara. »

Lisa soupira de soulagement. Elle posa son sac, retira ses chaussures, puis se dirigea vers la cuisine. Le carrelage froid sous ses pieds lui rappelait qu’elle était bien revenue à la réalité. Elle prépara un café fort, noir, sans sucre. Elle en avait besoin. Elle s’assit à la table, le regard dans le vide, les mains enroulées autour de la tasse brûlante.

Elle pensa à la nuit dernière. Aux lèvres de Sesar sur sa peau. À ses mains possessives. À ses murmures empoisonnés. Et à ce fichu coup de téléphone qui avait tout bouleversé. La cargaison interceptée. Il devenait paranoïaque. Et donc plus dangereux.

Lisa sortit son téléphone, hésita une seconde, puis composa un numéro sécurisé. Il ne sonna que deux fois.

— Capitaine Reyes.

— C’est moi, murmura-t-elle.

Un silence, puis :

— Où es-tu ? Ça va ?

— Chez moi. Bobby est à l’école. Je suis rentrée tôt ce matin.

— Des nouvelles de McGir ?

Lisa inspira profondément.

— Il est venu hier soir. Comme prévu. Il… il était tendu. Quelqu’un a intercepté la cargaison. Il pense qu’il y a une taupe.

— Il en a parlé ouvertement ?

— Pas avec des détails. Mais assez pour comprendre qu’il est sur ses gardes. Il va commencer à resserrer les mailles. Il devient prudent, Reyes. Trop prudent.

Elle marqua une pause. Elle regarda autour d’elle, comme si les murs pouvaient l’écouter.

— Je suis montée dans sa chambre pendant qu’il dormait. J’ai cherché. Des indices, n’importe quoi. Mais il n’y avait rien. Il cache tout ailleurs. Pas de papiers, pas d’armes visibles, pas de trace de la cargaison.

Reyes soupira à l’autre bout du fil.

— On s’en doutait. Ce type est intelligent, Lisa. Il ne laisse rien traîner. Et là, il va devenir encore plus méfiant.

— Je le sais. Je fais tout ce que je peux pour le mettre en confiance, mais… chaque nuit me détruit un peu plus.

Un silence s’installa. Elle entendit Reyes murmurer quelque chose à quelqu’un d’autre, puis revenir vers elle.

— Tu tiens le coup ?

Elle ferma les yeux.

— Je n’ai pas le choix.

— Tu peux faire une pause. On peut te sortir de là.

— Non. Pas maintenant. Pas alors qu’il commence à paniquer. Je dois rester.

Il y eut une hésitation au bout de la ligne, puis Reyes reprit :

— On t’enverra un renfort discret. Quelqu’un qui peut t’aider sans attirer l’attention. Tu le croiseras bientôt. On a besoin d’un autre œil dans ce cercle. Tu es trop seule.

Lisa hocha la tête, même si Reyes ne pouvait pas la voir. Elle termina son café d’un trait, grimaça, puis se leva.

— Je reste à l’écoute. Je vous envoie un rapport détaillé dans l’heure.

— Fais attention à toi, Lisa.

Elle raccrocha sans répondre.

Elle resta debout un long moment, le téléphone toujours dans la main. Puis elle se dirigea vers le salon, s’installa devant son ordinateur portable et ouvrit le fichier sécurisé qu’elle utilisait pour ses rapports. Ses doigts tremblaient légèrement au début, mais elle se força à écrire. À tout noter. Chaque mot de Sesar. Chaque détail de la nuit. Chaque élément, aussi petit soit-il, pouvait servir.

Quand elle eut fini, elle relut le tout, puis envoya le fichier à l’adresse cryptée fournie par Reyes. Ensuite, elle se laissa tomber sur le canapé, épuisée.

Un jour, ce cauchemar prendra fin, pensa-t-elle. Un jour, je verrai ce monstre enchaîné. Et ce jour-là, je pourrai peut-être recommencer à respirer.

Mais pour l’instant, elle devait continuer à jouer son rôle. Celui de Dolce. La poupée de Sesar.

Elle ferma les yeux. Dans sa tête, une image s’imposa. Celle de Bobby. Son rire. Son regard.

Elle se leva, alla chercher une photo de lui sur le meuble du salon, la caressa du bout des doigts.

— Pour toi, murmura-t-elle. Tout ça, c’est pour toi.

La nuit tombait à peine sur la ville, mais les couloirs du QG résonnaient déjà du murmure des hommes, des allers-retours nerveux, des mots soufflés dans l’obscurité. Lisa, toujours vêtue de sa robe noire moulante, traversa le hall sans un mot, chacun s’écartant à son passage. Dolce. Voilà comment on l’appelait ici. La favorite du Roi.

Un garde lui ouvrit la porte du dernier étage. Elle entra. L’ambiance dans la pièce était étouffante, voilée de fumée et d’un parfum de cuir chaud. Sesar était seul, adossé à la baie vitrée, une cigarette à la main, ses yeux fixés sur les lumières de la ville.

Il ne se retourna pas tout de suite, mais il avait senti sa présence.

— Je t’ai attendue, dit-il calmement.

Elle ne répondit pas, préférant s’approcher lentement.

— Tu m’as dit de ne venir que si j’en avais envie, Sesar.

— Et t’es venue. C’est tout ce qui compte, murmura-t-il en écrasant sa cigarette.

Il se retourna enfin. Ses yeux avaient ce mélange de fatigue et d’obsession, une faim étrange, brûlante. Il la dévisagea longuement, puis s’approcha d’elle, posant une main sur sa joue.

— Tu dors encore chez toi ce soir ? demanda-t-il, sa voix douce, presque blessée.

Elle haussa les sourcils, surprise par la question.

— Évidemment. Pourquoi ?

Il prit une inspiration plus longue. Il semblait hésiter. Et puis, dans un souffle :

— J’ai envie de t’avoir près de moi. Chaque nuit. J’en ai marre que tu partes, Dolce. J’en ai marre de me réveiller sans toi. Je veux te savoir là. Je veux pouvoir te tenir dans mes bras, sentir ton souffle… Tu comprends ?

Un silence s’abattit. Un vrai. Un silence qui hurlait entre eux.

Lisa le fixa sans ciller. Il s’était approché si près qu’elle pouvait sentir sa chaleur. Et ce qu’elle vit dans ses yeux… c’était réel. Pas de jeu. Pas de manipulation. Il ne mentait pas. Pas cette fois.

Lanjutkan membaca buku ini secara gratis
Pindai kode untuk mengunduh Aplikasi

Bab terbaru

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre 6

    L’aube pointait à peine à l’horizon lorsqu’elle se réveilla en sursaut. Le drap à côté d’elle était froid. Sesar était déjà parti. Comme toujours, sans un mot, sans un regard. L’odeur de son parfum flottait encore dans la pièce, lourd, entêtant, presque agressif. Lisa s’assit sur le bord du lit, nue, la peau moite, le cœur serré. La nuit avait été longue, étouffante, pleine de fausses caresses et de véritables cauchemars.Elle ferma les yeux quelques secondes, essayant de retrouver un semblant d’équilibre. Mais à l’intérieur, c’était le chaos. Le vide. Elle se leva lentement, prit une douche brûlante comme pour effacer l’empreinte de Sesar sur son corps. Elle se lava longuement, minutieusement, frottant chaque centimètre de peau avec une rage sourde. Elle ne pleura pas. Plus maintenant. Elle n’avait plus le luxe de la faiblesse.Quand elle rentra chez elle, la maison était calme. Trop calme. Elle se dirigea vers la chambre de Bobby, mais le lit était vide. Une note était posée sur la

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre 5– bon début

    Lisa détourna les yeux vers la rue. Elle sentait son cœur cogner plus vite. Il n’était pas comme les autres. Il avait ce quelque chose de calme mais déterminé. Un homme dangereux, sûrement. Mais peut-être pas pour elle.— Vous n’avez pas peur de vous asseoir avec une inconnue qui pourrait être armée ? lança-t-elle.Il sourit.— Si vous l’étiez, vous auriez déjà tiré.Le silence retomba. Pas gênant. Plutôt… enveloppant.— Je peux vous offrir quelque chose ? reprit Marco.— Un thé noir.Il fit signe au serveur. Quand la commande arriva, Lisa entoura sa tasse de ses deux mains comme pour s’y raccrocher.— Vous avez ce regard, dit-il soudain. Celui des gens qui portent une tempête en eux.— Et vous, vous avez ce regard des gens qui croient pouvoir l’éteindre, répliqua-t-elle doucement.Il hocha la tête, un peu admiratif.— J’aime bien parler avec vous, Lisa.Elle sursauta. Il savait son prénom.— Ne soyez pas surprise. Reyes m’a parlé de vous… en bien. Vous avez du cran. Vous êtes douée.

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre 4 L’échos des regrets

    Le vent matinal fouettait doucement les rues de New York, glissant entre les grilles, soulevant les feuilles mortes et les morceaux de papiers abandonnés sur les trottoirs. Lisa marchait d’un pas rapide, le manteau noir serré autour d’elle, le regard rivé sur l’entrée de l’école élémentaire. Bobby tenait sa main, son petit sac sur le dos, les cheveux en bataille.— Tu viens me chercher ce soir ? demanda-t-il en levant les yeux vers elle.Elle baissa les yeux vers lui et tenta de sourire, bien que sa gorge reste nouée.— Bien sûr. Et ce soir, je te ferai des pancakes. Ceux que tu aimes.Il acquiesça, le sourire un peu timide, puis courut vers la grille après avoir déposé un baiser rapide sur sa joue. Lisa resta là un moment, le regardant disparaître dans la foule d’enfants.Elle inspira profondément.Elle avait mis son masque.Le visage de la mère fatiguée s’effaça pour laisser place à l’agent Lisa Wood, infiltrée depuis deux mois dans l’une des mafias les plus puissantes de la côte Es

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre 3 — reflet du monstre et protecteur

    L’odeur de la ruelle était âcre, chargée d’humidité et de relents de la nuit passée. Lisa marchait vite, le visage dissimulé sous un foulard noir, les bras serrés contre son manteau comme si elle voulait empêcher son cœur d’éclater.Elle avait quitté la maison de Sesar avant l’aube, alors que les couloirs étaient encore plongés dans le silence. Personne ne l’avait arrêtée. Elle était libre de ses mouvements, à condition de revenir quand il le déciderait. C’était ce qu’il avait dit, nonchalamment, comme on parle à un chien bien dressé.Ses talons claquaient sur le béton, résonnant dans sa tête comme un écho de ce qu’elle avait vécu quelques heures plus tôt. Elle n’arrivait pas à respirer. Tout son corps lui faisait mal, pas seulement à cause du contact physique, mais à cause de ce qu’elle avait dû faire. Ce qu’elle avait laissé faire.Une fois devant la petite porte grise de son immeuble, elle marqua une pause. Sa main tremblait. Elle lutta pour introduire la clé dans la serrure. Puis

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre2- nuit rouge et premier pacte

    Chapitre 2 – La nuit rougeC’était un soir d’orage, un de ces soirs où le ciel semblait vouloir prévenir qu’un drame se préparait. Lisa avait dix-huit ans ce jour-là. Elle portait encore ses cheveux longs en tresses fines, comme sa mère aimait les lui faire. Elle riait avec naïveté dans les couloirs de la villa familiale, ignorant que ce serait la dernière fois.Son père, Raphaël Wood, était l’un des parrains les plus respectés du pays. Trafiquant d’armes, négociateur d’élite, homme de parole et de principes, même dans un monde aussi sale que le leur. Lisa l’admirait, même si elle ne comprenait pas tout ce qu’il faisait. Il avait toujours protégé sa fille comme une princesse enfermée dans sa tour d’ivoire. Elle n’avait jamais vu de sang. Jamais entendu de cris. Il lui avait toujours évité la face noire de leur monde.Mais ce soir-là, la tour s’effondra.Tout avait commencé par un cri. Un cri rauque.Celui de l’un des gardes.Puis un second, plus proche.Lisa était dans sa chambre q

  • Dans Les Bras De Mon Bourreau   Chapitre 1 — le retour du silence

    ALe talon de Lisa claqua contre le marbre noir. Un bruit sec, précis, comme un battement de cœur qui refusait de céder à la panique. Elle s’avança, silhouette sculptée dans une robe rouge sang qui moulait ses hanches et tranchait avec la froideur du lieu. Les couloirs du manoir Mcgir n’avaient pas changé. L’odeur de cuir, de tabac, de pouvoir. Le parfum amer du passé.Dix ans.Dix longues années pour construire cette entrée.Dix ans à avaler ses larmes, à caresser la joue de son fils chaque nuit en priant pour ne jamais sombrer.Et aujourd’hui, elle était là.Dans la gueule du loup.Dans les bras de son bourreau.Un garde la fit patienter dans le hall, sous le regard menaçant d’un autre homme en noir, armé jusqu’aux dents. Lisa ne bronchait pas. Elle ne devait pas montrer la moindre faiblesse. Pas encore. Pas ici.Elle sentit son ventre se crisper. Ce manoir… chaque pierre transpirait le souvenir du sang, de l’humiliation, de l’effroi. C’était ici qu’il avait pris tout ce qu’ell

Bab Lainnya
Jelajahi dan baca novel bagus secara gratis
Akses gratis ke berbagai novel bagus di aplikasi GoodNovel. Unduh buku yang kamu suka dan baca di mana saja & kapan saja.
Baca buku gratis di Aplikasi
Pindai kode untuk membaca di Aplikasi
DMCA.com Protection Status