Lisa Wood n’a jamais oublié. À dix-huit ans, elle a vu l’homme qui dirigeait son enfance, Raphael Wood, tomber sous les balles de son propre protégé : Sesar Mcgir, le jeune bras droit de son père devenu monstre. Cette même nuit, Sesar est venu finir le travail dans sa chambre : un viol. Un souvenir indélébile, une grossesse cachée, et une haine qui a grandi avec son fils. Aujourd’hui, Lisa est policière. Et elle s’est reconstruite une façade. Mais au fond, elle n’attend qu’une chose : l’instant où elle pourra faire tomber l’empire Mcgir, pièce par pièce. Elle devient Dolce, une « favorite » parmi les femmes que Sesar garde près de lui. À ses risques et périls. Car se rapprocher de la bête, c’est aussi réveiller la flamme d’une rage brûlante… et d’une attirance malsaine, qu’elle croyait morte. Mais que faire quand l’homme qu’on hait est aussi le père de votre fils ? Quand la haine devient flamme, et que la justice devient vengeance ?
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Le talon de Lisa claqua contre le marbre noir. Un bruit sec, précis, comme un battement de cœur qui refusait de céder à la panique. Elle s’avança, silhouette sculptée dans une robe rouge sang qui moulait ses hanches et tranchait avec la froideur du lieu. Les couloirs du manoir Mcgir n’avaient pas changé. L’odeur de cuir, de tabac, de pouvoir. Le parfum amer du passé. Dix ans. Dix longues années pour construire cette entrée. Dix ans à avaler ses larmes, à caresser la joue de son fils chaque nuit en priant pour ne jamais sombrer. Et aujourd’hui, elle était là. Dans la gueule du loup. Dans les bras de son bourreau. Un garde la fit patienter dans le hall, sous le regard menaçant d’un autre homme en noir, armé jusqu’aux dents. Lisa ne bronchait pas. Elle ne devait pas montrer la moindre faiblesse. Pas encore. Pas ici. Elle sentit son ventre se crisper. Ce manoir… chaque pierre transpirait le souvenir du sang, de l’humiliation, de l’effroi. C’était ici qu’il avait pris tout ce qu’elle avait. Ici que son innocence avait été éventrée, que son enfance s’était noyée dans les cris. Et c’était dans l’une de ces pièces, derrière une porte de bois sombre, que son père était tombé, une balle entre les yeux, pendant qu’elle hurlait sans que personne ne vienne. Mais aujourd’hui, elle n’était plus une gamine. Elle n’était plus Lisa Wood, la fille fragile du parrain. Elle était Dolce, la nouvelle favorite du diable. — Tu peux entrer, murmura le garde en ouvrant la double porte. Elle inspira profondément et s’avança. La pièce baignait dans une lumière tamisée, mêlant luxe et décadence. Un bureau massif trônait au centre, et derrière, affalé sur un fauteuil de cuir noir, un homme. Sesar Mcgir. Il releva la tête. Lisa sentit le sol vaciller sous ses pieds. Il n’avait presque pas changé. Toujours aussi grand, ses traits durs comme la pierre, la mâchoire carrée, les yeux noirs, profonds, insondables. Son regard se planta dans le sien. Froid. Analytique. Intrusif. — On m’a dit que tu voulais travailler pour moi, dit-il, la voix rauque. Lisa s’approcha lentement, chaque pas une morsure dans sa chair. Elle planta ses yeux bleus dans les siens, un sourire faux sur les lèvres. — Je ne veux pas travailler pour toi, répondit-elle. Je veux t’appartenir. Un silence s’installa. Sesar se leva. Il s’approcha, son ombre gigantesque avalant la lumière. Il tourna autour d’elle comme un prédateur flairant sa proie. Lisa sentit son souffle se bloquer lorsqu’il s’arrêta dans son dos, si près qu’elle pouvait sentir la chaleur de son corps. Un frisson la traversa malgré elle. — Tu m’es familière, murmura-t-il près de son oreille. T’as déjà été ici ? Elle ferma brièvement les yeux. Le passé se bouscula dans sa tête. Les cris. Le sang. La douleur. Elle rouvrit les yeux, un sourire ironique étirant ses lèvres. — Peut-être dans une autre vie. Il gloussa. — Les femmes comme toi, je les sens de loin. Il posa une main sur sa hanche. Lisa résista à l’envie de le repousser violemment. Elle resta droite, impassible, alors qu’à l’intérieur d’elle, tout brûlait. — Tu vas rester ici, déclara-t-il. Ma dernière a disparu, et j’aime pas dormir seul. Elle hocha la tête. C’était ce qu’elle voulait. Entrer dans sa tanière. Devenir celle qu’il garderait près de lui. Pour mieux le frapper là où il ne s’y attendrait pas. Il claqua des doigts, un domestique arriva aussitôt. — Installe-la dans l’aile Est. Chambre Dolce. Lisa retint un rire nerveux. Il lui donnait déjà un nom. Parfait. Elle s’enfermerait dans ce rôle jusqu’à l’étouffement s’il le fallait. Elle fit demi-tour. Ses jambes tremblaient, mais son cœur tenait bon. Pour Bobby. Pour Raphael. Pour elle. Elle grimpa les escaliers, accompagnée du majordome. Sa chambre était grande, luxueuse, garnie de soie et de dorures. Mais tout y suintait l’enfermement, l’opulence viciée. Elle s’effondra sur le lit et serra son ventre dans ses bras. Un sanglot s’échappa. Le premier. Le seul. Elle sortit de sa poche une petite photo chiffonnée. Bobby. Huit ans. Les yeux de son père, mais la tendresse de sa mère. Il ne savait rien. Pas encore. Il croyait que son papa était mort, qu’il n’y avait que maman pour le protéger. Et il avait raison. C’était à elle maintenant de les sauver. La guerre venait de commencer. Et elle la mènerait depuis l’enfer.Lisa referma la porte derrière elle, le cœur battant, les mains encore marquées du souvenir de la poigne de Sesar autour de sa gorge. Elle inspira profondément, secouant la tête comme pour faire disparaître ce goût métallique de peur et de rage mêlées. Il fallait rester concentrée. Direction la cuisine. Elle ne savait même plus l’heure qu’il était. Peut-être minuit, peut-être plus tard. La villa était silencieuse, presque trop. Les hommes de Sesar devaient encore faire la ronde dans la cour. Carmine… probablement pas loin. Toujours à l’affût. Toujours prêt à frapper au moindre faux pas. Lisa mit l’eau à bouillir, sortit une tasse noire mate, parfaitement assortie à l’univers sombre de cet endroit. Elle ouvrit le placard, trouva un café en grains luxueux, puis le moulin. Les gestes étaient lents, précis. Elle gagnait du temps. Tentait de calmer le tremblement discret qui lui parcourait la nuque. Elle pensait à Bobby. À son petit corps chaud contre elle. À sa respiration douce lor
Elle ferma les yeux une seconde pour retrouver son calme. Puis les rouvrit lentement, laissant une larme solitaire couler sur sa joue. — Lâche-moi, Sesar… Tu me fais mal. Il ne bougea pas, ses yeux cherchant désespérément la faille dans son visage. Elle inspira profondément. — Reyes est… l’amant de ma sœur. C’est compliqué, mais j’avais besoin de lui parler. Je suis allée chercher l’argent de Bobby. Tu sais, l’enfant dont je m’occupe parfois. C’est mon neveu. Ma sœur me laisse le garder, mais elle me paie pour ça. Elle ne veut pas que son mari sache pour l’argent, alors c’est Reyes qui me le donne. Sesar ne répondait pas. Sa respiration s’était accélérée. Il tremblait légèrement, comme s’il se battait avec lui-même. — Je suis désolée, j’aurais dû te dire où j’allais… Mais j’avais peur que tu penses que je te cache des choses. Et c’est exactement ce que tu crois, non ? Il la relâcha brusquement. Elle chancela, mais ne tomba pas. Il recula de quelques pas et s’assit lourdem
À l’intérieur du commissariat, elle croisa quelques visages familiers. Certains la saluèrent brièvement, d’autres détournèrent les yeux, mal à l’aise. Son statut entre deux mondes ni tout à fait flic, ni tout à fait civile dérangeait. Elle le savait. Et s’en fichait. Elle trouva Reyes dans son bureau, penché sur un dossier, cigarette au coin des lèvres, les sourcils froncés. — Il faut qu’on parle, dit-elle sans préambule. Il leva les yeux, referma lentement le dossier et éteignit sa cigarette dans le cendrier métallique déjà rempli. — T’as du cran de venir comme ça après ce que t’as fait hier. — Ce que j’ai fait ? Tu veux dire… ne pas avoir tué un homme à moitié mort devant son portail ? Excuse-moi de ne pas être une exécuteuse professionnelle ! Reyes se leva brusquement, sa chaise raclant le sol avec un bruit sec. — Lisa, on t’a intégrée dans cette mission parce que t’as des raisons personnelles, mais aussi parce qu’on pensait que tu savais rester froide. Et là, t’as la
Le portail claqua doucement derrière elle. Le calme de la soirée contrastait brutalement avec la tension de la villa de Sesar. Ici, dans cet appartement discret qu’elle appelait “chez elle”, Lisa pouvait enfin baisser la garde. Ou du moins, essayer. Elle monta les escaliers lentement, ses talons dans une main, les clés dans l’autre. Elle s’arrêta une seconde devant la porte, inspirant longuement avant de l’ouvrir. L’intérieur était paisible. Le salon baignait dans une lumière tamisée, filtrée par l’abat-jour en rotin suspendu au plafond. Et là, sur le canapé beige légèrement usé, une scène d’une tendresse rare lui serra le cœur : Bobby, son fils, était profondément endormi, la tête penchée en arrière, un bras autour de la petite Clara, la baby-sitter de seize ans qui somnolait encore, la tête appuyée sur son épaule. Lisa referma la porte avec délicatesse et s’approcha. Le visage de Bobby, à moitié enfoui dans le coussin, semblait si calme, si innocent, qu’elle sentit une larme
La cour intérieure de la villa baignait dans la lumière chaude du matin. Le soleil perçait à travers les branches du vieux flamboyant au centre de l’allée, et les hommes de Sesar, en tenue sobre, allaient et venaient, organisés comme une fourmilière sous tension. Carmine, en veste noire impeccablement boutonnée, se tenait face à Evan Marly, un homme au regard froid et au costume italien bien ajusté. Les deux hommes discutaient à voix basse près de la fontaine, leurs silhouettes trahissant une conversation sérieuse, ponctuée de gestes fermes et de hochements de tête. De temps en temps, Evan jetait un regard vers la maison, comme s’il s’assurait que personne n’écoutait. Lisa, depuis la terrasse ombragée, observait la scène en silence, un verre d’eau à la main. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon désinvolte, se fondant dans le décor avec la grâce discrète d’une ombre bien entraînée. Son cœur battait à un rythme irrégulier. Elle savait que cette rencontre entre Carmine et E
Elle ferma les yeux. Elle voyait encore Sesar étendu sur le lit, pâle mais le regard brûlant quand il lui avait dit qu’il voulait qu’elle reste. Elle repensa à la pression de ses lèvres contre les siennes quelques heures plus tôt. Ce n’était pas de l’amour… mais ce n’était plus de la haine pure non plus. Quelque chose d’invisible la tirait encore dans cette maison. — Je viens de trouver un carnet de mon père. Avec des éléments clés. Peut-être un complice. Ou un nom qu’on n’a jamais eu. Si on agit maintenant, je perds tout. Je veux la vérité, pas juste une arrestation. Reyes souffla, agacé. — Tu joues un jeu dangereux, Lisa. Tu commences à t’impliquer. — Je suis déjà impliquée, capitaine. Elle raccrocha. Son regard glissa vers le carnet posé sur la couverture. La nuit était lourde et moite. Dehors, les grillons chantaient. Dedans, les démons ne dormaient jamais. Carmine se tenait près de la fenêtre, les bras croisés, une cigarette éteinte entre les doigts. Le jour venait
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