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Chapitre 102 — Ce qui brûle encore
Terakhir Diperbarui:
2025-06-17 05:09:12
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Dans l'ombre de mon frère Chapitre 103 — Ce que je ne dis pas à voix haute
GabrielleIl y a des jours où l’on se sent plus forte que la veille.Et pourtant, en marchant dans cette maison, je réalise que certaines douleurs ne partent jamais vraiment. Elles changent juste de forme. Elles se glissent dans les silences. Dans les regards. Dans les absences.Comme ce matin.Je descends préparer du café, et Samuel est là. Assis, tasse vide devant lui, le regard perdu dans la cour.Je ne dis rien. Lui non plus.Mais quelque chose passe entre nous. Une brûlure discrète. Un battement d’ailes cassées.Il m’a aimée. Peut-être m’aime-t-il encore.Et moi… je ne sais plus.Je sais seulement que ce n’est pas juste.Pas pour lui. Pas pour Alexandre.Et surtout… pas pour moi.Alors je me contente de poser une main sur son épaule, légère, brève. Un geste d’adieu sans l’appeler comme ça. Et je monte, sans me retourner.Dans la salle que m’a offerte Alexandre, l’odeur du bois neuf me fait du bien. Les coussins sont encore gonflés, les carnets immaculés, mais déjà, j’imagine les
Dans l'ombre de mon frère Chapitre 102 — Ce qui brûle encore
SamuelIl y a des choses qu’on croit enterrées.Des souvenirs qu’on a pliés, rangés, oubliés à force de les repousser.Mais il suffit d’un détail, d’une voix, d’un regard, pour que tout remonte. Pour que le passé, qu’on croyait vaincu, vienne cogner contre les parois du présent.Et ce matin, c’est Gabrielle.Elle ne dit rien. Elle sourit. Elle marche dans cette maison comme une femme libre.Mais moi, je me noie.Je l’ai vue passer, tout à l’heure. Dans l’entrée. Foulard noué, démarche souple, les yeux pleins de quelque chose que je n’ai jamais su lui offrir. Elle m’a salué d’un simple signe de tête. Pas de gêne, pas de trouble. Juste cette distance polie qui me broie.Parce qu’elle est la femme de mon frère.Parce qu’elle ne sera plus jamais la mienne.Et pourtant… je ne l’ai jamais oubliée.Je m’étais dit que ce n’était qu’un feu de jeunesse. Une erreur, un mauvais timing, un désir étouffé dans l’œuf.Mais non.Ce n’était pas du feu.C’était du ciment.Et il est encore là, en moi.Je
Dans l'ombre de mon frère Chapitre 101 — Là où renaissent les cendres
GabrielleIl y a des jours où l’on se réveille sans savoir que quelque chose va changer.Pas parce qu’un drame survient.Pas parce que le ciel s’effondre.Mais simplement… parce qu’un souffle nouveau se lève à l’intérieur. Un frisson, discret mais puissant, qui annonce que quelque chose en nous a bougé.Ce matin, je ressens ça.Je ne suis pas encore une femme neuve. Mais je ne suis plus tout à fait celle d’hier.Je ne suis plus seulement une survivante.Je suis une femme en train de reprendre sa place.Je reste un moment assise au bord du lit. Mes pieds nus touchent le sol froid, et je respire lentement. Alexandre dort encore à côté. La lumière pâle de l’aube glisse sur son visage. Il a l’air si calme, si étrangement beau dans cette vulnérabilité silencieuse. Il dort en paix. Et moi, je veille. Comme toujours.Je baisse les yeux vers ma main. J’effleure cette cicatrice fine qui me traverse le poignet pas celle qu’on devine. Non. Celle que seul mon cœur connaît.Celle qu’on ne voit pas
Dans l'ombre de mon frère Chapitre 100 : Ce que la lumière ne cache pas
GabrielleIl y a dans le silence du matin quelque chose d’étrangement apaisant.Pas parce qu’il est vide.Mais parce qu’il est habité.Je suis assise sur le petit balcon, emmitouflée dans le vieux pull d’Alexandre, une tasse de café chaud entre les mains. L’air est frais, presque coupant. Pourtant, je reste là, les jambes repliées contre moi, à écouter la ville respirer.Mon cœur aussi respire, différemment.Depuis quelque temps, il bat sans sursaut, sans fuite. Il se permet d’exister, sans être constamment sur la défensive.Et ça, c’est nouveau.Ça me fait peur, parfois. Comme si l’absence de chaos risquait de le faire revenir.Mais ce matin, je choisis de croire que non.Alexandre sort, les cheveux encore humides de la douche, son sourire encore flou de sommeil. Il me rejoint sans un mot, passe ses bras autour de moi et m’embrasse la tempe.— Tu grelottes, dit-il doucement.— Je pense.— Et ça te donne froid ?— Non. C’est juste que je n’arrive pas encore à penser au chaud.Il rit l
Dans l'ombre de mon frère Chapitre 99 : Là où naissent les promesses
GabrielleIl y a des matins où l’on sait que quelque chose a changé.Je me réveille avant lui. Ses bras sont encore autour de moi, lourds de cette présence qui dit je suis là sans avoir besoin de mots. J’écoute sa respiration lente. Le monde pourrait s’écrouler dehors, et pourtant, ici, tout tient encore debout.Je me lève sans faire de bruit. Je vais à la cuisine, fais couler du café, ouvre la fenêtre. L’air frais s’infiltre, vif, presque violent, mais je le laisse entrer. Je ne fuis plus les secousses. Je les invite. Je les comprends.Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Cécile, celle qui m’a tendu la lettre.Je repense à ses yeux, fuyants, remplis d’un monde qu’elle n’ose pas encore nommer. Moi aussi, j’ai eu ce regard. Il y a un temps où regarder quelqu’un dans les yeux, c’était déjà trop. Trop intime. Trop dangereux. Trop vrai.Mais maintenant, je tiens le regard. Et parfois, je le soutiens pour deux.---Cécile m’attend déjà au café. Un lieu neutre. Pas trop bruyant. Juste assez d
Dans l'ombre de mon frère Chapitre 98 : Les choses qui ne s’oublient pas
AlexandreIl y a dans les silences de Gabrielle une vérité que je n’ose pas toujours toucher.Pas par peur d’elle. Pas par doute.Mais parce que je sais que certaines douleurs ne demandent pas à être effacées. Elles exigent juste d’être regardées en face. Reconnaître qu’elles existent, qu’elles ont modelé un visage, une voix, une façon de marcher dans le monde.Ce soir, elle s’est endormie sur mon torse, après m’avoir lu quelques lignes de ce qu’elle écrit. C’est beau. Brisé parfois, mais jamais vaincu. C’est elle, tout entière.Je la regarde dormir, et je pense à la première fois que je l’ai vue. Pas quand on s’est rencontrés. Mais la première fois où j’ai vraiment vu Gabrielle.Dans cette pièce blanche, où elle avait accepté de parler. Une association différente, une autre tentative. Elle ne disait presque rien, mais son regard… son regard hurlait.Et aujourd’hui, elle rit.Il m’a fallu du temps pour comprendre que ma place n’était pas de réparer. Je ne suis pas là pour recoller les
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