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Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde
Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde
Author: Étincelle

Chapitre 1

Author: Étincelle
Ville de Montjoie, le 15 janvier.

La nuit d'hiver, une forte chute de neige en flocons épais recouvrait le sol d'une épaisse couche. Sous le passage incessant des piétons et des véhicules, la neige se transformait en une boue sale et boueuse.

Au bord de la route, une voiture bleue était garée.

Claire Morel, vêtue d'une doudoune immaculée, tenait dans ses bras un bouquet de roses fraîchement acheté chez le fleuriste. Elle marchait vers la voiture tout en composant le numéro de Gabriel Morel sur son téléphone.

Aujourd'hui marquait leur huitième anniversaire de mariage.

Elle avait terminé son travail plus tôt et voulait inviter son mari à un dîner aux chandelles en tête-à-tête, pour célébrer qu'ils traversaient la crise des sept ans et entamaient leur huitième année de mariage.

Mais Gabriel n'a pas répondu au premier appel.

Après deux autres appels et une longue attente, elle a enfin entendu la voix froide de Gabriel :

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Le sourire de Claire s'était légèrement estompé, mais elle lui a tout de même rappelé doucement :

« On avait convenu de dîner au restaurant ce soir, le lieu c'est… »

« Je travaille. Je suis occupé. »

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, Gabriel a déjà raccroché.

Claire a serré son téléphone dans la main. Debout sous la neige et le vent, elle a frissonné malgré elle quand une rafale glacée l'a effleurée. Un sentiment de profonde déception l'envahissait.

Elle ne savait même pas si Gabriel se souvenait encore que ce jour spécial était leur anniversaire de mariage.

Il ne cessait de remettre à plus tard ce qu'ils avaient pourtant convenu, toujours avec les mêmes excuses vagues et des promesses creuses. Il a refusé même de lui accorder un dîner.

Elle s'est soudain sentie très fatiguée.

Elle a fermé les yeux un instant, mais a tout de même pris sur elle d'appeler son fils, Théo Morel.

Elle avait appelé sa belle-mère plus tôt dans la journée pour qu'elle vienne chercher l'enfant pour l'emmener passer la soirée dans l'ancienne maison familiale — tout cela pour pouvoir profiter d'un rare dîner avec son mari.

Mais à cet instant, le dîner aux chandelles a été gâché — elle n'avait plus qu'à aller récupérer son fils.

Dans un coin d'un restaurant somptueux et fastueux, était assise une femme magnifique au port noble, vêtue avec une élégance éclatante, en compagnie d'un petit garçon de six ou sept ans.

Le petit garçon jouait avec une console de jeu toute neuve, il ne remarquait pas les appels entrants qui clignotaient sur l'écran du téléphone posé sur la table.

En voyant le nom de la mère du petit garçon s'afficher sur l'écran, la femme a esquissé un sourire aux intentions troubles. Elle a décroché l'appel d'un simple geste du doigt, a mis l'appareil en mode silencieux, puis l'a retourné face contre la table.

Elle s'est penchée légèrement vers le garçon et lui a demandé d'une voix douce :

« Théo, elle te plaît, la console que je t'ai achetée ? »

À l'autre bout du fil, Claire est restée un instant interdite en entendant la voix d'une femme. Puis, un frisson glaçant lui a traversé le cœur.

Elle a reconnu cette voix presque immédiatement. C'était Sarah Vasseur. L'amie d'enfance et l'amour de jeunesse de son mari.

Claire savait que Sarah était censée poursuivre un doctorat à l'étranger. Elle ne comprenait pas pourquoi Sarah était revenue, et surtout, pourquoi Sarah se trouvait avec son fils ?

Dans le restaurant, le petit garçon a enfin levé les yeux de sa console, hochant la tête avec un grand sourire :

« J'adore ! Tu es la meilleure, Sarah. Merci beaucoup ! »

Les lèvres de Sarah se sont légèrement étirées en un sourire.

« Comment ça ? Ta famille ne t'en a pas acheté ? » a-t-elle demandé, la voix douce, presque innocente.

Le groupe Morel, si puissant, dirigé par le président Gabriel, pouvait facilement racheter plusieurs entreprises de jeux vidéo, alors un simple jeu vidéo, c'était rien du tout.

Théo a fait la moue, mécontent :

« Pas du tout ! Papa, papi et mamie, ils me laissent jouer quand je veux. C'est ma mère qui me surveille tout le temps, elle est trop insistante, trop agaçante. Elle me contrôle même le temps de jeu. Quand l'heure arrive, elle prend la console et ne me laisse plus jouer. Mais toi, tu es la meilleure ! »

Sarah a caressé doucement la tête de Théo, sa voix pleine de douceur :

« Ne dis pas ça, ta mère s'inquiète parce que tu joues trop longtemps et que ça pourrait abîmer tes yeux. C'est pour ton bien. Si elle entendait ça, elle serait triste. »

« Pas du tout ! », a répondu Théo sans lever les yeux, continuant à jouer à sa console avec indifférence.

« Maman a un très bon caractère, je ne l'ai jamais vue fâchée. »

Sarah a laissé échapper un léger rire, puis a jeté un coup d'œil aux plats sur la table. Elle a réfléchi un instant, puis a piqué une frite avec sa fourchette et l'a tendue à Théo, trop absorbé par son jeu pour manger :

« Je me souviens que tu as dit que ta maman cuisine très bien. »

Théo a mangé en souriant et a répondu :

« Oui ! C'est même meilleur qu'au restaurant. Mon papa et moi, on adore ce qu'elle fait. Si toi aussi tu aimes, la prochaine fois que tu viens chez nous, je lui demanderai de te préparer un repas ! »

Les yeux pleins de malice, Sarah a fait semblant d'être surprise :

« Ah bon ? Je peux venir chez toi ? »

« Bien sûr que tu peux ! » a répondu Théo, comme si c'était une évidence.

« Papa et moi, on t'aime bien, alors évidemment que tu peux venir chez nous. »

« Ça veut dire que tu m'aimes beaucoup, hein ? » a demandé Sarah en souriant, tout en lui tapotant doucement la joue.

Théo a hoché la tête, puis s'est frotté avec tendresse contre le doigt qui l'avait touché :

« Si seulement maman pouvait être comme toi... Elle passe son temps à me surveiller, c'est trop agaçante. »

Le vent glacial soufflait violemment, la neige tombait à gros flocons du ciel.

Claire se tenait sous la tempête, les sourcils et les mèches de cheveux saupoudrés de neige blanche. En écoutant chaque mot prononcé à travers le téléphone, ses yeux se teintaient peu à peu de rouge.

Elle cuisinait évidemment très bien.

En raison des goûts de Théo et de son père, elle avait même utilisé son temps libre pour prendre des cours de cuisine auprès de chefs. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle leur préparait des plats. Sa cuisine n'avait rien à envier à celle d'un grand restaurant.

Rien qu'en écoutant les paroles de Théo, elle a senti son cœur se serrer.

C'était ce fils qu'elle avait chéri pendant sept ans. Pendant toutes ces années, elle le soignait, elle s'inquiétait pour lui, elle faisait tout pour lui.

Et pourtant, il la trouvait bavarde, agaçante, loin être bien que Sarah.

Elle voulait raccrocher, mais soudain, elle a entendu dans le téléphone une voix douce, à la fois familière et étrangère. Sa main, engourdie par le froid, a tressailli.

«Désolé, j'était un peu occupé. »

C'était la voix de son mari, Gabriel.

Le cœur de Claire lui faisait si mal qu'il en devenait engourdi. Elle n'a pas pu s'empêcher de rire.

Son mari lui avait dit qu'il travaillait.

Mais, le jour de leur anniversaire de mariage, il a dîné avec une autre femme et a même emmené Théo.

L'appel a déjà été coupé.

Sous la neige battante, elle a souri longuement, les yeux rougis et embués de larmes.

Puis elle a jeté violemment le grand bouquet de roses qu'elle tenait à terre, avant de l'écraser du pied.

Les pétales rouge vif s'étaient éparpillés dans la neige, éclatants comme du sang fraîchement répandu.

Elle était assise dans la voiture, la chaleur du chauffage réchauffait son corps engourdi par le froid. Il lui a fallu un long moment pour retrouver un peu de sensation.

Les souvenirs du passé passaient comme des nuages furtifs.

Elle savait que Gabriel ne l'avait épousée qu'à cause de la nuit absurde, puis elle était enceinte, et sa belle-mère avait exercé une pression sur Gabriel.

Mais il ne l'aimait jamais, il la même détestait.

Il lui en voulait d'avoir brisé ses fiançailles avec Sarah, et il méprisait sa bassesse et ses méthodes sans scrupules.

Mais, elle était très naïve. Elle l'aimait, elle pensait que si elle lui était gentille, calme et obéissante, ils seraient heureux.

Finalement elle n'a rien obtenu.

Sept ans de mariage durant lesquels il la traitait avec une violence psychologique froide, comme une vengeance.

Et même leur fils, de plus en plus, la rejetait, la détestait, s'opposait à elle.

Elle vivait dans cette maison comme un outil invisible, personne ne faisait attention à elle.

Cela faisait sept ans, elle devait se réveiller : Gabriel ne l'aimait toujours pas.

Elle pensait qu'il était temps que tout cela se soit terminé.

La lumière chaude illuminait le visage pâle mais délicat de Claire.

Le bout de son nez, légèrement retroussé, prenait une teinte cerise à cause des alternances de chaud et de froid.

Bougeant légèrement ses doigts encore engourdis, elle a envoyé un message à un ami avocat qu'elle avait rencontré lorsqu'elle étudiait à l'Université de Valmer.

Elle prévoyait de discuter avec lui le lendemain des questions de divorce et de liquidation des biens.
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