IvyLa lumière du matin me réveille doucement. Mon corps est encore engourdi, marqué de la nuit sauvage qu’ils m’ont imposée. Je sens chaque morsure, chaque caresse imprimée sur ma peau. Et pourtant… une étrange sérénité m’envahit.Ils dorment encore, Kael d’un côté, Lyam de l’autre, Soren assis au bord du lit, les yeux perdus sur moi.— Réveille-toi, murmure-t-il. Il est temps de découvrir ce qui t’appartient désormais.Je fronce les sourcils, incapable de comprendre ce qu’il veut dire.— Ce qui m’appartient ?Un sourire presque tendre effleure ses lèvres.— Viens.Je me lève, enroulée dans un drap de soie qu’il me tend. Mes jambes tremblent encore, mais Soren me soutient et m'amène prendre ma douche , ensuite il m'aide à m'habiller .Ensemble, nous quittons la chambre.La bâtisse est immense. Un véritable manoir, ou peut-être un palais. Les murs en pierre sombre, les tapisseries anciennes, tout respire la richesse et le pouvoir.Des servantes s’inclinent sur mon passage. Elles baiss
SorenJe l’observe s’asseoir. Sa timidité la rend encore plus belle. Ses mains se crispent sur ses genoux. Elle regarde à peine les autres membres de la meute, comme si elle redoutait de croiser leur regard.— Détends-toi, souffle Lyam en posant une main possessive sur sa nuque. Personne ici n’osera jamais te faire du mal.Je sais qu’elle lutte. Mais elle apprend. Elle s’adapte. Et bientôt… elle régnera.LyamJe coupe un morceau de viande et le porte à ses lèvres. Elle rougit, mais obéit, referme la bouche lentement. Ce simple geste me rend fou.Je me penche. Ma voix se fait plus basse, pour elle seule.— Tu sais qu’ils te regardent. Tu sens leurs envies ? Tu es la leur… mais surtout la nôtre.Je devine son souffle court. Son regard se trouble. Je souris.— Mange, Ivy. On a toute la nuit ensuite.IvyJe me force à avaler. La viande est tendre, juteuse, mais j’ai la gorge sèche. Leurs regards sur moi me brûlent la peau. Je me sens vulnérable, offerte.Des femmes de la meute me lancent
IvyLe vent frais caresse ma peau encore brûlante lorsque nous quittons la rivière. Mes jambes tremblent, mais Kael me porte contre lui comme si je ne pesais rien. Derrière nous, Lyam et Soren avancent en silence, les regards noirs, fiers, comme si le monde entier leur appartenait.Et peut-être que c’est vrai.La meute nous attend au domaine, mais aucun mot ne brise le silence. Ils savent. Ils sentent ce qui vient de se passer là-bas, au bord de la rivière sacrée. Leur soumission est instinctive, viscérale. Je le lis dans leurs yeux baissés, dans leurs respirations retenues.— Ce soir, murmure Kael à mon oreille, ils te voient enfin telle que tu es. Leur Reine. Notre Reine.La grande porte du manoir s’ouvre devant nous. Les flammes des torches dansent, projetant nos ombres sur les murs de pierre. La nuit semble plus dense, comme si l’univers entier s’était figé pour ce moment.SorenJe la regarde dans les bras de Kael. Ma gorge se serre. Jamais je n’aurais cru ressentir ça pour une hu
IvyJe ne dors plus.Chaque nuit, c’est la même chute. Un gouffre sans fin où je me perds, où je me livre sans pudeur, sans contrôle.Ils sont là. Kylan, Lysander, Orion. Toujours. Comme s’ils avaient investi mes rêves, tissé leurs chaînes dans mon inconscient. Ils m’enlacent, m’embrassent, me dévorent. Leurs griffes glissent sur ma peau nue, leurs crocs mordent ma chair jusqu’à ce que je me cambre, offerte, consumée.Je me réveille en sueur, les draps collés à mon corps tremblant. Mon souffle est erratique, mon entrejambe humide d’un plaisir qui me fait honte. Le pire ? Je ressens encore leurs mains sur moi. Leur odeur sur ma peau. Et ces marques… ces griffures bien réelles sur mes hanches, ces bleus dans le creux de mes seins.Je passe mes doigts dessus, glacée. Ce ne sont plus de simples rêves. Ils me touchent. D’une façon ou d’une autre, ils franchissent la frontière du réel.Et le matin, ils m’observent. Tous les trois. Avec cette étincelle dans les yeux. Comme s’ils savaient. Co
KaelJe sens son odeur. Faible, lointaine… mais là.Je serre les poings. Cette petite idiote pense qu’elle peut nous fuir ? Après ce qu’on lui a donné ? Après l’avoir marquée, prise, réclamée devant toute la meute ?— Elle croit vraiment pouvoir survivre là-dehors… seule ?Lyam gronde, Soren reste de marbre, mais je vois la folie s’allumer dans ses yeux.— Je vais la retrouver. Je vais lui rappeler à qui elle appartient.---SorenSon odeur flotte encore dans l’air. Je l’inspire profondément. Et un frisson me parcourt.Elle croit nous fuir. Elle croit échapper à ce lien.Mais elle se trompe. Elle est à nous. Elle l’a toujours été.Je ferme les yeux, et je la ressens. Sa peur. Son désir. Sa détresse.Elle ne tiendra pas longtemps.Et quand on la retrouvera…Je la briserai. Lentement. Jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle ne nous quittera plus jamais.---IvyLa nuit tombe encore. Le froid me mord la peau.Je me perds dans mes pensées. Dans leurs souvenirs.Leurs mains sur moi. Leurs bou
IvyLa lumière s’infiltre à peine entre les feuillages lorsque j’ouvre les yeux. Mes muscles me brûlent, marqués de morsures, de griffures, de la violence de leur désir.Je suis allongée contre Lyam, ses bras puissants m’enserrant. Sa chaleur m’enveloppe, m’étouffe presque. De l’autre côté, Kael dort encore, son torse nu exposé, magnifique. Quant à Soren, il est là, assis, le regard posé sur moi, possessif.Ils ne dorment jamais longtemps. Pas quand je suis là.Et ce matin, je le sens… leur faim n’est pas apaisée.— Réveille-toi, souffle Soren. Ce n’est pas fini.Ma gorge se serre. Mes cuisses se referment par réflexe, mais c’est inutile. Ils me veulent. Et je le veux aussi.Lyam grogne dans mon cou, sa voix grave et rauque :— Tu crois que la nuit efface ce que tu nous as fait, Ivy ?Ses doigts glissent sur ma hanche, remonte lentement entre mes cuisses, effleurant ma peau marquée.— Tu nous as rendu fous. Maintenant… on va te garder là, jusqu’à ce que tu n’en puisses plus.Kael se r
IvyJe me réveille enveloppée dans une chaleur douce, un cocon vivant. Le tissu léger des draps caresse ma peau nue, mais ce sont leurs corps autour du mien qui m’apaisent. Je ne sais plus qui me tient, qui me caresse à demi dans son sommeil.Des cœurs battent contre ma peau. Trois. Trois battements synchrones qui résonnent comme un rappel : je suis leur lien. Leur centre.La pièce est baignée d’une lumière dorée. Le feu crépite doucement dans l’âtre. Je me surprends à sourire, à me laisser aller contre la poitrine de Kael, qui dort encore, un bras possessif passé autour de mes hanches.Lyam est là aussi, éveillé. Son regard d’ambre me fixe, intense, mais étrangement calme.— Bien dormi, ma reine ? Sa voix est un murmure rauque.Je hoche la tête sans parvenir à parler. Sa main se glisse dans mes cheveux, caresse mon cuir chevelu avec une tendresse qui me fait presque mal.— Tu n’as plus à fuir, souffle-t-il.LyamElle est belle, là, entre nous. Fragile et forte. Marquée par nous, et p
SorenJe la regarde, tremblante, fragile. Mais cette fois, ce n’est plus la peur. C’est cette acceptation qui l’effleure. Cette prise de conscience brutale.Je m’approche lentement, glisse mes doigts sur sa nuque, sur cette marque presque invisible qu’elle porte désormais.— Ton cœur est à nous. Tu peux essayer de nier, Ivy. Mais ce lien… il est plus ancien, plus fort que ta volonté.Elle gémit, secouée de frissons.Je la vois basculer. Le dernier fil de résistance se brise.IvyIls sont là. Autour de moi. Immenses, puissants, inéluctables.Lyam me dévore du regard. Kael joue avec ma peau. Soren me possède déjà sans un mot.Je baisse enfin les armes. Mes doigts se referment sur la chemise de Kael. Mes lèvres tremblent, mais je murmure :— Montrez-le-moi…Trois sourires carnassiers s’esquissent.KaelJe grogne, incapable d’attendre plus longtemps.— Tu veux la vérité, Ivy ? Alors regarde. Ressens. Laisse-toi aller.Je déchire le tissu qui la couvre, expose sa peau aux regards brûlants
KaelLe palais d’Aleksandr est un endroit où le temps semble se figer. Chaque couloir que nous traversons est une vieille relique, une pièce de l’histoire du vampire qui nous guide dans ce lieu oublié des vivants. Les murs, ornés de tapisseries anciennes, racontent des histoires de batailles et de sang versé, des légendes de créatures mythologiques perdues dans la brume du temps. C’est dans cet endroit que nous avons été amenés, dans cet endroit qui se dresse comme un monstre qui attend patiemment d’être réveillé.Mais c’est Yvi qui domine tout. Elle est notre lumière et notre ténèbre, notre faiblesse et notre force. Il n’y a pas un seul de nous qui ne soit pas prêt à tout sacrifier pour elle, à tout risquer, même nos âmes. Peut-être que cela fait de nous des fous, des êtres égarés, mais c’est ainsi. Et dans ce silence pesant, je sais que cette guerre silencieuse que nous menons tous est plus qu’une simple question de territoire ou de pouvoir. Elle est bien plus profonde. C’est une qu
KaelL’ombre du palais d’Aleksandr se profile devant nous, immense, imposante, presque irréelle dans l’obscurité qui tombe sur nous. Le vent qui nous a poursuivis jusque-là semble se dissiper à l’entrée, remplacé par un silence lourd, presque étouffant. L’architecture du palais est une œuvre de pierre et de verre, une structure gothique qui semble vouloir fusionner avec la nuit elle-même. Les murs sont ornés de statues de créatures oubliées, leurs regards vides fixant un destin que nous partageons tous, d’une manière ou d’une autre. Nous avons franchi le seuil, et avec ce passage, il n’y a plus de retour en arrière.Aleksandr est en tête, son allure silencieuse, presque irréelle, dégageant une puissance que même les loups-garous les plus redoutés ne peuvent ignorer. Ses yeux, des braises ardentes dans la pénombre, scrutent l’horizon comme un prédateur anticipant le moindre mouvement. Il est un vampire. Un prédateur à part entière dans un monde de proies, et pourtant, ce qui nous lie a
Kael, Lyam, Soren, AleksandrKael La terre tremble encore sous nos pas. La bataille que nous avons livrée a laissé des cicatrices invisibles, mais elles sont là, profondément ancrées dans l'âme de chaque membre de notre groupe. Nous avons cru, un instant, que la guerre était terminée. Mais le calme, ce silence pesant qui nous enveloppe, n’est qu'une illusion. Nous savons tous que la véritable épreuve n’a fait que commencer. Le vent, toujours aussi froid, semble porteur d'un message de menace, d'un avertissement que nous n’avons pas encore compris.Je jette un coup d'œil furtif à Aleksandr. Son regard est noir de détermination, et il marche sans un mot, comme un spectre parmi les vivants. Il a combattu à nos côtés, mais il n'est pas comme nous. Il n’appartient pas à notre meute, à notre famille. Il est l'inconnu, l'intrus parmi les nôtres, et pourtant, sa présence ne fait qu'ajouter à la lourdeur de l'instant. Il a ses propres démons, des batailles qu'il mène dans l'ombre, loin de notr
KaelLe poids de la victoire est plus lourd que je ne l’avais imaginé. Ce n’est pas une légèreté de triomphe que je ressens, mais une lourdeur, comme si chaque battement de mon cœur me rappelait que ce n’est jamais simplement une victoire. Chaque perte, chaque instant de douleur, a imprimé son écho sur nous. Nous avons retrouvé Yvi, oui. Mais à quel prix? Le visage de Soren est impassible, ses yeux d’acier scrutant l’horizon, comme s’il attendait le prochain coup. Lyam, à mes côtés, semble plus léger. Peut-être parce qu'il voit ce que je ne vois pas encore. Il croit que la bataille est finie. Moi, je sais qu'il y a toujours un dernier sacrifice qui nous attend.Je lève les yeux vers l'horizon, où les ombres se fondent dans la lumière naissante. L’aube est encore un mirage, une promesse distante. La guerre nous change. Elle ne nous laisse jamais intacts.— Kael, dis quelque chose, murmure Lyam, la voix brisée par la tension qui s’effondre enfin. C’est fini, non?Je le regarde. Ses yeux
KaelLes couloirs défilent à une vitesse irréelle. Chaque pas que nous faisons, chaque souffle pris dans l’obscurité de ce palais, est chargé de la même urgence : Yvi. Elle est là, quelque part dans cette forteresse de pierre et de secrets. Le froid ne me touche plus. Il est noyé sous l’incendie de ce que je ressens, l’appel brûlant qui ne s’éteint pas.Je sens la meute derrière moi, silencieuse mais prête. Ils sont là pour elle. Tous. Pour briser les chaînes qui la retiennent, pour réécrire ce qui a été forgé dans l’ombre.Lyam marche à ma gauche. Ses pas sont aussi mesurés que les siens, et pourtant je sens la ferveur dans chacun d’eux. Il se bat contre son propre fardeau, celui d’un frère qui se doit de protéger. Mais ce n’est pas simplement la protection qui nous lie à Yvi. C’est la rédemption.— Elle est proche, dis-je sans vraiment y penser, ma voix s’éteignant dans le vacarme de la rage qui gronde sous la surface.LyamLa tension est palpable. Chaque fibre de mon être vibre, ch
KaelLe vent gifle mon visage, froid comme une lame. Mais ce n’est pas le froid qui m’arrache un frisson. Ce n’est pas l’hiver, ni la menace de la guerre. C’est elle. C’est Yvi.Elle est quelque part entre ces murs, seule. Et en danger.Je serre les poings. Les couloirs d’Aleksandr puent la domination et le sang ancien. Ce palais est un piège doré, une forteresse pour les monstres. Et pourtant, c’est ici qu’elle est retenue.Je lève les yeux. Lyam est à ma droite, Soren à ma gauche. Nos regards se croisent, et la tension entre nous devient vibration.L’appel est là, sourd, viscéral. Il pulse sous notre peau.— Il est temps. On doit l’appeler, dis-je.Ils hochent la tête. Rien d’autre n’est nécessaire. On agit. Toujours. Ensemble.Je ferme les yeux. Je tends mes racines intérieures vers la terre, même si elle est étouffée sous les pierres, écrasée par le pouvoir d’Aleksandr. L’énergie répond. Faible, mais vivante.Je puise dedans. Je me laisse envahir.Et d’un cri brut, un rugissement
Aleksandr, YviAleksandrL'alerte est donnée. Les grondements de la guerre résonnent à travers les murs de mon château, aussi sûrs qu'ils aient été construits. Je le sens dans l'air, cette tension qui se tisse, invisible mais implacable, comme un serpent prêt à frapper. Une attaque. C’est tout ce que je sais. Tout ce que j'ai le temps d'entendre avant que tout ne bascule.Je me tiens sur le balcon, les yeux fixés sur l’horizon obscurci par l'ombre de l'attaque qui se profile. Le vent fait claquer les bannières de mon royaume, comme un cri dans la nuit. Mais ce n'est pas le vent qui me frappe le plus. C'est cette lourdeur, cette pression palpable dans l'air, comme si tout l'univers se préparait à se resserrer autour de moi. Je ressens ce poids lourd, cette pression sur ma poitrine. Mais il y a aussi autre chose. Quelque chose de plus fort. Une rage qui commence à bouillir, comme le sang dans mes veines, prête à exploser. Mes mains se serrent sur la balustrade, mes poings craquant sous
Yvi Je suis là, face à lui, les mots échappant de mes lèvres comme des chaînes que je viens de briser. J’ai tout dit. J’ai partagé ce que je suis devenue, ce que je porte. Ce que j’ai accepté. Et ce qui est inévitable.Je croyais que la vérité nous rapprocherait. Je croyais qu’après tout ce que nous avons traversé, il comprendrait. Mais je vois dans ses yeux quelque chose que je n'avais pas anticipé. Quelque chose de plus sombre, de plus lourd. Un tourbillon de colère. De possessivité. Il recule, comme si ma déclaration était un coup, une insulte qu’il ne peut pas tolérer. Les triplés. L’enfant que je porte. L’idée qu’ils soient en moi le fait trembler. Je le vois. Il le cache, mais je le vois. C’est une souffrance qu’il masque sous un masque de fer, mais ses yeux ne mentent pas. Je vois l’horizon s’assombrir dans son regard, un orage en gestation.Aleksandr Il ne dit rien tout de suite. Le silence s’étend, lourd, comme un filet invisible qui resserre la pièce. Il tourne autour de moi
YviJe me tiens là, sous les cieux gris, les battements de mon cœur résonnant dans ma poitrine.Le vent mord la peau, mais c’est une morsure familière. Ce n’est pas le vent qui me glace.C’est cette vérité qui brûle en moi.Ce que je porte.Ce qu’il sait déjà.Je suis enceinte.Et ce n’est pas d’Alexandr.Mais il le sait.Il l’a su avant même que je ne le dise.Le lien entre nous est étrange, hors du temps, hors du monde.Il sait.Comme il a toujours su.Et pourtant, rien ne peut préparer un cœur à cette vérité-là.Je frappe la porte de sa chambre .Je ne m’arrête pas, mes pas me mènent à lui, comme un instinct, comme un appel.Mais il m’attend déjà, là, dans l’ombre de son trône, un visage impassible, une silhouette immobile.Le silence entre nous est lourd. Chargé de tout ce qu’il n’a pas encore dit.Je le sens, dans l’air, dans les vibrations de la pièce.Il attend que je parle, mais il sait.Il a toujours su.AleksandrJe ne dis rien au début.Le bruit de mes pas dans la pièce rés