Chapitre 5

Lorsque Lucie s'est réveillée à nouveau, ses yeux ont croisé un regard noir empreint d'inquiétude.

Florian, la voyant consciente, s'est empressé d'appeler le médecin. Ce n'était qu'après avoir confirmé qu'elle allait bien qu'il a relâché enfin son souffle.

Lucie a remarqué aussitôt un nouveau bracelet à son poignet gauche, celui que Florian portait habituellement.

Son assistante, souriante, a ajouté : « Madame, vous ne vous réveilliez pas… M. Rouzet était si inquiet qu'il vous a donné ce bracelet qu'il porte depuis plus de dix ans, censé porter bonheur. Hier soir, il a même fait le vœu devant Dieu que si vous vous rétablissiez, il renoncerait à la viande, à l'alcool et aux cigarettes pour le restant de ses jours. »

Lucie a froncé les sourcils, a retiré le bracelet avec une certaine irritation et l'a tendu à Florian : « Inutile de changer tes habitudes pour moi. »

Florian ne l'a pas pris. Il l'a remis délicatement à son poignet en murmurant : « Lucie, quand j'étais handicapé, n'as-tu pas, toi aussi, prononcé un vœu similaire ? »

Le cœur de Lucie s'est serré.

La deuxième année où Florian était handicapé, elle avait entendu parler d'un lieu où les vœux se réalisaient. Elle l'y avait emmené en pleine nuit pour prier.

Ce jour-là, devant Dieu, elle avait imploré : « Je donnerais tout pour que Florian retrouve la santé. » Et Florian, de son côté, avait fait le vœu de l'épouser dans cinq ans.

Elle s'était émue en lisant son vœu écrit de sa main, et il l'avait serrée dans ses bras pour la réconforter.

C'étaient des jours rares où Florian n'avait des yeux que pour elle. Mais seulement quand Céleste n'était pas là.

Maintenant que Céleste était de retour et son regard ne se poserait plus sur elle.

Lucie a baissé légèrement les yeux devant l'expression fière de Florian : « Je suis encore fatiguée… Je vais me rendormir. »

Lorsqu'elle s'est réveillée à nouveau, il était déjà l'après-midi.

Lucie s'est levée pour demander au médecin quand elle pourrait quitter l'hôpital. Mais avant même de franchir la porte, elle a entendu Florian et Natalie discuter dans le couloir.

« Quand prévois-tu ton mariage avec Lucie ? » a demandé Natalie, perplexe.

Florian, le regard voilé, a répondu avec détachement : « Je lui en ai déjà parlé. Ce sera fin du mois. »

Natalie a hoché la tête : « Il faut que ce mariage soit grandiose. Tu ne peux plus la décevoir. Elle a déjà donné sa moelle osseuse pour Céleste. Nous devons la compenser à tous égards. »

Puis, comme saisie par une pensée soudaine, elle a ajouté : « C'est une drôle de coïncidence… Les Deslys, nos ennemis, ont un fils qui se marie aussi. Et sa fiancée s'appelle également Lucie… »

En entendant cela, Lucie a poussé vivement la porte.

Elle a toussoté légèrement, et les deux voix se sont tues aussitôt.

Ce soir-là, le médecin a annoncé qu'elle pouvait quitter l'hôpital.

De retour chez elle, Lucie a reçu une demande d'ami sur les réseaux sociaux, avec un message d'accompagnement : « Maxence Deslys ».

Elle a cligné des yeux, songeant qu'il s'agissait probablement de celui qu'elle allait épouser, et a accepté la demande.

À peine l'avait-elle fait que Maxence lui a envoyé une liste de préparatifs de mariage, détaillant une multitude de cadeaux qui lui étaient destinés. Lucie y a jeté un coup d'œil rapide, impressionnée par leur nombre incalculable.

Puis, Maxence a ajouté deux autres messages :

« Voici la liste des cadeaux pour toi. Dis-moi si ça te convient. »

« Ta mère m'a dit que ton avion arrivait après-demain matin. Je viendrai te chercher à l'aéroport avec elle. »

Lucie a réfléchi quelques secondes avant de répondre : « Tout me plaît, merci. »

Aucune réponse n'a suivi.

Pendant toute la nuit, Florian a tenté d'engager la conversation avec Lucie, mais elle est restée distante.

Croyant qu'elle était encore fâchée à cause de leur précédente dispute, il a décidé de lui faire plaisir en organisant, le lendemain, une fête d'enterrement de vie de garçon.

Le soir suivant, tout leur cercle social était au courant de l'événement et est venu assister pour soutenir Florian.

À peine arrivée à la fête, Lucie a senti le bras de Florian lui encercler la taille. Il a sorti ensuite deux contrats d'achat de voiture.

Il a tendu le premier contrat à Lucie, le regard empli de tendresse : « La voiture que je t'avais offerte ne te convenait pas vraiment. Je t'en ai commandé une nouvelle ces derniers jours. »

Après une pause, il a présenté le second contrat, celui de la Lamborghini, à Céleste, qui se tenait là, habillée avec une fragilité étudiée. Sa voix s'est faite douce : « Céleste, cette voiture était initialement pour Lucie. Mais puisqu'elle a un nouveau modèle maintenant, je te l'offre. J'espère que tu ne te sentiras pas lésée. »

Céleste a saisi le contrat avec une joie mal dissimulée, son sourire éclatant : « Ça ne me dérange pas du tout, je suis vraiment contente ! »

Pourtant, n'importe quel observateur aurait remarqué que la Lamborghini offerte à Céleste était une édition limitée, extrêmement rare dans tout le pays. Tandis que la nouvelle voiture de Lucie n'était qu'un modèle de sport ordinaire, simplement plus cher.

Les invités n'ont pas pu s'empêcher de chuchoter :

« C'est bien Lucie que Florian va épouser ? Pourquoi offre-t-il un cadeau à Céleste lors de leur fête ? »

« Toutes ces excuses... Il voulait juste donner cette édition limitée à Céleste ! »

« Tout le monde sait que Lucie est passionnée de voitures. La présence de Céleste ce soir est vraiment déplacée. »

« Chut ! J'ai entendu que Céleste est une pilote exceptionnelle. Vous savez ? Elle serait la célèbre 'Vénus'. Florian est tombé amoureux d'elle après qu'elle lui ait sauvé la vie sur un circuit... »

Assise dans un coin, Lucie écoutait ces murmures en fronçant légèrement les sourcils.

Vénus ? Mais c'était elle, ça...