Chapitre 6

Lucie n'avait pas le temps de réfléchir plus avant qu'elle ne voie de nombreux invités, après avoir analysé la situation, se diriger vers Céleste avec leur verre à la main pour la couvrir de flatteries.

« Céleste, Florian est vraiment attentionné avec toi ! Offrir une voiture aussi chère comme ça... »

« Cette robe blanche te va à ravir, on dirait une vraie princesse. »

« Paraît que tu es une pilote hors pair, quel talent ! Vous formez un couple parfait avec Florian ! »

De plus en plus de gens se pressaient autour de Céleste, oubliant complètement que Lucie était censée être la future épouse de Florian.

Une heure plus tard, l'ambiance est devenue plus animée avec des jeux de cartes et le baby-foot.

Florian est resté assis à côté de Céleste, ses yeux ne la quittant pas.

Quand Céleste a voulu manger du crabe, Florian lui a murmuré avec une patience : « Chérie, tu es enceinte, tu ne peux pas, c'est pas bon pour la santé. Après la naissance du bébé, je t'en achèterai autant que tu voudras. »

Les yeux rougis, Céleste a fait mine de bouder.

Florian a soupiré et a sorti de son portefeuille une carte noire illimitée qu'il lui a tendue.

L'apparition de cette carte noire a provoqué immédiatement un petit émoi.

« Serait-ce que Florian n'a jamais vraiment oublié Céleste ? »

« Hélas, on dit toujours que l'actuelle petite amie ne pourra jamais surpasser le premier amour. Apparemment c'est vrai... »

Au milieu de ces commentaires, Lucie restait assise tranquillement dans son coin, concentrée sur son téléphone comme si toute cette agitation ne la concernait pas.

Céleste a promené son regard autour d'elle avant de le poser sur Lucie. Elle s'est levée alors et s'est approchée d'un pas décidé, ses talons claquant sur le sol, un sourire triomphant aux lèvres :

« Une soirée pour toi et Florian, et pourtant c'est moi qui ai volé la vedette. Tout le monde me flatte et me courtise. Ça doit te rendre malade, non ? »

« Mais tu n'as qu'à serrer les dents et endurer. Peu importe que tu aies accompagné Florian pendant ses cinq années difficiles... Dès que je réapparais dans sa vie, je redeviens immédiatement celle qu'il aime le plus. »

Lucie a compris que Céleste cherchait à la provoquer. Mais un tel piège grossier glissé sur elle comme pluie sur vitre, inutile.

Céleste, voyant que Lucie l'ignorait, a ricané.

Ses yeux se sont posés sur le bracelet de jade au poignet de Lucie. Une lueur de jalousie a traversé son regard lorsqu'elle s'en est emparée brusquement.

« Tu es folle ? Qu'est-ce que tu fabriques ? »

Lucie a tendu la main pour le récupérer, mais Céleste a resserré son emprise. Elle a caressé le bracelet avec une expression mêlant jalousie et ressentiment : « On m'a dit que c'était la mère de Florian qui te l'avait offert... comme cadeau pour sa future épouse ? »

Lucie l'a fixée, sur le point de répondre, quand soudain Céleste a enfoncé le bracelet dans sa bouche, se déchirant délibérément la commissure des lèvres jusqu'à faire apparaître un filet de sang.

Des gouttes écarlates ont coulé alors le long de son menton tandis qu'elle s'effondrait au sol avec une grâce théâtrale. Le bracelet est tombé par terre et elle a éclaté en sanglots :

« Lucie... je trouvais juste ce bracelet joli... Pourquoi me l'avoir enfoncé dans la bouche comme ça ? Ça fait si mal... Non... »

Avant que Lucie n'ait pu réagir, une silhouette noire a fusé et l'a repoussée violemment. Déséquilibrée, elle a heurté la table où trônait un gigantesque gâteau de célébration.

Le choc a rouvert la blessure à son front, faisant perler des gouttes de sang. Le gâteau a glissé sur elle, la couvrant de crème gluante.

Les yeux rougis par la douleur, Lucie a levé la tête vers Florian qui arrivait en courant.

Mais l'homme ne lui a pas accordé un regard. Tout son être était tendu vers Céleste, essuyant délicatement son sang avec un mouchoir, son regard noir empreint d'une profonde détresse.

Lucie a compris enfin le stratagème de Céleste.

Elle a essuyé la crème gluante sur son visage, a ramassé le bracelet, puis l'a tendu à Céleste. Florian, prêt à exploser de rage devant ce qu'il prenait pour une provocation, a vu Lucie saisir le poignet de Céleste et y glisser le bijou : « C'est la mère de Florian qui me l'a offert. Il te plaît tant que ça ? Prends-le. »

Céleste, bouche bée, a oublié même de jouer les victimes.

Florian a froncé les sourcils, ne comprenant pas les intentions de Lucie.

« Mais pourquoi ? Ma mère l'a choisi pour toi... pour ma future épouse... »

Lucie s'est relevée, glaciale : « Elle l'a touché. Maintenant il est sale. Je n'en veux plus. »

Sans un regard pour leurs réactions, elle est partie en boitillant.

Derrière elle, Florian observait son dos inflexible, le visage sombre.

...

Au cœur de la nuit, Florian est rentré enfin. Après s'être préparé, il s'est glissé sous la couette face au dos de Lucie et a soupiré : « Ne sois pas fâchée. Et cesse de t'en prendre à Céleste. Elle te respecte et t'apprécie. Elle veut sincèrement s'entendre avec toi. Elle restera ici quelques jours. Ne lui crée pas d'ennuis. »

Les yeux fermés, Lucie a répondu d'une voix neutre : « Et si... juste si, Céleste n'était pas 'Vénus' ? Lui serais-tu aussi dévoué ? »

Florian a caressé doucement sa tête, voix rauque : « C'est elle, Céleste qui compte, pas ses titres légendaires. »

« Je vois », a murmuré Lucie en baissant les paupières.

Plus qu'un jour. Juste vingt-quatre heures à endurer.