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Chapitre 7

Author: Branche Flamboyante
Le lendemain matin, à peine réveillée, Lucie a entendu des rires doux provenant du deuxième étage.

Elle s'est levée et est sortie, apercevant au loin Florian en train d'apprendre à Céleste l'art de l'arrangement floral dans le hall. Ils étaient très proches l'un de l'autre, et Florian expliquait avec douceur comment tailler chaque fleur.

En observant cette scène chaleureuse, Lucie s'est sentie soudain perdue.

Quand Florian était handicapé, elle avait craint qu'il s'ennuie et lui avait enseigné cet art pendant un temps. L'homme avait une mémoire exceptionnelle : il avait tout retenu dès la première fois. Par la suite, il avait demandé à son assistant de commander des fleurs chaque jour, et la première chose qu'il faisait en se réveillant était de préparer un bouquet qu'il déposait près du lit de Lucie.

Mais depuis le retour de Céleste, il n'avait plus jamais recommencé…

Lucie a baissé les yeux, masquant la tristesse dans son regard.

Elle est descendue lentement pour aller prendre son petit-déjeuner, mais à peine avait-elle fait quelques pas qu'un lourd vase lui est tombé dessus, la projetant au sol.

Bang !

Le choc lui a fendu le crâne instantanément, et un flot de sang s'est écoulé de sa tête. La douleur l'a fait se recroqueviller sur elle-même.

Dans un état second, elle a vu Céleste descendre nonchalamment l'escalier, un large sourire aux lèvres : « Oh là là, Lucie ! Je voulais juste te montrer mes fleurs, mais je l'ai malencontreusement lâché… et il t'est tombé sur la tête. »

« Que faire ? Tu saignes tellement, ça fait peur ! Je devrais appeler une ambulance, mais je suis trop paniquée pour tenir mon téléphone… Tu ne m'en veux pas, hein ? Tiens bon, Lucie… »

Avant même qu'elle n'ait fini sa phrase, Lucie a perdu connaissance.

Les domestiques, horrifiés, se sont empressés de la transporter à l'hôpital.

Lorsqu'elle s'est réveillée, il était déjà midi. La plaie sur son crâne avait nécessité trente points de suture, une vision macabre.

Les médecins avaient diagnostiqué une légère commotion cérébrale, accompagnée d'une cécité temporaire de l'œil droit.

Florian se tenait près de son lit, penché vers elle pour lui demander si elle souffrait, le cœur serré en l'aidant à boire. Bien qu'il prenne soin d'elle, ses paroles ont pris rapidement la défense de Céleste :

« Céleste regrette vraiment ce qui s'est passé. Elle est rongée par la culpabilité et a failli s'évanouir. Des paparazzis ont pris des photos quand les domestiques t'emmenaient à l'hôpital… Tout le monde attend que tu fasses une déclaration publique. »

« Lucie, dis simplement que tu es tombée et que tu t'es blessée à la tête. Comme ça, la famille de Céleste te devra une faveur. Tu sais bien qu'elle est Vénus… Elle m'a sauvé la vie, autrefois… »

Lucie a tourné le dos et a tiré la couverture par-dessus sa tête.

Était-ce la douleur physique ou celle de son cœur ? Blottie sous l'édredon, elle a senti ses paupières devenir brûlantes.

Elle s'est souvenue de l'époque où sa santé était fragile, quand de légères fièvres la surprenaient souvent. Florian avait engagé trois médecins privés pour veiller sur elle jour et nuit. Lorsque les crampes menstruelles la terrassaient, il passait des journées entières à la dorloter, insistant pour qu'elle reste alitée même pour manger.

Mais à présente, l'homme devant elle n'était plus celui d'autrefois...

Florian a perçu les sanglots étouffés de Lucie. Le cœur serré, il s'apprêtait à la réconforter quand une infirmière a surgi en coup de vent : « M. Rouzet, la jeune femme venue avec vous ce matin vient de s'évanouir en pleurant. Pourriez-vous venir ? »

À l'évocation de Céleste, Florian a abandonné Lucie sans hésiter et s'est précipité dans le couloir.

La chambre est retombée dans un silence que seule la respiration saccadée de Lucie troublait.

Dix minutes plus tard, son téléphone a vibré. Un message de Céleste s'est affiché : « Même avec trente points de suture et un œil en moins, tu ne rivaliseras jamais. Il suffit que je joue les victimes pour qu'il accoure. »

« Lucie, même après des années d'absence, un mot de moi suffit à le rendre docile. Je porte son enfant, sais-tu ? Et crois-tu vraiment qu'il t'aime ? »

Puis est venue une vidéo : Florian, les yeux rougis par l'émotion, caressait les cheveux de Céleste en murmurant :

« Ma chérie, cesse de te blâmer. Je te l'ai promis, je te protégerai toujours. Lucie n'a qu'une blessure à la tête, rien de grave. Elle ne te dénoncera pas. Concentre-toi sur ta grossesse... Ne gaspille pas tes forces pour ces trivialités. »

Les ongles de Lucie se sont enfoncés dans ses paumes jusqu'à laisser des marques écarlates.

Rassemblant ce qui lui restait de force, elle a quitté l'hôpital, seule, comme elle l'avait toujours été au fond.

Il ne restait plus que six heures avant son vol. Lucie s'est rendue au sanctuaire où elle et Florian avaient autrefois accroché leurs vœux.

D'une main tremblante, elle a décroché le ruban sur lequel elle avait écrit : « Je veux épouser Florian. »

Un vent glacial s'est élevé, portant jusqu'à elle deux autres rubans, ceux de Florian. Elle les a attrapés machinalement.

Le premier disait : « Dans cinq ans, j'épouserai Lucie. »

Le second, plus récent : « Céleste, reviens-moi. Peu importe quand, mon choix sera toujours toi. »

Un rire amer lui a échappé : « Félicitations, Florian. Tu as obtenu exactement ce que tu voulais. »

De retour à la villa, son téléphone vibrait sans cesse sous les messages provocants de Céleste. Lucie y a jeté à peine un regard avant de s'asseoir à son bureau pour écrire une lettre d'adieu. Elle y a glissé une photo de Vénus.

Puis, elle a descendu sa valise.

Le diamant de fiançailles que Florian lui avait offert à l'hôpital était placé dans un écrin de velours gris qu'elle a tendu à Jacob : « Quand Florian rentrera, remets-lui ceci et dis-lui qu'une lettre l'attend sur le bureau. »

Ce majordome, voyant la bague quittant son doigt, a blêmi : « Madame... Vous ne comptez pas... ? »

« Merci pour tout, Jacob. Si le destin le permet, nous nous reverrons. »

Elle a agité la main en souriant tristement, puis a pris un taxi pour l'aéroport.

Une heure plus tard, devant le terminal, Caro, sa plus chère amie, l'a serrée dans ses bras en larmes : « Pars et ne reviens jamais. Oublie ce salaud de Florian ! Vis heureuse, loin d'ici... »

Les yeux rougis, Lucie a embrassé la ville du regard une dernière fois. Le menton légèrement relevé, elle a murmuré intérieurement : « Adieu, Ville L. Adieu pour toujours, Florian. »
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