Il est 22h47 , le silence était tombé sur la tour Bellamy comme un voile de plomb. Cassandra n’était pas rentrée chez elle. Elle détestait ce bureau, mais ce soir, elle y trouvait un refuge.
Assise dans le fauteuil de son père, elle fit tourner entre ses doigts le briquet gravé à ses initiales : C.B. Un geste automatique. Une habitude héritée. Un murmure dans sa tête. La voix lointaine de Charles Bellamy : « Tu ne peux faire confiance à personne, Cassandra. Même pas à ceux que tu aimes. » Elle détestait que cette voix soit encore là. Qu’il soit encore là. Elle ouvrit un tiroir, en sortit une photo ancienne. Sa mère, souriante. Helena, dans une robe ivoire, tenant Cassandra bébé. Et à l’arrière-plan… Nolan. Très jeune. Quinze ans, peut-être. Elle n’avait jamais remarqué qu’il était déjà là. Toujours là. Pourquoi ? Pourquoi sa mère l’avait-elle approché de leur monde ? Pourquoi ce regard triste sur le cliché ? Une faille, une vérité, quelque chose lui échappait. Un bip discret interrompit le flot de ses pensées. Un message crypté, sur la ligne sécurisée : "C’est fait. Le lien entre Cruz Holding et Bellamy Energy est réel. Une coentreprise offshore, enregistrée sous un autre nom. Créée par Charles Bellamy lui-même. Et dissoute un mois après sa mort. – Camille." Son sang se glaça. Charles. Nolan. Vincent. Tout était lié. Elle se leva brutalement, la photo tombant au sol. Elle ne voulait plus être spectatrice. Elle allait creuser, retourner chaque pierre. Même celles qui saignaient. Dans un quartier résidentiel de Florentis là où l'argent seulement ne peut acheter l'immobilier, Nolan observait la ville depuis les hauteurs d’un penthouse discret. Verre de whisky à la main, regard perdu. Il n’était pas rentré chez lui. Cassandra occupait ses pensées comme un poison lent, brûlant. Il connaissait le regard qu’elle avait eu ce soir. Celui d’un esprit qui doute. D’une femme qui devine. Elle s’approchait de la vérité. Et il avait peur, pas pour lui, pour elle. Car ce que Cassandra allait découvrir n’était pas seulement dangereux. C’était dévastateur. Il se souvint du jour où Helena l’avait pris sous son aile. De ses mots : « Tu seras ses yeux, Nolan. Tu veilleras sur elle, quoi qu’il arrive. » Mais il n’était plus ce garçon obéissant. Il l’aimait. Et il voulait plus. Le passé l’étranglait. Le présent le trahissait. Et Cassandra… était une flamme dans un couloir de poudre. Le lendemain, Cassandra reçut un bouquet. Pas de carte. Juste une fleur noire. Un dahlia. La fleur du mystère, de la trahison et du désir. Elle ferme les yeux en soupirant. Nolan savait jouer, Mais elle aussi. Le dahlia noir était toujours posé sur son bureau. Cassandra n’avait rien dit. Pas un mot à Hélène. Pas un geste. Mais cette fleur était là. Elle la fixait comme un rappel silencieux : Nolan ne reculait pas. Elle était en retard pour le gala de la Fondation Équinoxe, un événement de façade où se mêlaient les puissants, les hypocrites et les ennemis. Elle détestait ce genre de soirée, mais il fallait s’y montrer. La presse serait là. Vincent et Nolan aussi Elle enfila une robe noire aux découpes précises, comme une armure taillée dans le luxe. Un dos nu qui frôlait l’indécence, une matière qui collait à sa peau comme un second souffle. Ses cheveux étaient relevés, son regard souligné d’un trait sombre. Froid. Parfait. Inatteignable. Dans la voiture, elle resta silencieuse. À travers la vitre teintée, Florentis brillait comme un joyau vénéneux. Quand elle arriva, les flashs crépitèrent. _Mademoiselle Bellamy ! Par ici ! Une photo ! Elle ne sourit pas. Elle n’en avait pas besoin. À l’intérieur, les coupes de champagne circulaient comme des promesses. Elle naviguait parmi les invités, saluait, jaugeait, calculait. Et soudain, elle sentit sa présence sans se retourner. Nolan Cruz : ''Vous brillez ce soir, dit-il à voix basse, tout près de son oreille.'' Elle ne se retourna toujours pas. Mais un frisson glissa le long de sa colonne. Il n’avait même pas besoin de la toucher. Il était déjà sur sa peau. — Je ne brille pas, Nolan. Je m’arme. Il rit doucement. Un son bas, presque sensuel. — Contre moi ?La lumière du matin filtrait à travers les voilages de la chambre, douce mais implacable. Le temps est particulièrement clément aujourd'hui. Cassandra ouvrit les yeux , son corps était engourdi par l’alcool de la veille. Elle s'etait réveillé avec une gueule de bois mais son esprit était lucide pour scanner les alentours. Le lieu où elle se trouvait ne lui semblait pas familière. Sous le choc, elle se lève immédiatement du lit. Elle constate qu'elle n’était pas dans son lit au Manoir Bellamy ni chez Élodie ni chez Camille. Elle était en alerte, Heureusement ou malheureusement les souvenirs de son aventure d'hier avec Nolan lui sont revenus en esprit. “Je suis probablement chez Nolan”La maison est magnifique, le plafond est haut, un drap soyeux sur sa peau nue ou presque son souffle se bloqua. Elle se redressa en remarquant un t-shirt ample qu’elle ne reconnaissait pas glissait sur son épaule. Elle vérifie chaque centimètre de son corps, de peur d'avoir fait quelques c
Au bout d'un certain temps, il la libérera, Cassandra est à bout de souffle. Il était amusé par son visage toute rouge. Elle était presqu'entrain de jouir mais il ne la pas laisser l'atteindre. C'etait une manière pour lui de la punir. Il se pencha à son oreille. — Tu es trop ivre, Cassie. Elle recula d’un millimètre. Le sol semblait fondre sous ses pieds. Son corps criait pour qu’il continue, qu’il la prenne. Il passa une main dans ses cheveux, lentement, les enroulant autour de ses doigts. Puis la relâcha brusquement, sans la brusquer. — Non. Elle cligna des yeux, surprise et troublée. — Non ? répéta-t-elle confuse, comme un écho perdu. Mais lui ne bougea pas. Il resta là, les bras le long du corps, la dominant sans geste, seulement par sa présence. — Je sais ce que tu penses, je pourrais, murmura-t-il. Tu me le laisserais. Ton corps me le crie. Mais je ne veux pas de ta confusion. Ni de ta
Le silence régnait dans la villa Cruz. Tous les employés étaient déjà couchés. Le silence enveloppait la chambre seulement troublé par le souffle irrégulier de Cassandra qui dormait toujours. Ce silence épais, chargé de non-dit qui électrise l’air quand les corps sont proches et que les décisions basculent dans l’irrévocable.Cassandra dans une semi-conscience s'était levée chancelante attirée par quelque chose de plus fort qu’elle ou peut-être le vertige dû aux faits qu’elle est saoule. Elle s’était placée face à Nolan, toujours dans sa robe noire qui s'accrochait à ses formes comme une seconde peau. Sa respiration saccadée, ses joues rougies par l’alcool, ses yeux brillants d’un mélange dangereux de désir, de défi et de confusion. Cassandra faisait des choses qu'elle n'oserait jamais faire dans la sobriété. Nolan la trouvait mignonne avec cette attitude comme une petite chatte.Nolan était debout devant elle, sombre et inébranlable. Il la dominait par sa silhou
La nuit était tombée sur Florentis, enrobant les rues luxueuses d’une chaleur étouffante, moite, presque indécente. Cassandra sortit du SUV avec une élégance vacillante. Talons aiguilles, robe noire fendue, regard maquillé d’ombres charbonneuses. Elle retrouve ses amies Camille et Élodie dans le bar. Après quelques verres, elle décide d'aller aux toilettes mais trop instable, elle se fait aider par une de ses amies. Son rire cristallin fendit l’air tandis qu’elle s’agrippait au bras d’Élodie. — Tu marches comme une biche sur glace, souffla son amie en la retenant avant qu’elle ne titube sur le trottoir du Velvet Club. — C’est l’effet libérateur d'une dizaine de cocktails ? murmura Cassandra, les yeux brillants d’alcool et de fatigue. Dans le bar feutré, la musique électro-jazz ondulait dans les airs. Canapés en velours, lumières tamisées, silhouettes bien habillées. La table qu’on leur avait attribuée était en retrait, comme il se devait pour les gros bonnets. Mais ce soir, Cassand
— Non, Contre les illusions. Elle se retourna et leurs regards se croisèrent trop longtemps et trop intensément. Un silence et une tension suspendue entre eux. À une courte distance d'eux se trouvait un homme qui les observait dans le silence et la discrétion, c'était Maxime Delcourt. Cassandra le remarqua, Nolan aussi. — Tu es surveillée, murmura-t-il. — Tu crois que je ne le sais pas ? Il baissa les yeux un instant. Puis les releva. Plus sérieux. — Tu es en train de franchir une ligne. Ce que tu creuses… ça ne se limite pas à Vincent. — Je sais. Il sembla hésiter. Puis approcha un peu plus. À quelques centimètres de ses lèvres. — Tu n’as plus le luxe d’hésiter, Cassandra. Tu dois choisir : le feu ou la chute. Elle planta ses yeux dans les siens. Il la troublait. Il la tentait. Mais elle ne plierait pas. — Alors brûlons, Nolan. Mais que ce soit moi qui décide quand. Il lui tendit la main, et sans comprendre pourquoi, elle la prit. Juste quelques secondes. U
Il est 22h47 , le silence était tombé sur la tour Bellamy comme un voile de plomb. Cassandra n’était pas rentrée chez elle. Elle détestait ce bureau, mais ce soir, elle y trouvait un refuge. Assise dans le fauteuil de son père, elle fit tourner entre ses doigts le briquet gravé à ses initiales : C.B. Un geste automatique. Une habitude héritée. Un murmure dans sa tête. La voix lointaine de Charles Bellamy : « Tu ne peux faire confiance à personne, Cassandra. Même pas à ceux que tu aimes. » Elle détestait que cette voix soit encore là. Qu’il soit encore là. Elle ouvrit un tiroir, en sortit une photo ancienne. Sa mère, souriante. Helena, dans une robe ivoire, tenant Cassandra bébé. Et à l’arrière-plan… Nolan. Très jeune. Quinze ans, peut-être. Elle n’avait jamais remarqué qu’il était déjà là. Toujours là. Pourquoi ? Pourquoi sa mère l’avait-elle approché de leur monde ? Pourquoi ce regard triste sur le cliché ? Une faille, une vérité, quelque chose lui échappait. Un bip